Héroïnes et héros
Siegfried et le dragon
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Bjarni Herjólfsson fut un navigateur islandais qui fut sans doute le premier Européen à avoir aperçu le continent nord-américain.
Pendant qu'il naviguait entre l'Islande et le Groenland en 985 ou 986, son bateau fut dévié vers l'ouest par une tempête. Ayant repris sa route, il aperçut des collines recouvertes de forêts, mais il ne prit pas le temps d'y débarquer et sa découverte ne parut intéresser personne. Par la suite, Leif Ericson, fils d'Erik le Rouge, entreprit d'explorer la région, où il fonda, aux environs de l'an 1000, la colonie du Vinland, qui peut être considérée comme le premier établissement européen en Amérique du Nord.
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Erik le Rouge (en norrois Eiríkr Rauði, francisé en Eirik Raudé) (circum 950 à 1003 ou circum 940 à 1010) est un explorateur norvégien. Son vrai nom est Eirikr Thorvaldson (Eiríkr Þorvaldsson), mais ses contemporains le surnomment « Le Rouge » en raison de la couleur rousse de ses cheveux et de sa barbe. Banni d'Islande pour meurtre, il est resté dans l'histoire pour avoir fondé la première colonie européenne au Groenland, qui fut narré plus tard dans la Saga d'Erik le Rouge. Il revient au Groenland avec 500 colons pour fonder Qassiarsuk, où Thjodhild, son épouse, bâtit une église. Le sanctuaire, ainsi qu'une maison scandinave, ont été reconstruits en bordure du fjord Tunulliarfik, au cœur du Groenland. Son fils, Leif Ericson découvrit et installa très provisoirement une colonie sur les terres encore plus à l'ouest du Vinland, que l'on pense être située sur l'actuelle Terre-Neuve.
Þorvaldr Ásvaldsson, le père d'Eiríkr Rauði, est banni de Norvège à la suite d’un meurtre, il s’installe au nord-ouest de l'Islande vers l'an 970. Eiríkr est à son tour banni d'Islande pour un meurtre ; il part alors pour des terres que seuls quelques Européens avaient déjà vues avant lui, et notamment Gunnbjörn Ulfsson, le premier à les avoir découvertes entre 876 et 932. Erickr appela cette terre qui connaissait un climat plus favorable au début du deuxième millénaire, Groenland (Grønland en danois « terre verte ») dans le but d'y attirer le plus de colons possible. Il s'installe autour de l’actuelle ville de Qaqortoq. De retour en Islande après les trois années d'exil qu'il passe à explorer la côte orientale du Groenland, il prépare la colonisation des terres qu'il a découvertes.
Parti entre 985 et 988 avec une flotte d'une trentaine de « knörir », les bateaux viking d'époque, il s'installe à Eystribyggð entre le cap Farewell et le cercle polaire. Les premiers colons sont au nombre de 450. Plus tard, leur nombre s’élève peut-être à 5 000, répartis en deux établissements situés tous deux au fond de fjords de la côte sud-ouest (appelés Eystribyggð : établissement de l'Est et Vestribyggð : établissement de l'Ouest ; sur les emplacements des villes actuelles de Nuuk et Qaqortoq). Eiríkr reste païen, mais sa femme Þjóðhildr (Thiodhild) se convertit au christianisme en même temps que la colonie devenait elle-même chrétienne ; elle fait construire une église dont il subsiste encore des vestiges. Les colons s'organisent politiquement sur le modèle islandais et Erickr devient le chef suprême du Groenland, riche et respecté. Il y demeure jusqu'à sa mort à la suite d'une épidémie, vers l'an 1010, mais les derniers colons scandinaves, victimes d'un refroidissement du climat, des luttes avec les Inuits ou de la famine, disparurent du Groenland vers la fin du XIVe siècle.
La tradition médiévale islandaise raconte qu'Eiríkr eut quatre enfants dont trois fils : Leifr (Leif), Þorvald (Thorvald) et Þorsteinn (Thorsteinn) et une fille : Freydís. Elle était la fille d'une seconde épouse. Selon la tradition scandinave, Leifrs serait le second Européen à découvrir les terres de ce qu'il appellera le Vinland (certainement Terre Neuve) ; une trentaine d'années après Bjarni Herjólfsson qui ne fit apparemment que les apercevoir. Leif invita son père à le rejoindre au Vinland après y avoir établi une colonie, mais Erikr ne le suivit pas.
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Flóki Vilgerðarson, dit Hrafna-Flóki, c'est-à-dire Flóki aux Corbeaux (IXe siècle), serait le premier navigateur scandinave à avoir navigué volontairement en direction de l'Islande. Son histoire est documentée par le Landnámabók, le Livre de la colonisation.
Flóki Vilgerðarson aurait été un descendant des anciens rois de la province de Hedemark. Ses courses en mer avaient agrandi son patrimoine et, le Norvégien Naddoddr et le Suédois Garðar Svavarson ayant décrit l'île qu'ils avaient trouvée par hasard, il décida de tenter sa chance.
Il partit donc en expédition pour retrouver l'île que Naddoddr et Garðar avaient respectivement appelée Snæland et Garðarshólmi. Il prit trois corbeaux pour aider à trouver son chemin ce qui lui donna son surnom, Hrafna-Flóki, c'est-à-dire Flóki aux Corbeaux.
Flóki était accompagné dans son voyage par un fermier du nom de Þórólfur et de deux hommes nommés Herjólfur et Faxi. Après les Îles Féroé, Flóki libéra successivement les trois corbeaux. Les deux premiers s'en retournèrent en arrière. Enfin, le dernier s'envola devant lui et ils le suivirent. Après avoir navigué à l'ouest de la Reykjanesskagi, ils aperçurent une grande baie. La baie est aujourd'hui encore baptisée Faxafloi, c'est-à-dire la baie de Faxi.
Flóki établit le camp pour l'hivernage à Barðaströnd, la plage de Barður. Le printemps était froid et Flóki escalada une montagne. De là, il aperçut au nord un fjord couvert d'une banquise et nomma tout le pays Ísland, le pays de glace, et ce nom lui resta. À l'automne, il tenta de revenir en Norvège mais le mauvais temps le força à revenir sur les côtes d'Islande où il dut passer un deuxième hiver.
Lorsqu'ils retournèrent pour de bon en Norvège, on les questionna sur cette nouvelle terre. Flóki prétendit qu'elle était sans valeur. Herjólfur dit, lui, qu'elle avait des qualités et des défauts.
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Sa statue dans le centre de Reykjavik
Freydis Eiríksdóttir comme son nom le précise est la fille d’Erik le Rouge -Erik Thorvaldsson- elle fut l'une des exploratrices de l’Amérique du Nord, dont les mérites sont attribués à Leif Eriksson. Celle menée au Groenland étant rattachée à son père. Ses dates de naissance et de mort sont restées inconnues. Les deux sagas du Vinland sont les uniques sources médiévales au sujet de Freydis, seuls les faits les plus marquants ont été relatés et certains ne concordent pas. Il n'a donc pas été défini si Leif Eriksson et elle avaient la même mère. Ni l'âge qu'elle avait lors de son mariage ni celui auquel elle devint mère sont connus.
UNE GUERRIÈRE DANS L'ÂME
Les premières mentions au sujet de Freydis se situent au plein cœur d'une bataille opposant les natifs d'Amérique du Nord aux colons nordiques. Bien qu'au départ, les natifs acceptaient la présence des colons car ils étaient intéressés par un échange commercial, tout cela ne tarda pas à dégénérer. Les colons nordiques avaient échangé avec eux des produits laitiers, or les natifs n'en ayant jamais mangé, ils furent frappés d'intolérance au lactose et songèrent immédiatement à une tentative d'empoisemment. C'est ainsi que la bataille se déclencha. Alors que les colons battaient en retraite, Freydis restée au campement, désapprouva fortement la stratégie adoptée et s'exprima en ces termes laissant transparaître son mépris envers les natifs :
« Pourquoi courez-vous si loin de ces créatures sans valeurs, vous qui êtes des hommes robustes, il me semble pourtant que vous pouvez les abattre comme vous savez le faire avec le bétail. Donnez-moi une arme. Je pense pouvoir me battre bien mieux que n'importe lequel d'entre vous. »
Les guerriers ne firent pas attention à elle. Freydis, bien qu'elle était enceinte et que les combattants reculaient, décida de prendre part à la bataille. Elle s'aventura dans les bois malgré son état et trouva le cadavre d'un de ses compagnons. Elle se saisit de son épée et fut rapidement confrontée aux natifs d'Amérique. Freydis déchira son vêtement, laissant découvrir sa poitrine nue qu'elle frappa avec son épée tout en hurlant. Les natifs alors, effrayés par la vision d'une guerrière enceinte aux seins nus poussant un cri de guerre s'enfuirent aussitôt ce qui mit fin à la bataille. A son retour au campement son courage fut loué. Freydis gagna alors la réputation d'être une femme redoutable mais aussi celle de la première femme du groupe à avoir donné la vie sur les terres d'Amérique du nord. Snorri, fut le nom donné à son fils.
Freydis à "The Saga Museum" à Reykjavik
MAIS UNE EXPLORATRICE AVANT TOUT
Après ces évènements, Freydis pris la décision de mener sa propre expédition, elle commanda alors de manière officieuse. Deux navires y prirent part mais l'un d'eux coula en chemin, sans aucune perte humaine cependant. Pour Freydis, ce n'était pas une bonne nouvelle puisqu'il fallait alors nourrir deux fois plus de personnes avec les rations d'un seul navire. Le problème fut réglé lorsqu'elle ordonna à ses hommes de tuer tous les survivants du deuxième navires, ils exécutèrent ses ordres à un détail près, ils refusèrent de tuer les femmes désarmées au nombre de cinq. Toutefois, Freydis n'avait pas autant de clémence que ces messieurs et tua elle-même les cinq survivantes à la hache... Un caractère bien trempé que voilà. Finalement, l'expédition les mena jusqu'à l'Anse aux Meadows où ils furent chassés par les natifs.
La volonté de Freydis ne faillit pas face à cet échec au point qu'elle décide de repartir en expédition avec le partenariat de son mari et deux frères Islandais nommés Finnbodi et Helgi. Freydis fut enfin officiellement aux commandes. L'accord stipulait que chacun pouvait amener trente hommes avec soi ainsi que les butins seraient partagés en part égales. Seulement, Freydis commença par y mettre un coup de couteau en cachant cinq hommes de plus à bord. Parce que Freydis avait obtenu le plus grand bateau, les relations devinrent tendues et le conflit finit par éclater. Les sources restent vagues quant au fait que Freydis ait simplement donné l'ordre de tuer les deux frères et leurs équipages ou bien si suite à une visite de leurs côtés elle aurait déclaré avoir été violée ce qui poussa naturellement son équipage à la venger. Dans tous les cas, Freydis récidiva avec sa hache lorsque ses hommes refusèrent de tuer les femmes. Au final, l'expédition ne fut pas concluante.
DE RETOUR AU GROENLAND
Freydis rentra au Groenland avec son mari et pour cacher ses massacres elle commença par mentir en prétendant que le reste de l'équipage avait tellement aimé les terres qu'ils avaient découvert ensemble, qu'ils avaient décidés de rester y vivre, ensuite elle menaça de mort quiconque divulguera la vérité. Les faits finirent par se savoir et Freydis fut torturée jusqu'à ce qu'elle passe aux aveux. Son frère, Leif, toujours plus clément, ne put faire impasse sur les liens du sang qui les unis, c'est pourquoi il renonça à la condammner à mort et la punit d'exil, elle et sa famille. Les raisons exactes de sa mort sont inconnues mais les sources s'accordent sur une mort tardive et naturelle.
Freydis était effectivemment une femme impitoyable voire sanguinaire mais elle était aussi décrite comme une jolie personne qui savait user de ses charmes surtout dans le cadre de la manipulation. Lui est aussi attribué l'entrée des femmes nordiques dans les expéditions en tant que guerrières et commandantes. Il se trouve, que des études archéologiques datants de 2011 ont prouvés qu'entre 30% à 50% des envahisseurs vikings de l'Angletterre était des femmes. (Freydis se voit décerné un dernier mérite qui n'est autre que...l'invention du sac de couchage ?).
(Ressources HistoriaGames)
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Gardar Svavarsson (aussi appelé : Garðarr Svavarsson ou Garðar Svavarsson) était un viking suédois qui est connu comme étant le premier scandinave à avoir vécu en Islande, pour un hiver seulement.
Selon le Landnámabók, Gardar Svavarsson était un propriétaire terrien dans le Seeland, dans l'actuel Danemark, et avait épousé une femme originaire des Hébrides. Lors d'un voyage à destination de ces îles pour réclamer l'héritage de son beau-père, dans les années 860, il est pris dans une tempête à Pentland Firth. La tempête dévie le bateau au Nord jusqu'à ce qu'il atteigne la côte orientale de l'Islande. Il fait ensuite le tour de ce territoire et est le premier à avoir pu établir qu'il s'agit bien d'une île. Il accoste à Skjálfandi, où il bâtit une maison pour passer l'hiver. Ce lieu est aujourd'hui la ville d'Húsavík.
De retour au Danemark, il fait l'éloge de cette nouvelle terre et l'appelle Garðarshólmi, c'est-à-dire l'île de Gardar. On ne sait rien de son destin après cela, si ce n'est que son fils Uni émigre en Islande et que son petit-fils Hróar est goði à Tunga.
Document ⇒ http://www.persee.fr/doc/hom_0439-4216_1976_num_16_1_367637
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Gunnbjörn Ulfsson, un Norvégien, serait le premier européen à avoir vu les côtes du Groenland.
À la fin du IXe siècle ou au début du Xe siècle, lors d'une traversée entre la Norvège et l'Islande, son navire a été déporté vers l'Ouest et il aperçut, depuis son navire, des petites îles le long de la côte du Groenland. Il consigna le fait, mais n'aborda pas. Ces rochers, qu'il nomma Gunnbjarnarsker (Rochers de Gunnbjörn), se situent probablement à proximité d'Angmagsalik.
La première personne connue à s'être rendue au Groenland après lui serait Snaebjörn Galti en 978, suivi d'Erik le Rouge, peu après.
Le plus haut sommet du Groenland, le mont Gunnbjørn, a été nommé en son honneur.
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Le jarl de Hladir Håkon Sigurdsson (en norvégien moderne ; en vieux norrois, Hákon Sigurðsson) surnommé « le Puissant », est né vers 937 et exerça le pouvoir en Norvège avec le titre de jarl jusqu’en 995. Sa vie nous est connue principalement grâce à la Heimskringla de Snorri Sturluson.
Håkon est le fils de Bergljot, une petite-fille de Harald aux beaux cheveux, et du jarl de Hlaðir, Sigurd, dont il reçut le nom. D'après la Heimskringla, son prénom lui est donné par le roi Håkon le Bon, qui assiste à un banquet donné par son père lors de sa naissance.
Allié de Håkon le Bon, son père dominait le Thrandheim, au nord de la Norvège, quand il fut tué en 962 par les hommes d'Harald Pelisse grise, qui avait tué et pris la place d'Håkon le Bon.
Håkon lui succède et lutte trois ans contre Harald Pelisse grise avant de traiter avec lui. Après trois ans de paix, la lutte reprend et le jarl doit s’enfuir au Danemark. Allié à Harald le Doré, prétendant au trône du Danemark, et secrètement à Harald à la dent bleue roi en titre du Danemark, il manœuvre pour faire tuer Harald Pelisse grise par Harald le Doré, puis élimine lui-même Harald le Doré pour le compte de Harald à la dent bleue. Au nom de ce dernier et avec son aide, Håkon reprend le pouvoir en Norvège en 970, obtenant autorité sur sept fylki (ou districts) et se partageant le pays avec Harald Grenske, petit-fils de Harald aux beaux cheveux. Les deux années qui suivent, Håkon lutte contre les ultimes tentatives d’un frère de Pelisse grise, Ragnfrödr, pour reprendre le trône.
Håkon prend pour épouse Thora, qui lui donne deux fils, Svein et Heming. Selon la Heimskringla, la jarl Håkon a une vive inclination pour les femmes et il a de nombreux enfants. Parmi eux, on peut citer Éric, fils d'une femme qu'il a connue lors d'un séjour en Uppland8 et qui règne plus tard sur la Norvège avec son frère Svein.
En 974, le jarl Håkon vient renforcer son souverain au Jutland quand Dent bleue subit une expédition d’Otton II du Saint-Empire. La bataille a lieu autour du Danevirke et Håkon et Harald sont vaincus10. Harald est converti au christianisme par Otton et Håkon, païen, est à son tour forcé d’accepter le baptême. Mais Håkon, dès qu’il a quitté le roi avec sa flotte pour retourner en Norvège, chasse les prêtres qui lui avaient été donnés pour christianiser la Norvège, rend un sacrifice à Odin et se débarrasse de la suzeraineté danoise, pillant le long de sa route les terres du roi de Danemark. Cela relança le conflit entre les deux pays.
En 977, il accorde son aide à Vladimir Ier de Kiev pour lui permettre de recouvrer son trône en lui fournissant autant de forces vikings qu'il lui est possible.
Après avoir vainement tenté de reprendre la Norvège en personne, le roi danois envoya contre Håkon les Vikings de Jomsborg, mais ils furent massacrés par le jarl à la bataille du détroit de Hjörung (ou de Hjörungavágr). Une saga précise qu’il avait sacrifié un de ses fils à une déesse pour s’assurer de la victoire.
Håkon fut un bon gestionnaire mais ses abus d’autorité finirent par provoquer la révolte des Norvégiens en 995, à la suite du viol d’une femme de la noblesse. Cela facilita la prise du pouvoir par Olaf Tryggvason. Il est finalement tué dans une soue à cochons par un esclave avec qui il se cache. Ses fils Éric Håkonsson et Svein Håkonsson reprennent alors la lutte contre Olaf Ier de Norvège. Sa fille Bergljot Håkonsdatter (vers. 990–vers 1050/55); est l'épouse de Einar Eindridesson Tambarskjelve(vers. 980–vers. 1050).
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Arminius (ou Armenius vers 18 / 17 av. J.-C. - 21 ap. J.-C.) est un chef de guerre de la tribu germanique des Chérusques, connu pour avoir anéanti trois légions romaines au cours de la bataille de Teutobourg, une des plus cuisantes défaites infligées aux Romains. Il est le fils du chef de guerre chérusque Segimerus. En sa qualité de fils de chef, il devient otage et est élevé à Rome comme un citoyen romain, devenant membre de l'ordre équestre. De retour en Germanie, il devient l'homme de confiance du gouverneur Varus tout en fomentant en parallèle une rébellion. Il finit par être assassiné par des Germains, qui craignaient son pouvoir devenu trop important et autoritaire.
Connu également en Allemagne sous le nom de Hermann der Cherusker, le nom d’Arminius représente, selon certains, peut-être une variante latinisée d'Irmin, théonyme basé sur le proto-germanique *erminaz, adjectif ayant le sens de « vaste, énorme, immense » (> vieux haut allemand, vieux saxon irmin-, anglo-saxone ormen, vieux norrois iǫrmun- cf. Herminones ou Irminones, ethnonyme germanique), à moins qu'Irmin ne représente l'altération de l'épithète d'une divinité, plutôt que le théonyme lui-même. Cependant, cette théorie se heurte au fait que les Germains ne portaient jamais le nom d'une divinité ou de leur épithète. Irmin peut difficilement avoir été latinisé en Arminius ou Armenus qui doit être plutôt un surnom latin, tout comme celui de Flavus, son frère. Le fait que le héros mythologique Siegfried soit parfois identifié à Arminius fait montre d'une certaine pertinence, indépendamment d'une possible interprétation de faits historiques recouverts par le mythe. En effet, il était coutume chez les Germains d'associer au nom des enfants, un des éléments du nom du père, généralement composé de deux éléments. Ainsi, si son père s'appelait réellement Sigimer / Segimer, il est probable que le nom germanique d'Arminius ait commencé par l'élément Sig- / Seg-. Arminius a été germanisé en « Hermann » (qui signifie « homme d'armée » ou « guerrier »), au XVIe siècle par Martin Luther, qui voulait utiliser un personnage antique et héroïque pour symboliser son combat contre Rome.
Sous le règne d'Auguste, l'empire romain connut une expansion sans précédent. Pour sécuriser les frontières de la Gaule, l'empereur lance plusieurs campagnes à l'est du Rhin pour soumettre les tribus germaniques. Les Germains, nom que leur a donné Jules César ne constituent pas un peuple unifié, ils sont divisés en dizaines de tribus, elles-mêmes divisées en centaines de familles. La région est moins structurée que celle rencontrée par les Romains en Gaule (moins d'homogénéité ethnique, pas de villes, guerres incessantes entre les tribus). Certaines tribus germaniques résistent mais d'autres s'allient avec Rome comme les Chérusques, un des peuples germaniques dont le territoire se trouve sur les deux rives de la Weser. Il est alors courant chez les Romains de prendre des fils de chefs de tribus alliées comme otage. Cette coutume a pour but de s'assurer de la fidélité du chef de la tribu et, en élevant ces enfants comme des Romains, qu'ils servent plus tard les intérêts de l'empire auprès des leurs.
Les détails de la vie d’Arminius avant la bataille de Teutoburg sont mal connus. Caius Julius Arminius est né vers 18/17 av. J. C. Il aurait été le fils de Ségimerus (Sigimer), chef d'une tribu chérusque. Son père est qualifié de princeps gentis eius « premier de sa tribu » par l'historienVelleius Paterculus. Le nom de sa mère n'est pas mentionné, par contre on sait qu'elle était encore de ce monde en l'an 16. Ségimerus, tout comme son oncle Inguiomerus (Inguiomer), est chef du parti pro-romain au sein des Chérusque. Il confie Arminius aux Romains, celui-ci est alors âgé de 10 ans, ainsi que son frère Flav[i]us "le blond". Ils atteignent probablement Rome en l'an 9 av. J.-C. et suivent les cours d'une école qu'Auguste avait spécialement fait construire pour les enfants d'otages germains sur le Palatin. Jeune homme, il suit ensuite l'enseignement militaire romain et est décrit comme « un jeune homme exceptionnellement doué pour un Germain. » Vers l'an 4 ap. J.-C., Arminius commande un détachement auxiliaire de cavalerie composé de mercenaires chérusques au service de Rome, probablement à l'occasion des guerres de Pannonie (actuelle Dalmatie) dans la péninsule balkanique. Si les faits de guerre d'Arminius ne sont pas connus, on sait qu'il obtient peu après la citoyenneté romaine d'ordre équestre, la plus haute distinction qu'un Germain puisse obtenir. Selon Tacite, ses propos étaient fréquemment accompagnés d'expressions latines. Son frère, centurion, fut décoré à plusieurs reprises. Son beau-père, Ségeste, avait également la citoyenneté romaine.En 7/8 ap. J.-C. il revient en Germanie du nord, où l'Empire romain a établi son autorité sur les territoires à l'ouest du Rhin et cherche maintenant à l'étendre jusqu'à l'Elbe, sous le commandement du gouverneur militaire Publius Quinctilius Varus. Ce gouverneur, nouvellement nommé et parent d'Auguste est un homme expérimenté qui a déjà exercé en Syrie et durement réprimé une révolte juive. Auguste décide également d'y envoyer ensuite Arminius, choix approuvé par Varus.
Depuis qu'Arminius est arrivé enfant à Rome, les Romains ont progressé à l'est du Rhin. Ils ont aménagé des camps fortifiés le long des rivières de la Lann, la Lippe et du Main, rivière permettant de s'enfoncer vers l'est. Haltern am See est le plus grand de ces camps, capable d'accueillir trois légions et destiné à devenir le centre de la nouvelle province. En été, les troupes romaines partent établir des camps d'été plus à l'est, vers la Weser. Les légions progressent d'abord par bateaux en suivant la Lippe puis par voie terrestre. Les trois légions sont accompagnées par une foule de civils, marchands, forgerons et différents corps de métiers et des familles. Arminius est envoyé en éclaireur à la tête de troupes auxiliaires, composées de Germains, en charge de sécuriser la voie.
La position du camp d'été de Varus reste discutée mais des découvertes en 2008 le situerait dans un coude de la Weser. Le but d'un tel camp est d'imposer la loi romaine dans la région. Plus tard, l'écrivain romain Velleius Paterculus critiquera la manière dont Varus l'administra alors qu'il estimait celle-ci non encore totalement soumise5. La collecte de l'impôt sur des villages à peine auto-suffisants et l'application du droit romain aux dépens du droit coutumier germain valurent aux Romains d'être détestés des populations locales.
À la fin de l'été de l'an 9 ap. J.-C., les légions romaines se préparent à regagner leur quartiers d'hiver sur le Rhin. Arminius, alors âgé de vingt-cinq ans, commence ses intrigues pour unir les différentes tribus germaniques et contrecarrer les efforts romains pour incorporer leurs territoires à l'Empire tout en continuant de commander pour les Romains les troupes auxiliaires. Il doit convaincre les souverains germains dont certains sont des alliés de Rome et en tirent avantage dont le Chérusque Ségestes. Ce dernier essaye même de prévenir Varus, sans le convaincre, la veille du départ des Romains.
Les motivations du retournement d'Arminius ne sont pas connues et font l'objet de discussions entre historiens - identité germaine, désir de régner sur son peuple voire sur l'ensemble des Germains, rivalité avec Varus - il n'existe aucune source sur ce point.
À l'automne, à la bataille de Teutobourg, Arminius et les tribus germaniques qui ont constitué une alliance (Chérusques, Marses, Chattes et Bructères), tendent une embuscade à l'armée romaine qui comprend les XVIIe, XVIIIe et XIXe légions ainsi que trois détachements de cavalerie et six cohortes d'auxiliaires, au total environ 25 000 à 30 000 hommes commandés par Varus. C'est pour les Romains un désastre sans précédent. Des découvertes archéologiques récentes donnent à penser que l'emplacement précis, qui a fait longtemps l'objet de discussions, doit se situer près de la colline de Kalkriese à environ 20 km au nord-est d'Osnabrück. La bataille dure trois jours ; quand la défaite est certaine, Varus se suicide en se jetant sur son épée et jamais par la suite les Romains ne tenteront une nouvelle fois de conquérir des territoires sur la rive droite du Rhin, fleuve qui constituera la frontière de l'Empire pour des siècles.
Ce désastre affecte profondément Auguste, à tel point que ce dernier met un terme à toute tentative d'expansion au-delà du Rhin. Dans ses nuits d'insomnie, on pouvait entendre Auguste (qui ne se rasait plus la tête ni le visage) se mettre à crier « Varus, rends-moi mes légions ! » (« Quintili Vare, legiones redde ! »).
Après cette éclatante victoire, Caius Julius Arminius tente pendant plusieurs années d'obtenir que les tribus du nord de la Germanie s'unissent de façon permanente contre Rome afin de mieux résister à de nouvelles campagnes de conquête mais les rivalités tribales sont les plus fortes. Il rencontre les Romains dans d'autres batailles, alors qu'ils cherchent à venger leur défaite de Teutobourg.
En l'an 13 de notre ère, Germanicus pénètre à nouveau dans cette région à la tête d’une armée de 80 000 hommes. Il retrouve les morts des légions de Varus, les enterre dignement et fait des raids dans de nombreuses régions avoisinantes. Arminius résiste avec succès dans une série d'escarmouches et de batailles et faillit encore une fois anéantir l'armée romaine que commandait Aulus Caecina Severus. Celle-ci est sauvée par l'indiscipline d'Inguiomer, oncle d'Arminius, qui attaque trop tôt le camp romain, ce qui épargne à Caecina le destin de Varus mais le Romain doit tout de même abandonner son camp avec ses provisions et s'enfuir avec les troupes qui lui restent, tandis que les guerriers d'Inguiomer se livrent au pillage.
En l’an 15, Germanicus fait de nouveaux raids contre les Germains, il pille leurs villages et réussit à capturer Thusnelda, la femme d'Arminius, qui lui est livrée par son propre père, Ségestes, qui veut se venger d’Arminius. En effet, alors qu’il avait promis sa fille à quelqu’un d’autre, elle s’était enfuie avec Arminius et l'avait épousé après la victoire de Teutobourg. Ségestes et son clan étaient alliés de Rome et s’opposaient à la politique d'Arminius, de même d’ailleurs que Flavus, le propre frère d'Arminius. Thusnelda est emmenée à Rome pour y être exhibée à l’occasion du triomphe de Germanicus en l’an 17 ; elle ne revit jamais sa patrie et disparut de l'histoire. Thumelicus, le fils d’Arminius qu’elle met au monde pendant sa captivité, est élevé par les Romains à Ravenne pour devenir gladiateur et meurt dans l'arène avant d’avoir trente ans.
La dernière grande bataille entre Germanicus et Arminius, la bataille de la Weser, a lieu en l'an 16 à Idistaviso (Angrivarierwall (de)). Les Romains évitent là une nouvelle défaite parce qu’Inguiomer, une nouvelle fois, ne respecte pas le plan de bataille qui avait été établi. Les deux côtés subissent de lourdes pertes et cela marque la fin des tentatives romaines de soumettre l'Allemagne du Nord.
Avec la fin de la menace romaine, une guerre éclate entre Arminius et Marobod, roi des Marcomans. Marobod finit par s'enfuir à Ravenne se mettant sous protection romaine, Arminius échoue à briser la « forteresse naturelle » de la Bohême, et la guerre se termine en impasse.
En 19 ap. J.-C., Germanicus meurt à Antioche, dans des circonstances qui ont conduit beaucoup à croire qu'il avait été empoisonné par ses adversaires. Arminius meurt à son tour deux ans plus tard, en 21 ap. J.-C., assassiné par des opposants au sein de sa propre tribu qui a estimé qu'il devenait trop puissant. Tibère aurait refusé une offre d'un noble chatti d'empoisonner Arminius, déclarant : « Ce n'est pas en secret, par trahison, mais ouvertement et par les armes que le peuple de Rome se venge de ses ennemis ».
L'historien romain Tacite écrit à propos d'Arminius : « Il fut sans aucun doute, le libérateur de la Germanie, un homme qui n'a pas, comme d'autres rois ou généraux, affronté Rome à ses premières étapes mais plutôt quand elle était au zénith de sa puissance. Dans les batailles, il a combattu avec un succès variable mais dans la guerre il est resté invaincu. Ses exploits survivent encore aujourd'hui dans les chants de son peuple… ».
Dès l'époque de l'humanisme et de la Réforme, Arminius, popularisé grâce à la redécouverte des écrits de Tacite, a inspiré nombre de littérateurs du Saint-Empire soucieux de défendre la cause "germanique" contre l'arrogance présumée de la Rome papale, à commencer par Ulrich von Hutten. Si Arminius et les Germains symbolisent dans les tragédies françaises du siècle de Louis XIV (Georges de Scudéry, Arminius ou Les Frères ennemis, 1644, et Jean Galbert de Campistron,Arminius, 1684) le principe monarchique opposé au principe républicain incarné par Rome, dans la seconde moitié du xviiie siècle Jean-Grégoire Bauvin parvient à faire représenter à la Comédie-Française en 1772 un Arminius républicain où c'est à Rome d'incarner la corruption du principe monarchique et aux Germains la fierté républicain.
Arminius ("Hermann") est un sujet de prédilection pour l'éveil et le déchaînement du nationalisme allemand: prince baroque au xviie siècle, il devient héros national dans les "Bardiete" de Klopstock dès 1769, puis héros anti napoléonien, voire antifrançais, au xixe siècle, dès le drame La Bataille de Hermann de Heinrich von Kleist en 1808.
En 1875, en pleine époque des nationalismes européens, l'imposante statue d'Arminius, le Hermannsdenkmal, fut achevée dans la célèbre forêt de Teutobourg, statue haute de plus d'une cinquantaine de mètres et sculptée par Ernst von Bandel (de). Ce monument érigé à partir de 1838 fut le modèle de celui qui fut érigé en l'honneur de Vercingétorix en 1865 par Napoléon III à Alise-Sainte-Reine, de même que le mythe d'Arminius engendra en réaction celui de Vercingétorix sur l'autre rive du Rhin.
Après 1933, la personne d'Arminius est restée fréquemment utilisée dans la littérature, avant tout dans des récits historiques destinés au peuple. Toutefois, les nazis se sont démarqués de ce personnage, puisque leur régime trouvait sa grande figure dans le Führer lui-même. Dans l'idéologie nationale-socialiste le chef ne tirait plus de l'histoire la légitimité de son action politique et militaire, mais de sa propre volonté. Outre les aspects idéologiques, des questions de politique étrangère ont également joué un rôle dans cette distanciation par rapport à Arminius, en particulier le désir de ne pas blesser l'allié italien. En 1936, sur l'ordre de la Chancellerie du Reich, lors d'une visite d'État de Benito Mussolini, le monument d'Arminius fut retiré du programme parce qu'on craignait d'offenser le visiteur. L'époque nazie n'a pas connu une seule manifestation spectaculaire devant le monument d'Arminius. Le manque d'intérêt pour le personnage qu'il représentait apparaît aussi dans le fait qu'aucune des unités des SS ou de la Wehrmacht, aucun plan de campagne, aucune opération de commandos, aucun navire n'a porté le nom d'Arminius. Une exception a été un canevas de tapisserie de Werner Peiner. En 1940, Hitler avait passé commande de huit tapisseries destinées à la galerie de marbre de la nouvelle chancellerie du Reich ; elles devaient représenter huit grandes batailles, en commençant par celle de Teutobourg. Pour le politologueHerfried Münkler le peu d'intérêt des nazis pour le personnage d'Arminius vient du fait qu'ils s'intéressaient plus à l'expansion germanique qu'à la défense de la terre natale. Quand en 1944, les armées alliées ont pénétré jusqu'en Allemagne, il était trop tard pour un renouveau du culte d'Arminius. Le personnage disparut à peu près de l'imaginaire allemand après 1945.
L'équipe de football du DSC Arminia Bielefeld, évoluant en Bundesliga 3, tire son nom d'un dérivé féminisé d'Arminius. C'est le 3 mai 1905 que fut créé l'entité sportive sous le nom de 1. Bielefelder FC Arminia, avant de devenir DSC Arminia Bielefeld en 192618.
En 2009, la chancelière allemande Angela Merkel a commémoré le 2000e anniversaire de la victoire d'Arminius. Les Allemands n'emploient plus le terme de Hermann, sauf pour la toponymie : le monument Hermann bien sûr, mais aussi des noms de rues et de places dans les villes allemandes, comme entre autres Hermann platz à Berlin et sa station de métro, Hermannstraße et sa station de métro ainsi que sa gare.
Une série de bandes dessinées des années 2000, Les aigles de Rome met en scène un prince chérusque, Ermanamer (dont le nom est romanisé Arminius), intégrant la légion pour plus tard trahir le Sénat romain et mener les tribus germaines unifiées contre l'Empire.
(Ressources Wikipédia)
Pour plus de détails sur Irmin cliquer sur le Triomphe de Hermann ∆
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Photo ⇒ Le mythe fondateur de l'Islande est l'arrivée du normand ("Norse") Ingólfr Arnarson sur le site qui deviendra Reykjavik, qui survient en 824 selon le Landnámabók. Peinture du danois Johan Peter Raadsig en 1850.
Ingólfur Arnarson est reconnu comme le premier Scandinave à résider d'une manière permanente en Islande. Selon le Landnámabók, le livre de la colonisation, il y est arrivé en 874.
Le Landnámabók, écrit trois à quatre siècles après le début de la colonisation, contient une longue histoire à propos de l'établissement d'Ingólfur Arnarson. Le livre prétend qu'il a quitté la Norvège après avoir été impliqué dans une querelle avec le jarl Atli. Il a entendu parler de l'île que Garðar Svavarson, Flóki Vilgerðarson et d'autres ont trouvée dans l'Océan Atlantique.
Il part donc pour l'Islande avec son ami proche Hjörleifur Hródmarsson. Ingólfur Arnarson y reste, mais son ami se rend en Irlande, à la suite de quoi ils rentrent tous deux en Norvège. Ils décident alors de s'établir définitivement en Islande et repartent avec familles et mobiliers.
En 874, alors que l'Islande est en vue au niveau de l'Ingólfshöfði, il ordonne que l'on jette par-dessus bord les montants sacrés de son haut-siège (les öndvegissúlur), sculptés à l'effigie des dieux. Selon la tradition, l'endroit où ils toucheront terre sera le lieu où il s'implantera. Deux de ses esclaves ont cherché les piliers pendant trois ans, avant de les trouver dans la baie de l'actuelle Reykjavik.
Dans l'intervalle, Hjörleifur Hródmarsson a été tué par ses esclaves irlandais (désigné par les scandinaves par le terme Vestmann, « Homme de l'ouest »), en raison des mauvais traitements qu'il leur infligeait. Ingólfur Arnarson part alors à la recherche de ces esclaves, les tue à son tour dans l'archipel où ils s'étaient réfugiés et auxquelles ils donneront leur nom : les îles Vestmann (Vestmannaeyjar en islandais, signifie en effet « les îles des hommes de l'ouest »).
Ingólfur Arnarson aurait colonisé une grande partie de l'Islande du sud-ouest, mais rien n'est dit à propos de lui après son établissement. Son fils, Thorsteinn Ingólfsson, a été un chef important et il aurait été le fondateur du premier thing, ou parlement, en Islande, qui serait l'ancêtre de l'Althing.
"Ingólfur" vient du vieux norvégien et signifie "Dieu Loup" ("Ing" = "Dieu" + "úlfr" = "le Loup").
Ari Thorgilsson, l'auteur de l'Íslendingabók (Livre des Islandais), dit également qu'Ingólfur a été le premier colon scandinave en Islande, mais mentionne que des Papar, c'est-à-dire des moines et des ermites irlandais, ont vécu sur l'île avant l'arrivée des Scandinaves, mais l'ont quittée parce qu'ils ne voulaient pas vivre avec les nouveaux arrivants païens.
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Leif Erikson (en norrois Leifr Eiríksson, en islandais Leifur Eiríksson) est un explorateur islandais né vers 970 et mort vers 1025. Les sagas des Islandais relatent sa découverte de terres situées au-delà du Groenland, couramment identifiées aux côtes du Nord-Est de l'Amérique du Nord, aux alentours du Labrador et de Terre-Neuve. Les découvertes archéologiques de L'Anse aux Meadows, dans les années 1960, et celles de Pointe Rosée en 2016 ont confirmé l'existence d'une colonisation viking des Amériques.
Leif Erikson est le fils d'Erik le Rouge et le petit-fils de Thorvald Ásvaldsson, mis tous deux hors-la-loi en Norvège pour meurtre et réfugiés en Islande. C'est là que Leif voit le jour. Banni de son lieu de refuge, Erik s'exile avec sa famille au Groenland où il repart, son bannissement achevé, pour y fonder deux colonies.
Le premier voyage de Leif l'emmène aux Hébrides puis en Norvège, à la cour du roi Olaf Tryggvason qui le convainc de se convertir au christianisme et d'emmener un prêtre au Groenland, ce qui déplaît profondément à son père, païen et qui avait réussi à asseoir sa domination sur les colonies.
En s'appuyant sur le récit de l'Islandais Bjarni Herjólfsson qui a aperçu le Nouveau Monde vers 986, Leif le visite autour de l'an mille et nomme trois pays : le Helluland, le Markland et le Vinland. Le Helluland est une terre rocheuse et désolée, probablement l'île de Baffin ou le nord du Labrador. Le Markland est une côte basse et boisée, presque certainement le sud de l'actuel Labrador. Le Vinland pourrait être le site actuel de Bay St Lawrence au nord du Cap Breton en Nouvelle-Écosse, seules des fouilles archéologiques sérieuses de ce site (qui n'ont jamais encore été entreprises) pourraient le confirmer ou l'infirmer. Le site de L'Anse aux Meadows à Terre-Neuve (où des vestiges ont bien été mis au jour) correspondrait mieux au Straumfjord où se serait installé Thorfinn Karlsefni. Le doute subsiste sur le nom de Vinland ou « pays du vin » donné par Leif à cet endroit qu'il aurait très provisoirement colonisé en raison de la découverte de grappes de raisin par son père adoptif Tyrkir.
Par la suite, Leif encourage d'autres expéditions de ses proches vers l'ouest mais, son père étant décédé, il reprend ses fonctions de chef et n'a guère l'occasion de reprendre la mer. Il doit encore s'occuper du cas de sa demi-sœur Freydis, coupable de crimes de sang avec son équipage lors d'un dernier voyage au Vinland. Son fils Thorkell (en) reprend le contrôle des colonies groenlandaises à sa mort, vers 1025.
En 1964, le Congrès américain institue un jour férié, le Leif Erikson Day, afin d'honorer le découvreur viking de l'Amérique. La date retenue, le 9 octobre, correspond au jour de l'entrée du navire Restauration dans le port de New York, en 1825. À son bord se trouvait le premier groupe d'immigrants norvégiens en Amérique.
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Ragnar Lodbrok (Ragnarr Loðbrók, en vieux norrois, ou Ragnarr aux braies velues), parfois orthographié Ragnar Lodbrog ou encore Ragnar Lothbrock, fut un roi semi-légendaire de Suède et de Danemark, qui régna à une époque indéterminée entre 750 et 850.
Dans son commentaire sur la Geste des Danois, Hilda Ellis Davidson note que le compte-rendu de la légende de Ragnar dans le livre IX de la Geste semble être une tentative pour regrouper sous le règne d'un seul roi, Ragnar, les événements relatés dans les récits confus et contradictoires auxquels le chroniqueur avait eu accès. C'est pourquoi de nombreuses actions imputées à Ragnar dans la Geste peuvent être attribuées, sur l'autorité d'autres sources, à d'autres personnalités, dont certaines sont historiquement plus crédibles. La liste de ces candidats pour le Ragnar historique comprend notamment :
- le roi Hårek (m. 854),
- le roi Reginfrid (m. 814),
- un roi qui régna sur une partie du Danemark et entra en conflit avec Harald Klak,
- un certain Reginherus qui attaqua Paris vers le milieu du IXe siècle selon les Annales de Saint-Bertin,
- éventuellement l'un des « Ragnall » Uí Ímair des Annales Irlandaises, et
- le chef viking dont la mort a amené son fils à envahir l'Angleterre avec la Grande Armée en 865.
Jusqu'ici, les tentatives pour identifier de façon certaine le Ragnar légendaire ont échoué en raison de la difficulté à concilier les différents événements et leur chronologie. Néanmoins, la tradition d'un héros viking appelé Ragnar (ou un nom similaire) qui aurait fait des ravages en Europe vers le milieu du neuvième siècle et qui aurait engendré de nombreux fils restés célèbres demeure remarquablement persistante, et certains de ses aspects sont documentés par des sources relativement fiables, telles que la Chronique anglo-saxonne. Selon Davidson, écrivant en 1979, « certains chercheurs ces dernières années ont fini par accepter au moins une partie de l'histoire de Ragnar comme fondée sur des faits historiques ». Katherine Holman, d'autre part, conclut que « bien que ses fils soient des personnages historiques, il n'existe aucune preuve que Ragnar lui-même ait jamais vécu, et il semble être un amalgame de plusieurs figures historiques et littéraires différentes ».
Ragnar a vraisemblablement passé le plus clair de son temps en raids et piraterie, envahissant des pays les uns après les autres (Northumbrie). Une de ses stratégies favorites était d'attaquer des villes chrétiennes pendant des fêtes religieuses, puisque beaucoup de soldats étaient à l'église. Il n'acceptait de laisser ses victimes qu'en échange d'une somme énorme, et revenait plus tard, en demandant encore plus pour son départ. Mais si l'on en croit l'étendue supposée de son royaume, c'était aussi un chef militaire doué.
Selon la Geste des Danois du chroniqueur médiéval Saxo Grammaticus « Regnerus Lothbrog », comme Grammaticus le nomme, était le fils de Sywardus Ring et il succède à son père avec l'accord des Jutlandais lorsque ce dernier meurt à la suite d'une blessure reçue lors d'un combat . De ses quatre épouses, il aurait eu une large descendance :
1) De Lagertha, skjaldmö :
Björn Ier Järnsida Ragnarsson ;
Fridlev Ragnarsson ;
fille anonyme Ragnarsdottir ;
fille anonyme Ragnarsdottir.
2) De Thora Borgarthiort, fille de Heroth, roi de Gothie :
Rathbarth Ragnarsson ;
Dunwat Ragnarsson ;
Sigurd Œil de Serpent Ragnarsson ;
Agner Ragnarsson, tué lors d'une guerre contre Eysteinn beli ;
Ivar Ragnarsson
Halfdan Ier Ragnarsson.
3) De Suanlogha :
Regnald Ragnarsson
Witherc Ragnarsson
Eirik Vindhatt Ragnarsson (identifié parfois avec Éric IV Anundsson ?).
4) De la fille de Hesbern :
Ubbe Ragnarsson.
Ragnar (Reginherus) était un comte à la cour du roi danois Hårek, qui participe au premier pillage de Paris (voir siège de Paris) par les Vikings en 845. Il entre dans la Seine le 20 mars, avec 120 navires et 5 000 vikings. Les soldats de l'armée de Charles le Chauve qui gardaient le monastère de Saint-Denis tentent de s'opposer à lui mais il fait pendre sous leurs yeux, 111 prisonniers dans une île au milieu du fleuve, afin qu'épouvantés ils s'enfuient et que Charles le Chauve enfermé dans l'abbaye de Saint-Denis et privé d'armée demeure inactif. Les Vikings danois pillent et brûlent la ville sans résistance le dimanche de Pâques 28 mars. Les habitants des deux rives s'étant enfuis ou réfugiés dans la Cité. Après le versement d'un danegeld de 7 000 livres d'argent, Reginherus rentre au Danemark.
Selon une tradition reprise dans la saga Ragnarssona þáttr (en) c'est-à-dire le « Dit des fils de Ragnar », Ragnar prisonnier du roi Ælle de Northumbrie aurait été jeté dans une fosse pleine de serpents. L'attaque de 866 contre la Northumbrie menée par ses fils putatifs Halfdan, Ivar le Désossé et Ubbe était destinée à le venger, et le roi aurait été mis à mort par eux en subissant le supplice de l’aigle de sang. Néanmoins, l’historicité de cette version des faits est mise en doute par les historiens.
(Ressources Wikipédia)
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Représentation de Sigurd dans une édition suédoise de 1893 de l'Edda poétique.
Sigurd (Sigurðr en vieux norrois) est un héros légendaire de la mythologie nordique qui apparait dans plusieurs poèmes héroïques de l'Edda poétique, compilée au XIIIe siècle. Sigurd apparaît également dans l'Edda de Snorri et est le personnage central de la Völsunga saga, écrits en prose au XIIIe siècle à partir des poèmes héroïques plus anciens et probablement d'autres sources qui ne nous sont pas parvenues. Sigurd apparaît également dans la saga légendaire la Norna-Gests þáttr, où il défait le héros Starkadr.
Siegfried est un héros de la Chanson des Nibelungen, la version continentale et christianisée du mythe, également composée au XIIIe siècle, devenue épopée nationale allemande.
D'autres traditions rapportent la légende du héros avec leurs propres variations du mythe, la Saga de Théodoric de Vérone, rédigée au XIIIe siècle en vieux norrois mais qui est sans doute une traduction d'un texte allemand, et La chanson de Seyfried à la peau de corne, où le héros se nomme Seyfried, poème allemand probablement composé au XIIIe siècle. Enfin, il porte souvent le nom de Sivard dans des ballades scandinaves, surtout danoises, les folkeviser, qui témoignent soit de traditions différentes soit de larges déformations du mythe originel nordique.
Sigurd-Siegfried est un prince guerrier d'une puissance supérieure, responsable de nombreux exploits, comme le meurtre d'un dragon (Fáfnir dans la mythologie nordique). Certaines traditions rapportent qu'il est devenu invulnérable, notamment en se baignant dans le sang du monstre, sauf dans un endroit précis du dos qui n'était pas trempé, et il est tué tragiquement à cause de cette faiblesse, ce qui lui a valu des comparaisons avec d'autres personnages mythiques, en particulier Achille.
La tétralogie de Richard Wagner, Der Ring des Nibelungen, qui s'inspire des traditions allemandes et scandinaves pour créer une œuvre originale, a largement contribué au regain d'intérêt de la légende de Siegfried chez le grand public. Depuis, le héros est adapté dans de nombreuses œuvres de la culture moderne, en musique, littérature, au théâtre, à l'écran et en bande dessinée.
Sigurd, du vieux norrois Sigurðr, provient de sigr, « victoire », et vǫrðr, « gardien ». Le héros norrois Sigurd est l'équivalent de l'allemand Siegfried, toutefois leurs noms ne sont pas identiques. Siegfried, en vieux haut-allemand Sigifrid et en moyen haut-allemand Sîvrît, correspond au nom norrois Sigrøðr (issu du nom proto-germanique *Sigfrøðr).
Le cycle de Sigurd est d'abord rapporté dans l'Edda poétique, recueil de poèmes mythologiques anciens, compilés au XIIIe siècle dans le Codex Regius. Les œuvres qui racontent le mythe de Sigurd sont les suivants :
- Grípisspá : le jeune Sigurd est renseigné par son oncle Grípir de l'ensemble de son destin, de ses premiers exploits jusqu'à sa mort.
- Reginsmál : Reginn, père adoptif de Sigurd, lui raconte l'origine de la malédiction de l'or du dragon Fáfnir. Ensuite Sigurd venge la mort de son père Sigmundren tuant les fils de Hundingr.
- Fáfnismál : Sigurd blesse mortellement Fáfnir et engage une conversation avec le dragon mourant. Il goûte le sang du dragon et comprend les oiseaux qui lui conseillent de tuer Reginn qui veut le trahir. Sigurd tue Reginn, et mange le cœur du dragon avant d'emporter son or.
- Sigrdrífumál : Sigurd réveille la valkyrie Sigrdrífa d'un sommeil magique, et celle-ci lui apprend sagesse et runes.
- Sigurðarkviða hin skamma : Sigurd et les rois Högni et Gunnar font un serment de fraternité. Le héros épouse leur sœur Gudrun. Il aide Gunnar à obtenir son épouse Brynhild, mais celle-ci préfère Sigurd, elle souhaite alors la mort du héros, qui est tué par Guþormr, frère de Gunnar.
- Brot af Sigurðarkviðu : Högni et Gunnar complotent le meurtre de Sigurd, et leur troisième frère Guþormr le tue traitreusement. Brynhild, qui avait initialement demandé sa mort, le regrette.
- Guðrúnarkviða I : Gudrun pleure la mort de son mari Sigurd et maudit ses frères et Brynhildr.
- Helreið Brynhildar : Brynhildr est brulée sur un bûcher funéraire avec Sigurd, et raconte son histoire à une géante dans l'Au-delà.
Ces poèmes ont servi de sources pour un très rapide résumé du cycle dans la partie Skáldskaparmál de l'Edda de Snorri, rédigée au XIIIe siècle. Elles constituent également des sources pour la Völsunga saga, également rédigée au XIIIe siècle, qui est la version la plus organisée du cycle de Sigurd. Ce texte cite à plusieurs reprises les poèmes eddiques, et prend des libertés littéraires dans la narration du mythe.
Avant d'introduire Sigurd à partir du chapitre 13, la Völsunga saga raconte l'histoire très complexe et tragique du clan des Völsungar, les ancêtres du héros. Les Völsungar descendent du dieu Odin, et ils sont une lignée de rois puissants et de haute stature. Avant que le roi Sigmund et sa femme Hjördís, fille du roi Eylimi, n'enfantent Sigurd, Sigmundr a avec sa sœur jumelle Signý un fils appelé Sinfjötli, puis avec sa première femme Borghildr il a un autre fils, Helgi, tous deux de grands guerriers au destin tragique. Il s'agit donc de demi-frères de Sigurd, qui meurent toutefois avant sa naissance. La matière mythologique de Sinfjötli et de Helgi est très ancienne, et semble avoir été greffée au cycle de Sigurd par l'auteur de la Völsunga saga.
Dans le résumé rapide du cycle de Sigurd de son Edda en prose, Snorri Sturluson mentionne uniquement les deux parents et les deux grands-pères de Sigurd de l'arbre généalogique ci-dessus.
Sigmundr livre bataille contre les fils de Hundingr, et il y combat le dieu Odin. Odin brise son épée et le blesse mortellement. Avant de mourir, Sigmundr annonce à sa femme Hjördís qu'elle est enceinte d'un fils, et il lui confie l'épée brisée appelée Gramr à donner à leur enfant. Hjördís se remarie avec Álfr Hjálpreksson, roi de Jylland (au Danemark), et à la naissance de son fils, celui-ci est aspergé d'eau et nommé Sigurd. Tous voient alors qu'il est des plus exceptionnels. Comme il est coutume dans les sociétés nordiques anciennes, Sigurd est élevé par un autre, en l'occurrence Reginn, maître forgeron du roi, qui lui apprend les exercices physiques et les runes.
Sous les conseils de Réginn, Sigurd demande un cheval au roi Álfr. En allant se choisir un cheval, Sigurd est assisté par un vieil inconnu, qui n'est autre que le dieu Odin, et il se choisit le cheval Grani qui est le meilleur des chevaux et le descendant de Sleipnir, le cheval d'Odin. Reginn conseille ensuite à Sigurd de se procurer l'or du dragon Fáfnir.
« Sigurd teste l'épée Gram », de Johannes Gehrts (1901).
Reginn explique l'histoire de cet or. Il révèle qu'il est le fils de Hreiðmarr et frère de Fáfnir et d'Ótr. Une fois, les dieux Odin, Loki et Hœnir tuèrent Ótr qui s'était métamorphosé en loutre. Pour compenser le meurtre du fils de Hreidmarr, Loki a dû ravir pour lui l'or du nain Andvari qui par conséquent a maudit son trésor dont un anneau (Andvaranaut) pour qu'il donne la mort à chacun de ses possesseurs. Fáfnir et Reginn ont ensuite tué leur propre père Hreidmarr pour l'or, mais Fáfnir l'a gardé pour lui seul, et depuis il surveille son or sous la forme d'un dragon. Sigurd demande à Reginn qu'il lui forge la meilleure épée. Mais Sigurd brise successivement les deux premières épées que Reginn lui forge, en les frappant contre l'enclume. Sigurd demande alors les morceaux de l'épée Gramr à sa mère, et Reginn reforge l'épée, qui est tellement tranchante et puissante que Sigurd parvient à fendre l'enclume jusqu'à la base. Sigurd visite son oncle maternel Grípir, qui a le don de prophétie. Ce dernier lui révèle toute sa destinée, sa gloire et sa chute.
Reginn souhaite alors que Sigurd trouve Fáfnir, mais le héros annonce vouloir d'abord venger son père des quatre frères fils de Hundingr. Il demande l'approbation des rois, qui offrent de lui fournir tout ce qu'il désire. Sigurd se dote alors d'une superbe armée et les guide en mer sous une tempête. Un vieil étranger, qui est encore le dieu Odin, se joint à la troupe en chantant les mérites de Sigurd. Lorsque l'armée débarque au royaume des fils de Hundingr, Odin les quitte. L'armée dévaste leur terre, et elle remporte une grande victoire contre les armées ennemies, où Sigurd tue personnellement tous les fils de Hundingr. La vengeance acquise, Sigurd accepte alors la nouvelle requête de Reginn de combattre le dragon Fáfnir.
Le poème eddique Fáfnismál et les chapitres 18 et 19 de la Völsunga saga racontent le meurtre de Fáfnir. Siegfried arrive au lieu où le dragon Fáfnir avait l'habitude de ramper pour se rendre à un point d'eau. Comme conseillé par Reginn, Siegfried creuse une fosse où il pourrait se terrer et tuer Fáfnir en lui transperçant le cœur lorsque le monstre rampe au-dessus. À ce moment, un vieillard, qui n'est autre que le dieu Odin, lui conseille de creuser d'autres fosses qui permettront de récolter le sang du dragon. Lorsque le dragon arrive, il fait trembler la terre et souffle du venin, mais Siegfried n'éprouve aucune crainte et il le blesse mortellement. Avant de périr Fáfnir demande à son meurtrier qui il est, puis il lui explique que son or est maudit car il provoque la mort de chacun de ses détenteurs. Reginn demande ensuite à Sigurd de cuire le cœur du dragon et de le lui donner à manger. En portant son doigt humecté du sang du dragon à la bouche, Siegfried comprend par magie le langage des oiseaux, et des mésanges se racontent que Reginn compte le tuer pour récupérer l'or et qu'il serait avisé que Siegfried le tue. Alors, le héros décapite Reginn, mange le cœur de Fáfnir et se baigne dans son sang, récupéré dans les fosses qu'Odin lui avait conseillé de creuser. Puis il suit la piste de Fáfnir jusqu'à son repaire et emporte tout l'or du dragon sur son cheval Grani.
Sigurd se rend vers Frakkland (pays des Francs) où dort d'un sommeil magique une valkyrie nommée Brynhildr ou Sigrdrífa selon les textes. Il arrive à une montagne où une lumière monte jusqu'au ciel comme des flammes. Lorsqu'il s'approche il voit que c'est un rempart de boucliers, il le traverse et trouve la valkyrie qu'il réveille en lui coupant son broigne avec son épée. La valkyrie enseigne sagesses au héros, secrets et conseils, puis ceux-ci se quittent en se faisant serment de mariage.
Sigurd se loge ensuite chez Heimir, le mari d'une sœur de Brynhild. Il y est accueilli avec grandes louanges. Brynhildr se loge également chez Heimir et Sigurd l'aperçoit. Son amour pour elle provoque en lui une grande tristesse, alors il la rencontre encore et ils réitèrent leur promesse de se marier, mais Brynhild prédit qu'il rompra la promesse et épousera Gudrun. Sigurd lui offre alors l'anneau d'Andvari.
Sigurd visite le roi Gjúki et sa reine Grímhildr. Ils sont parents de trois fils, Gunnarr, Högni et Guþormr, et d'une fille, Gudrun. Grímhildr souhaite que Sigurdr reste et épouse sa fille Gudrun, ainsi elle le fait boire un philtre d'oubli de sorte qu'il ne se souvienne plus de son serment avec la valkyrie Brynhildr. Ensuite, Sigurd, Gunnarr et Högni (mais pas Guþormr) se lient d'une fraternité jurée, et Sigurd épouse Gudrun avec qui il a un fils qu'ils appellent Sigmundr.
Grímhildr suggère à Gunnarr de demander Brynhildr en mariage. Gunnarr, ses frères et Sigurd voyagent alors chez Heimir qui leur dit que Brynhildr n'accepterait d'épouser que celui qui traverse le feu ardent qui entoure sa demeure. Les chevaux des frères refusent de traverser les flammes. Gunnarr échange alors sa forme avec celle de Sigurd, et ainsi Sigurd fait bondir son cheval Grani au-dessus du mur de feu. Il se présente à Brynhildr comme étant Gunnarr et elle accepte, réticente, de l'épouser. Sigurd couche trois nuits dans son lit, mais place son épée Gramr entre eux. Puis il lui reprend l'anneau d'Andvari qu'il lui avait donné précédemment, et lui donne un autre anneau du trésor de Fáfnir. Ensuite Sigurd retrouve Gunnarr et ils reprennent leurs formes respectives, tandis que Brynhildr émet des doutes sur l'identité de son nouveau mari, et confie la fille qu'elle a eu avec Sigurd, Áslaug, à son père adoptif Heimir. Au banquet pour fêter le mariage, Sigurd se souvient des serments qu'il avait faits avec Brynhildr mais n'en fait rien.
Lors d'une dispute portant sur lequel de leurs maris est le plus valeureux, Gudrun annonce à Brynhildr que c'est Sigurd qui l'a conquise et non Gunnarr, et elle le prouve en lui montrant l'anneau d'Andvari. Brynhildr accuse Sigurd de trahison, mais il défend les mérites de Gunnarr et avoue son amour pour elle bien que rien ne peut être changé puisque les noces ont été faites. Ensuite Brynhildr exige à Gunnarr que Sigurd et son fils soient tués pour cet affront. Alors, Gunnarr et Högni chargent leur frère Guþormr, qui n'avait pas fait de serments de fraternité avec Sigurd, de tuer le héros. À deux reprises, Guþormr rentre dans la chambre de Sigurd pour le tuer, mais perd son courage face à son regard perçant. La troisième fois, Sigurd est endormi et Guþormr le frappe de son épée mais il est tué par Sigurd. Avant de mourir, Sigurd dit à sa femme Gudrun qu'il accepte son destin et que la cause de sa mort est l'amour que lui porte Brynhildr.
Pleine de regrets, Brynhildr annonce la naissance de la fille de Sigurd et de Gudrun, Svanhildr, et la trame du reste du cycle. Sigurd est brûlé sur un grand bûcher avec son fils de trois ans qu'il a eu avec Gudrun, et avec Guþormr. Brynhildr monte sur le bûcher embrasé et y périt. Par la suite, Gudrun se venge des meurtriers de son mari.
Dans la saga Norna-Gests þáttr, le héros Norna-Gest combat aux côtés de Sigurd. Sigurd défait le héros-géant Starkadr en bataille, après que ce dernier s'échappe du combat en apprenant que son adversaire est le meurtrier du dragon Fáfnir.
Les ballades apparaissent dans les pays scandinaves à partir de la fin du XIIIe siècle, surtout au Danemark (les folkeviser), inspirées de la carole et des modes courtoises françaises, reprises soit directement de la France, soit par l'intermédiaire de l'Angleterre. Ces ballades étaient très populaires et ont survécu jusqu'à nos jours. Certaines reprennent le thème de Sigurd et reflètent d'importantes déformations si ce n'est des traditions différentes. Otto Holzapfel a identifié treize ballades danoises qui suivent des motifs héroïques tirés du cycle de Sigurd et de la légende des Nibelungen (Die dänischen Nibelungenballaden, 1974). La plupart ne font que mentionner Sigurd, qui porte en général le nom de Sivard Snarensvend, ou simplement Sivard.
La ballade Sivard Snarensvend raconte que Sivard souhaite partir à l'aventure et sa mère lui donne le cheval Gram (dans les textes mythologiques, Gram est son épée, et son cheval s'appelle Grani). Avec son cheval, Sivard voyage au château de son oncle et saute au-dessus du mur pour y pénétrer. La ballade Sivard et Brynild est résumée ainsi par Régis Boyer : « Sivard, fils d'un roi danois, conquiert Brynild sur la montagne de verre et lui donne pour écuyer Hagen ; Brynild et Signild se querellent pour l'anneau que Signild a reçu de Sivard en gage d'amour ; Brynild en tombe malade et exige de Hagen qu'il lui apporte la tête de Sivard. Comme ce dernier est invulnérable, elle donne à Hagen une épée magique avec laquelle Hagen occit Sivard dans sa chambre, puis apporte la tête à Brynild. Après quoi, il transperce Brynild de cette même épée et se suicide ». Cette ballade renvoie plus à la Chanson des Nibelungen qu'à l'Edda.
Siegfried est le fils d'un roi de Néerlande, Siegmund, et de sa femme Sieglinde, et gît dans la forteresse de Xanten où il est considéré comme un homme de grande valeur. Il souhaite épouser la princesse burgonde Kriemhild, malgré son rang inférieur, alors il se rend avec une troupe de guerriers à Worms chez les frères de la princesse, les rois Gunther, Gernot et Giselher. Le vassal Hagen von Tronje informe son roi Gunther des exploits de Siegfried ; il a conquis le pays des Nibelungen en tuant des géants, sept cents guerriers et deux rois avec son épée Balmung, puis il a combattu le nain Alberich et lui a pris sa cape qui rend invisible. Il a alors ravi le trésor des Nibelungen. Il a ensuite abattu un dragon, et en se baignant dans son sang il est devenu invincible. Siegfried provoque Gunther et le menace de lui conquérir son royaume, alors le roi l'apaise en lui partageant ses biens, et il est reçu un an avec grand honneur, aimé de tous, dont la princesse Kriemhild qui l'admire de loin sans l'avoir encore rencontré. Lorsque les rois danois et saxons tentent d'envahir le pays burgonde, Siegfried prend la tête de l'armée pour le roi Gunther et les défait glorieusement. Les rois ennemis captifs sont retenus en otages et traités avec humanité par la cour, et lors des festivités pour sa victoire, il est permis à Siegfried de rencontrer la princesse Kriemhild; il décide de rester à la cour tant son amour pour elle est grand.
Gunther souhaite épouser une reine d'Islande, Brunhild, toutefois cette dernière, d'une grande puissance, n'accepte le mariage qu'avec le prétendant qui saurait la battre dans trois épreuves de force et d'agilité; à défaut, le prétendant trouverait la mort. Siegfried déconseille au roi de tenter, mais il est finalement convenu que le héros assistera secrètement le roi dans les épreuves, en échange de la main de Kriemhild, puisque Siegfried sait tout ce qu'il y a à savoir de Brunhild. Lorsque les guerriers arrivent en Islande, Brunhild accueille Siegfried pensant qu'il est son prétendant, mais ce dernier se présente comme le vassal du roi Gunther qui lui demande sa main. Lors des épreuves entre Gunther et Brunhild, Siegfried se dote de sa cape magique qui rend invisible, et il assiste entièrement le roi Gunther de sorte qu'il apparaît que c'est le roi qui défait Brunhild et gagne sa main. Après l'épreuve, des centaines de soldats de Brunhild s'amassent dans le royaume de la reine, ce qui inquiète les Burgondes. Siegfried s'en va alors à son royaume des Nibelungen où il défait un géant gardien et le nain Alberich avant de se révéler leur souverain, et il leur exige mille guerriers qu'il ramène alors en Islande. Cela fait, Brunhild et ses troupes sont amenées en mer vers Worms. Siegfried est envoyé à l'avance pour annoncer à la famille royale burgonde l'arrivée du roi Gunther triomphant et de sa nouvelle reine, qui sont accueillis comme il se doit.
Siegfried demande alors au roi Gunther la main de sa sœur Kriemhild, et le roi respecte son engagement et les marie. Brunhild pleure qu'une femme d'aussi haute stature que Kriemhild épouse un vassal, mais Gunther défend Siegfried et refuse de lui dire pourquoi il lui a donné la main de sa sœur. Les deux couples couchent ensemble ce soir là, mais Brunhild, toujours frustrée du secret de Gunther, se refuse à son mari et le combat avant de lui lier les mains et les jambes et de le suspendre ainsi toute la nuit sur un crochet. Le lendemain, Gunther raconte son humiliation à Siegfried qui propose de la maîtriser pour lui. La nuit suivante, Siegfried se munit de sa cape d'invisibilité et se rend dans la chambre de Brunhild où il lutte longtemps contre elle dans le noir de sorte qu'elle croit combattre Gunther. Siegfried la vainc et lui enlève sa ceinture et son anneau. Elle se laisse alors prendre par Gunther, et en perdant sa virginité elle perd à tout jamais sa grande force. Siegfried retourne vivre chez lui à Xanten avec sa femme Kriemhild. Dix années passent, Siegfried et sa femme ont un fils qu'ils baptisent Gunther, et en même temps, le roi Gunther et sa femme ont un fils qu'ils nomment Siegfried.
Brunhild demande à Gunther de faire venir sa sœur et Siegfried à Worms pour qu'elle puisse les voir. Alors les deux souverains de Xanten laissent leur enfant et se rendent triomphalement à Worms. Après une grande fête, Kriemhild et Brunhild se disputent au sujet duquel de leurs maris est le plus puissant, cette dernière considérant que Siegfried n'est qu'un vassal, et Kriemhild le défend et souhaite entrer la première dans la cathédrale de Worms. Kriemhild révèle à Brunhild que c'est Siegfried qui l'a conquise, et non Gunther, et comme preuve elle lui montre la ceinture et l'anneau que Siegfried lui a pris. Brunhild humiliée, Gunther accorde à Hagen le droit de tuer Siegfried.
Gunther et Hagen font faussement croire à Siegfried que les rois danois et saxons envahissent à nouveau le royaume burgonde, alors Siegfried se porte volontaire pour lever sa propre armée afin de défendre le pays. Kriemhild, voyant en Hagen un vassal loyal, lui révèle le secret que lorsque Siegfried s'est baigné dans le sang du dragon, une feuille de tilleul s'est posée entre ses omoplates rendant cette portion de son corps vulnérable. Elle coud une croix sur l'habit de son mari pour indiquer à Hagen l'endroit précis à protéger. Lorsque Hagen a pu voir l'endroit vulnérable, l'opération militaire est annulée sous prétexte que les ennemis ont abandonné l'invasion. Gunther invite alors Siegfried à une partie de chasse en forêt. Kriemhild demande que Siegfried ne parte pas, ayant un mauvais pressentiment, mais le héros ne se doute pas de la trahison et part pour l'expédition. Lors de la partie de chasse, il se révèle le meilleur des chasseurs, notamment en maîtrisant et tuant un ours. Pour le repas au campement, Hagen a délibérément omis d'apporter de quoi boire, ainsi il emmène Siegfried et Gunther à une source. Lorsque le héros boit à la source, Hagen le frappe avec un épieu à travers son point faible jusqu'au cœur. Siegfried chasse Hagen et le blesse de son bouclier, puis il maudit ses meurtriers et regrette Kriemhild avant de périr. Son cadavre est apporté à la cathédrale de Worms, sous les lamentations de tous, et surtout de Kriemhild qui reconnait en Hagen et Gunther les meurtriers de son mari lorsque la plaie de Siegfried se met à saigner à l'approche de Hagen ( cruentation ). Elle jure alors de le venger, ce qui est raconté dans la suite de la Chanson.
La Saga de Théodoric de Vérone (Þiðrekssaga), rédigée au XIIIe siècle, raconte également le mythe de Sigurd. Ce texte en vieux norrois est une traduction d'un texte moyen haut allemand. La source de ce texte était probablement la même que celle de la Chanson des Nibelungen, que l'on appelle la Chanson primitive, ouUr-Nibelungen, qui ne nous est pas parvenue.
Le roi Sigmund retourne d'un voyage et est informé par ses vassaux que sa femme Sissibe l'aurait trompé, ce qui est faux. Il ordonne à ses vassaux de l'abandonner en forêt. Près d'une rivière elle donne naissance à un garçon. Les vassaux se combattent sur un désaccord, et l'enfant, placé dans un bol de verre, est poussé dans la rivière, alors que Sissibe meurt. L'enfant est trouvé par une biche qui le nourrit, ainsi il grandit plus rapidement que la normale. Le forgeron Mime le recueille ensuite et le nomme Sigurd. Quelques années plus tard Sigurd est des plus grands et forts, mais il est violent et cruel contre les employés de Mime, donc le forgeron souhaite s'en débarrasser en l'envoyant brûler du charbon à l'endroit où vit le dragon Regen qui est le frère de Mime, et que Mime a demandé de tuer le héros. Mais c'est Sigurd tue le dragon. En cuisinant sa viande, il se lèche un doigt ensanglanté et comprend le langage des oiseaux qui lui disent que Mime l'avait envoyé au dragon pour qu'il soit tué. Sigurd souhaite nettoyer sa main du sang du dragon mais c'est comme s'il est devenu dur comme de la corne, alors il s'en recouvre le corps qui devient invulnérable, sauf à un endroit du dos où une feuille s'était posée. Il emporte la tête du dragon à Mime qui, terrifié de la vengeance de Sigurd, lui offre une armure et la meilleure épée Gram, et lui promet le cheval Grane de l'écurie de la reine Brynhilde. Sigurd tue quand même le forgeron et s'en va au château de Brynhilde. Il tue plusieurs gardes, et la reine impressionnée l'informe de sa parenté et accepte de lui donner le cheval s'il arrive à l'attraper. Lorsque Sigurd se présente, le cheval, autrement sauvage, accepte d'être monté uniquement par le héros.
Sigurd se met ensuite au service du roi Isung. Entretemps, le roi Théodoric entend parler de Sigurd et souhaite se mesurer à lui. Il établit un campement près du château d'Isung et Sigurd les accueille. Lors d'un tournoi, Sigurd défait Théodoric à deux reprises. La troisième fois, le roi utilise l'épée légendaire Mimung et gagne le combat. Alors Sigurd se met au service de son vainqueur. Théodoric offre Grimhilde comme épouse à Sigurd, qui devient roi de la moitié du royaume de Niflung. Gunter, le roi de Niflung, épouse la reine Brynhilde, alors que celle-ci reproche à Sigurd de l'avoir trahie. Grâce à sa grande force, la reine se refuse trois nuits au roi Gunter, alors celui-ci demande l'assistance de Sigurd. Le héros prend sa virginité ce qui lui fait perdre sa puissance. Grimhilde découvre l'anneau de Brynhilde que Sigurd avait gardé en trophée, ce qui lance une dispute entre les deux reines. Sigurd est finalement tué par Hagen. Dans la suite de la saga, Grimhilde se venge des meurtriers de son mari.
La Chanson de Seyfried à la peau de corne (en moyen haut allemand Das Lied vom Hürnen Seyfrid) est imprimée pour la première fois vers 1530 à Nuremberg, mais cette chanson de 179 strophes est datée du XIIIe siècle par un auteur qui a réuni des traditions anciennes parallèles à celles colportées par la Chanson des Nibelungen.
Un roi de Néerlande, Sigmund, et sa reine Sieglinde, ont un fils appelé Seyfried, très fort et indomptable au point que ses parents s'en inquiètent et l'envoient dans un village près d'une forêt où il se met au service d'un forgeron. Mais Seyfried est tellement difficile que le forgeron souhaite s'en débarrasser. Il l'envoie rencontrer un charbonnier dans les bois, sachant qu'un dragon fréquente ce lieu et en espérant qu'il tue Seyfried, mais c'est Seyfried qui abat le dragon, puis le héros continue dans les bois pour chercher le charbonnier. Il rencontre de nombreux dragons et reptiles et les rassemble dans un val encaissé, puis les brûle tous avec le feu du charbonnier. La corne des dragons se ramollit en ruisseau, qui durcit en se refroidissant, alors Seyfried s'en recouvre le corps, sauf entre les épaules.
Autrement, la fille du roi Gybich de Worms, Kriemhild, est enlevée par un dragon. Un jour, alors que le jeune Seyfried part chasser, il trouve la trace du dragon et la suit pendant quatre jours jusqu'à une montagne. Il rencontre un nain appelé Eugleyne, fils de Nybling, qui lui révèle le nom de ses parents, et lui déconseille de combattre le dragon. Seyfried oblige le nain à l'assister pour sauver la princesse. Le nain lui raconte que le géant appelé Kuperan possède la clé pour l'intérieur de la montagne. Alors Seyfried le trouve et le soumet au combat de sorte que le géant prête serment d'assister le héros pour délivrer la princesse. Le géant le guide vers Kriemhild et lui présente l'épée du dragon, mais le géant le trahit une nouvelle fois, et Seyfried le tue.
Alors que les nains de la montagne servent un repas à Seyfried affamé, le dragon arrive crachant du feu. Seyfried le combat tandis que les nains s'échappent et cachent le trésor de Nybling dans un caverne. Seyfried et Kriemhild trouvent à leur tour la caverne et s'y reposent, ainsi ils trouvent le trésor. Le dragon revient avec soixante autres et Seyfried les tue tous sauf le premier dragon qu'il combat à nouveau. Le héros le frappe tellement à la corne que celle-ci se ramollit et fond. Ensuite Seyfried coupe le dragon en deux. Il retrouve Kriemhild comme morte mais le nain Eugleyne lui donne des herbes pour la réveiller. Très reconnaissant envers Seyfried, Eugleyne lui révèle son avenir, qu'il sera tué injustement et que sa femme Kriemhild le vengera puis mourra à son tour. Seyfried emporte l'or de Nybling pensant que c'était celui du dragon et qu'il lui revenait donc de droit. Arrivé à Worms il jette l'or dans le Rhin estimant qu'il ne lui servira pas puisqu'il est destiné à mourir. Seyfried est ensuite honoré par le roi Gybich, mais les fils de Gybich, Gunther, Hagen et Gernot sont jaloux. Hagen tue alors Seyfried en le transperçant d'une lance à l'endroit vulnérable de son dos.
Les pierres de Sigurd sont des pierres runiques qui de toute vraisemblance représentent des scènes du cycle de Sigurd.
La gravure runique de Ramsund en Södermanland en Suède (XIe siècle). Elle représente le mythe de Sigurd.
Bataille de Teutoburg
À l'autre coin du monde germanique, le poème épique anglo-saxon Beowulf, du VIIIe siècle et donc bien antérieur aux textes du cycle de Sigurd, présente des thèmes comparables. Le héros Beowulf est également meurtrier de dragons, mais son histoire reste sensiblement différente de celle de Sigurd. Aussi, l'épopée parle d'un Sigemund, rapproché au Sigmundr nordique, qui est le fils de Waels, rapproché à Völ-, soit Völsungr. Sigemund est d'ailleurs appelé le Waelsing. Il est l'oncle de Fitela, qui correspond au Sinfjötli nordique. Dans ce poème, Sigemund tue un dragon et s'empare de son trésor, toutefois le sang du dragon n'y possède pas de propriété magique.
Dans son opéra en quatre parties Der Ring des Nibelungen (dont la première partie est mise en scène en 1869), Richard Wagner s'est librement inspiré de l'épopée allemande la Chanson des Nibelungen, de la Völsunga saga, des Eddas et de la Þiðrekssaga, mais également des textes antiques grecs pour la structure.
Pour payer deux géants, dont Fafner, pour avoir construit le Walhall, le dieu Wotan ravit l'or du nain Alberich (qui l'a lui-même volé aux filles du Rhin) qui par conséquent maudit l'anneau. Fafner tue ensuite son compagnon et se transforme en dragon pour garder son or. Plus tard, Wotan engendre les jumeaux Siegmund et Sieglinde. Après plusieurs péripéties, les jumeaux ont une relation incestueuse, et Siegmund est tué dans un duel contre Hunding, où Wotan brise son épée avec sa lance pour le perdre, alors qu'une des filles de Wotan, la valkyrie Brünnhilde, tente de protéger Siegmund. Wotan puni donc Brünnhilde d'un sommeil où elle est entourée d'un mur de flammes, que seul celui qui ne le craint pas pourra traverser.
Siegfried est introduit dans la troisième partie de la tétralogie, appelée Siegfried. Sieglinde emporte les morceaux de l'épée, et meurt en enfantant Siegfried chez le nain Mime, qui est le frère d'Alberich. Siegfried est élevé par le nain et il réussit à reforger l'épée de son père. Le nain Mime incite Siegfried à tuer le dragon Fafner pour lui prendre son or, mais il prépare de le trahir. Siegfried tue le dragon et en goutant son sang il comprend le langage d'un oiseau qui le met en garde contre Mime. Alors Siegfried tue le nain. Puis il se rend à travers le mur de flammes qui entoure Brünnhilde, en brisant de son épée la lance de Wotan qui lui barrait la route. Siegfried réveille la valkyrie en l'embrassant et il lui donne l'anneau comme serment d'amour.
La dernière partie, Le Crépuscule des dieux, raconte que Siegfried se loge chez le roi Gunther et sa sœur Gudrune. Hagen est le demi-frère du roi et le fils du nain Alberich, il cherche à récupérer l'or de son père. Hagen fait boire à Siegfried un breuvage magique qui lui fait oublier la valkyrie Brünnhilde, alors il épouse Gudrune. Siegfried conquiert ensuite la valkyrie pour Gunther en prenant sa forme, et lui reprend l'anneau. Lorsque Brünnhilde remarque l'anneau sur le doigt de Siegfried elle comprend le subterfuge et, trahie, exige sa mort. Lors d'une partie de chasse, Hagen donne à Siegfried un philtre qui lui rend la mémoire, et il réalise sa trahison tandis que Hagen le frappe de sa lance et le tue. Brünnhilde reprend l'anneau et se jette dans le bûcher funéraire de Siegfried, qui embrase le palais de Gunther et également Walhall. Les filles du Rhin récupèrent le trésor qui retrouve sa juste place au fond de la rivière.
(Ressources Wikipédia)
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Widukind de Saxe ou Wittekind de Saxe, probablement né vers la moitié du VIIIe siècle et mort le 7 janvier 810, est un aristocrate saxon contemporain de l'empire carolingien, surtout connu comme le personnage emblématique de la résistance saxonne face aux Francs commandés par Charlemagne. Il fut, en effet, l'un des plus fermes opposants à la conquête franque et à la christianisation de son peuple, ce qui fait également de lui l'un des principaux adversaires que Charlemagne rencontra durant ses campagnes.
Au VIIIe siècle, le territoire saxon est bordé par la Thuringe au sud, la Rhénanie à l'ouest, les Slaves à l'est et la mer du Nord. À cette époque, trois peuples y cohabitent avec les Ouestphales de l'ouest (« Westfalen »), voisins des Rhénans : les Angrares au centre (« Angraren »), les Estphales au sud-est (« Ostfalen »), voisins des Thuringes, et les Nordalbingiens au nord (« Nordalbingen »), voisins des Slaves. Tous sont païens et descendent des peuples de l'ancienne Germanie.
À partir de 690 le prêcheur Willibrord d'Utrecht et beaucoup d'autres missionnaires chrétiens tentent d'évangéliser ces peuples.
À partir de 772, les Saxons attaquent la Thuringe. Charlemagne les avait alors repoussés. Le roi franc employa la force et la terreur afin de soumettre les Saxons. Cette guerre fut parée de légitimations religieuses : lutter contre le paganisme était un « devoir sacré » et les lieux de culte païens furent détruits, notamment l'Irminsul. « La destruction du célèbre sanctuaire païen d’Irminsul n’eut pour effet que de les inciter à se venger en brûlant les édifices religieux en Hesse ». La conquête se doubla d'une conversion forcée des habitants, Charlemagne instaure le capitulaire de partibus Saxonie. En septembre 774, les Saxons violent leur promesse contrainte, et reprennent leurs incursions dans la Hesse. Ils recommencent à pénétrer en Rhénanie. Charlemagne, occupé en Italie, lance contre eux quatre fortes colonnes qui dévastent tout sur leur passage.
En 775, Charlemagne convoque les grands du royaume à Quierzy, et décide d'en finir avec la rébellion saxonne en convertissant les Saxons au christianisme. "La loi du fer de Dieu" consiste à choisir entre le baptême ou la mort. Les Francs entrent en Westphalie. Les Ostphaliens et Angrariens se rendent sans la moindre résistance, tandis que les Westphaliens font subir des dommages importants à l'armée franque, jusqu'à l'arrivée du roi. Pour éviter d'être alors exterminés, ils se rendent et demandent la paix. Les Danois, connus alors sous le nom de Normands, attendent patiemment leur heure afin de reconquérir leurs territoires perdus, occasion qui se présente alors que Charlemagne retourne en Italie pour mater le duc de Frioul, en 776. Ils reprennent des territoires mais le retour rapide de Charlemagne les surprend et les oblige à capituler.
Ce nom correspond à Waldkind, soit Kind des Waldes, "enfant de la forêt". Il s'agit manifestement d'un surnom, puisque Widukind était une métaphore pour désigner le loup, animal fortement lié à la guerre et à la mort.
Widukind est connu à travers les sources franques, c'est-à-dire qu'on dispose au total de peu de renseignements sur lui ; en particulier on ne sait rien de ses origines familiales et de sa naissance.
Son rôle historique s'inscrit dans le cadre des campagnes de Charlemagne contre les Saxons, qui ont lieu de 772 à 799 et que l'historien Pierre Riché a pu qualifier de « guerre de trente ans ».
Widukind est propriétaire des terres en Westphalie et en Angrie (territoire des Angrivariens).
Il épouse Geva, sœur de Siegfried, roi de Danemark et d'Haithabu (Hedeby), ainsi que d'Halfdan II, roi de Vestfold.
Il est païen comme l'ensemble de son peuple durant le deuxième tiers du viiie siècle.
En 777, l'absence de Widukind à une assemblée des Saxons convoquée par Charlemagne à Paderborn est fort remarquée. Les Saxons, réunis en tant quevassaux du roi, acceptent de se convertir au christianisme. Fuyant la Saxe après la victoire du roi des Francs, Widukind s'était réfugié au Danemark dont le peuple était païen. En 778, de retour en Saxe alors que l'armée franque est mobilisée en Espagne, il organise la résistance saxonne. Sous son influence, les Saxons païens menacent l'abbaye de Fulda et contraignent les moines à la fuite ; ces derniers doivent même emporter avec eux les reliques de Boniface de Mayence.
Néanmoins, un parti pro-franc se développe au sein de l'aristocratie saxonne, Charlemagne souhaitant y instaurer l'institution comtale. Widukind profite un temps des excès de la politique d'expansion territoriale, laquelle tient Charlemagne éloigné de Saxe. Une fois ce dernier revenu, en guise de répression, il organise le massacre par décapitation de 4500 personnes, et fait déporter 12000 femmes et enfants parce qu'ils refusaient le baptême, à Verden sur la Weser en 782. Widukind se réfugie chez ses voisins et se met sous la protection de « Sigfred roi des Danois ». Après cette victoire, Charlemagne réorganise la Saxe, qui devient une province de son empire et ordonne la conversion forcée des Saxons païens.
La plupart des rebelles ont été livrés à Charlemagne par les chefs saxons, sauf Widukind, introuvable. Ayant à nouveau gagné le Danemark, celui-ci obtient le soutien des Frisons et des Danois établis au nord de l'Elbe. Les Francs sont battus par Widukind au mont Süntel, en 782. S'ils sont victorieux l’année suivante, ils doivent hiverner dans le pays de 784 à 785 pour venir à bout du soulèvement.
En 785, Charlemagne instaure en Saxe le capitulaire De partibus Saxoniæ : les païens doivent se convertir sous peine de condamnation à mort. Les Wendes, voisins slaves des Saxons à l'est, se joignent alors à la rébellion, désormais clairement orientée contre l'Église catholique romaine. Widukind convainc ses partisans de piller les églises et de massacrer les Francs, au nom des dieux germaniques : les rebelles forcent Willehad, premier évêque de Brême, à abandonner son œuvre missionnaire. Beaucoup de Francs qui s'étaient installés en territoire saxon sont exterminés.
Charlemagne obligeant les Saxons à être baptisés.
Les sources font alors défaut sur le détail des actions de Widukind : il aurait accepté de se rendre contre la promesse de ne pas être tué. Voyant qu'il devait gagner son soutien, Charlemagne l'aurait persuadé de se convertir. De fait, Widukind reçut le premier le sacrement avec plusieurs de ses hommes, lors d'une cérémonie de baptême collectif en 785, à Attigny (Ardennes), en France. Charlemagne lui-même fut son parrain. Mais, même après leur conversion, les Saxons ont continué pendant longtemps à adorer des idoles païennes, ayant du mal à renoncer totalement à leurs cultes et coutumes anciennes. En tout cas, la Saxe semble alors pacifiée, et de fait, les Saxons se tiendront tranquilles pendant huit ans, jusqu'en 792.
C'est pendant cette période que Widukind, - après sa conversion - demande à Waltger (Wolderus, v. 725-825) -canonisé au xie siècle - de fonder un monastère pour l'éducation des filles de la haute noblesse saxonne àMüdehorst (de nos jours, intégré dans la ville de Bielefeld). Ce fut chose faite en 789, et le monastère fut ensuite transféré, vers 800, à Herivurth (aujourd'hui, Herford) au confluent de l'Aa (rivière de Westphalie) et de la Werre.
Sachant que la conversion totale des Saxons sera difficile à mettre en œuvre, Charlemagne prend des mesures sévères - par le capitulaire « de Partibus Saxonis » (787) - et oblige les Saxons à respecter les Chrétiens et à se convertir au christianisme, sous peine de mort. Cette conquête religieuse de la Saxe va provoquer de nouveaux soulèvements, les missionnaires francs utilisant souvent la force pour parvenir à leurs fins.
Dans les années 792 à 795, des Saxons se soulèvent à nouveau, refusant le capitulaire. Widukind fuit une nouvelle fois au Danemark et se place sous la protection du roi viking Godfred, le successeur de Sigfred. Selon Jean Mabire, Widukind devient le beau-frère de Godfred en épousant sa sœur Geva de Vestfold, une princesse Norvégienne. Les rebelles saxons demandent l'aide des Frisons, leurs voisins du nord, eux aussi païens, et des Avars, déjà en lutte contre Charlemagne. Ils abjurent le christianisme, pillent les églises, traquent les catholiques et réhabilitent le culte des idoles. Devant la tournure que prennent les évènements, le roi doit, en 794 revenir en Saxe. Il divise son armée en deux, une partie sous ses ordres, l'autre sous ceux de son fils Charles le Jeune. Charlemagne entre en Thuringe et Charles en Westphalie. Les rebelles se rendent sans combat et jurent fidélité au roi.
L'année suivante, Charlemagne et son armée traversent la Saxe jusqu'à l'Elbe, pillant au passage. Le prince danois attaque les Abodrites, un peuple allié de Charlemagne, relève le Danevirke puis vers 810, lance 200 navires sur la Frise. Si la pacification de la Saxe dure encore plusieurs années (elle s'achève officiellement à Paderborn, en 799), Widukind ne prend plus part aux combats sporadiques - qui durent jusqu'en 804 - après cette date. Il meurt le 7 janvier 810. L'historien Pierre Bauduin explique que « la crainte inspirée par la conquête du pays [la Saxe] et la brutale soumission de ses habitants eut sans doute sa part dans le mouvement d'expansion viking ». Hypothèse déjà formulée par Lucien Musset.
Plus de mille ans après sa mort, un monument en hommage à Wittekind fut érigé, en 1899, à Herford dans le nord-ouest de la Westphalie, œuvre en bronze du sculpteur berlinois Heinrich Wefing. Détruit pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1942, pour récupérer le bronze, il a depuis été reconstruit, signe de l'attachement des Allemands aux personnages emblématiques de leur histoire, même ancienne.
Widukind épouse vers 773 Geva, sœur de Sigurd, roi de Haithabu, l'un des petits royaumes norvégiens qui existaient avant l'unification de la Norvège par Harald Ier à la belle chevelure. De ce mariage, on ne connait qu'un seul enfant, Wigbert, dont rien ne permet d'affirmer qu'il fut duc de Saxe. Wigbert, marié à Ourada, est le père du comte Waldbert qui reçut des terres de Louis le Germanique en 859 et fonda avec son épouse Aldburge une église à Wildeshausen en Basse-Saxe. Ils sont les parents de Wigbert, évêque de Verden de 874 à 908.
Wigbert, fils de Widukind, ne doit pas être confondu avec Egbert, fils de Bruno, comte nommé en Saxe en 834 par l'empereur Louis le Pieux.
Widukind devint par la suite une sorte de « héros national » et fut regardé comme un saint. Au Moyen Âge, on pensait qu'il était enterré à Enger, près de Herford, où un reliquaire daté du IXe ou du Xe siècle porte son nom.
La fin du Moyen Âge le glorifie comme héros païen, voire l’un des ancêtres des principales dynasties allemandes.
À l'époque nazie, Widukind sera le sujet d'une pièce de théâtre fortement anti-chrétienne, « Wittekind », œuvre d'Edmund Kiss.
(Ressources Wikipédia)