Lieux mythiques et réels
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Reconstitution d'une réunion de l'Alþing
Vers 920, les chefs islandais réunis à l'assemblée locale (thing) de Kjalarnes envoient Ulfjótr en Norvège pour étudier le code de loi rédigé par le thing de Guli (loi de Gulating). Il adapte ce texte juridique à l’Islande. Une assemblée générale regroupant les hommes libres de toutes les contrées d’Islande (en fait seulement les propriétaires terriens), l'Althing, doit se réunir désormais une fois par an dans la vallée de la Thversá, au sud du lac Öllufsvatn.
Son tout premier président élu pour trois ans, le lögsögumad (« celui qui dit la loi »), fut Hrafn Hoengsson. L'Alþing a le pouvoir législatif et judiciaire comme sorte de cour suprême pour l’ensemble de l’Islande. Aucun pouvoir exécutif n’est prévu au niveau national, mais chaque groupement local est soumis à l’autorité d’un goði, chef civil et religieux, qui joue un rôle actif dans le fonctionnement des thing.
L’Althing, qui se réunissait chaque année en juin, durait quinze jours et était l’occasion d’une véritable fête populaire : jeux, danses, combats de chevaux (hestavíg), récitations de poèmes, lecture des sagas.
Le Lögrétta, la section législative de l'assemblée, était son institution la plus puissante. Il comprenait les 39 goðar, en plus de neuf membres additionnels et le lögsögumad. Le lögsögumaður (celui qui dit la loi) occupait la plus haute fonction de l'Alþing. Son rôle consistait à réciter les lois de l'Islande, à l'époque où l'Islande n'avait pas de droit écrit. Il présidait les sessions du Lögrétta et il tranchait les litiges. En tant que section législative de l'Alþing, le Lögrétta prenait position sur les litiges liés à la législation, il adoptait les nouvelles lois et il accordait des dispenses à certaines lois.
L'Althing disposait également d'une fonction judiciaire et il statuait sur conflits. Après que l'île a été divisée en quatre vers 965, une cour de 36 juges (fjórðungsdómur) a été établie pour chacune des quatre régions de l'Islande à l'Althing. Une autre Cour a été établie au XIe siècle. Elle avait le rôle d'une Cour suprême qui examinait les affaires qui n'avait pas été tranchées par les autres cours. Elle comptait 48 juges nommés par les goðar du Lögrétta.
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L’Atlantide se trouvait à Héligoland, dans la mer du Nord ! Platon avait révélé le premier, dans son célèbre Critias, l’existence de cet empire mystérieux. Et depuis, l’Atlantide n’a cessé d’exciter l’imagination des poètes et de donner lieu aux spéculations les plus fantaisistes. Mais si Platon avait dit vrai ?
Tel Schliemann exhumant les ruines de Troie à la lecture des poèmes homériques, Jürgen Spanuth a voulu parier sur l’authenticité du critias. Confrontant avec rigueur un impressionnant ensemble de données archéologiques, historiques, géographiques et mythologiques, il a résolu la plus grande énigme de l’histoire : l’Atlantide était un empire de la côte occidentale du Schleswig-Holstein, dont l’île de Héligoland est aujourd’hui le dernier vestige.
C’est ce royaume englouti au XIIIe siècle avant notre ère, après de grandes catastrophes naturelles, que sont partis les “Peuples de la mer”. Jürgen Spanuth raconte, preuves à l’appui, l’aventure fabuleuse de ces guerriers du Nord qui, suivant la route de l’ambre, s’élancèrent à la conquête de la Grèce et de l’Asie mineure, avant d’être repoussés par les troupes du Pharaon Ramsès III.
Traduit en 1977 de l’édition originale allemande par les Éditions Copernic par Jean Mabire et Alain de Benoist, ce livre avait toute sa place — si ce n’est la première ! — dans la collection Au Nord du Monde des Éditions d’Héligoland… Ce livre extraordinaire a marqué son époque et n’avait jamais été réédité. Il est désormais disponible pour la nouvelle génération d’Européens !
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Léonidas aux Thermopyles, parJacques-Louis David (1814).
La bataille des Thermopyles, le 11 août 480 av. J.-C., oppose une alliance des cités grecques à l'empire achéménide. C'est l'un des plus célèbres faits d'armes de l'histoire antique. L'armée grecque (environ 7 000 fantassins) tenta de retenir la grande armée perse du Grand Roi Xerxès Ier (qui comptait, selon les estimations modernes, entre 70 000 et 300 000 soldats) à l'entrée du défilé des Thermopyles qui commande l'accès de la Grèce centrale, le long de la mer Égée.
À la suite d'une manœuvre de contournement, pris sur leurs arrières, la plupart des Grecs abandonnèrent la bataille, et seul le contingent spartiate commandé par le roi Léonidas Ier, ainsi que 700 soldats de Thespies commandés par Démophilus, décidèrent de combattre jusqu'au sacrifice, malgré une infériorité numérique prononcée, pour laisser aux Grecs le temps d'organiser leur défense.
Le site de la bataille : dans l'Antiquité, la mer se trouvait là où aujourd'hui passe l'autoroute.
Le courage et le sacrifice des Spartiates sont devenus légendaires et ont été repris maintes fois par la culture populaire. Cette bataille deviendra un des emblèmes de la résistance grecque à l'envahisseur, car grâce à elle, et malgré la prise d'Athènes par les Perses, les Grecs purent conserver leur indépendance, après leurs triomphes à Salamine, le 22 septembre 480 av. J.-C., et à Platées, en 479 av. J.-C.
Au sommet du Kolonós, théâtre de l'ultime résistance spartiate, sur lequel fut érigé le mausolée, une inscription du poète Simonide de Céos (556-467 av. J.-C.), commémore cette action : « Étranger, annonce aux Lacédémoniens que nous gisons ici pour avoir obéi à leurs lois. »
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(Ressources Wikipédia)
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Il y avait, dans les temps anciens, une école à l’étranger qui s’appelait l’École Noire (2). On y apprenait la magie et toutes sortes de sciences antiques. Cette école avait la particularité de se trouver dans une maison souterraine très solidement bâtie ; comme elle n’était percée d’aucune fenêtre, il y faisait toujours complètement noir. Il n’y avait pas de professeurs et on apprenait tout dans des livres écrits en lettres rouges comme le feu, qu’on pouvait lire dans l’obscurité. Jamais ceux qui y faisaient des études n’avaient le droit de sortir ni de voir la lumière du jour tant qu’ils étaient là, et ils devaient passer trois ou sept ans dans cette école avant d’avoir terminé. Une main grise et poilue traversait le mur tous les jours et leur tendait à manger. Et celui qui tenait cette école réclamait pour lui l’élève qui sortait le dernier de ceux qui la quittaient chaque année. Comme ils savaient tous que c’était le diable qui tenait l’école, chacun de ceux qui le pouvaient voulait éviter d’être le dernier à en sortir.
Il arriva une fois que trois Islandais étaient à l’École Noire : Sæmundur le savant, Kálfur Árnason et Hálfdan Eldjárnsson ou Einarsson qui, plus tard, devint prêtre à Fell dans la région de Sléttuhlíð. Ils durent tous quitter l’école en même temps et Sæmundur se proposa de sortir le dernier. Les deux autres en furent soulagés. Il s’enveloppa alors d’un grand manteau, sans enfiler les manches et sans le boutonner. Il fallait monter un escalier pour sortir de l’école. Lorsque Sæmundur commença à gravir les marches, le diable saisit son manteau en disant : « Toi, tu m’appartiens. » Alors Sæmundur se débarrassa du manteau et sortit en courant. Le diable ne garda que le manteau. Mais la porte en fer grinça sur ses gonds et se referma si vite sur Sæmundur qu’il fut blessé aux talons. Il s’écria alors : « La porte m’a claqué près des talons » – et c’est devenu depuis une expression. Voilà comment Sæmundur le savant quitta l’École Noire avec ses compagnons.
D’autres disent qu’au moment où Sæmundur monta l’escalier et atteignit la porte de l’École Noire, le soleil qui brillait juste en face projeta son ombre sur le mur. Quand le diable s’apprêta à empoigner Sæmundur, celui-ci déclara : « Je ne suis pas le dernier. Tu ne vois pas celui qui me suit ? » Le diable saisit alors l’ombre qu’il prit pour un homme, et Sæmundur s’échappa et la porte se referma sur ses talons. Mais à partir de ce moment-là, Sæmundur demeura toujours sans son ombre car le diable ne la lui rendit jamais.
Jón Árnason
Le personnage de Sæmundur Sigfússon est resté vivant dans les contes et légendes traditionnels islandais longtemps après sa mort. On le retrouve à diverses reprises dans le recueil de Jón Árnason, Íslenzkar Þjóðsögur og Æfintýri (Contes populaires et légendes d'Islande, 1862) et la sélection française de ces contes, parue chez José Corti, présente pas moins de huit contes dont il est le héros. On l'y rencontre bernant le diable ou commandant à des diablotins. Il a été prêtre à Oddi, dont il aurait obtenu la cure du roi de Norvège, même si cette légende ne correspond pas à des faits historiques (l'Islande n'étant tombée sous la coupe du roi de Norvège que plus tard, en 1262). Sa mort également est évoquée : attaqué par des diablotins, puis des moucherons, sur son lit de mort, il est veillé par sa fille adoptive qui, voyant « une lueur monter de ses narines », comprend que son âme vient de s'envoler.
(recueilli dans le Borgarfjörður par Magnús GRÍMSSON)
Jón ÁRNASON, La géante dans la barque de pierre
et autres contes d’Islande, José Corti, 2003.
Traduit de l’islandais et édités par
Jean Renaud & Ásdís R. Magnúsdóttir.
1. Ce conte a pour héros Sæmundur Sigfússon (1056-1133), surnommé « le savant », prêtre islandais qui rédigea en latin une chronique des rois de Norvège, aujourd’hui disparue.
2. C’est ainsi que les Islandais appelaient jadis la Sorbonne.
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Fólkvangr est une plaine où règne la déesse Freya et où se retrouve la moitié de ceux qui meurent au combat, l'autre moitié se rendant au Valhalla du dieu Odin. Fólkvangr est attesté dans l'Edda poétique et l'Edda de Snorri. Selon cette dernière, le manoir de Freya, Sessrúmnir, s'y trouve.
Pour expliquer le partage des Einherjar (« guerriers combattant seuls ») entre Odin et Freyja, certains courants néo-païens expliquent que les guerriers dévolus à Odin sont ceux d’entre eux qui vouent leur existence à la guerre et aux batailles, soit les guerriers offensifs. Les guerriers dévolus à Freyja quant à eux sont ceux qui mènent des combats pour protéger leurs familles, leurs clans et leurs biens, les guerriers défensifs.
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Saint Bernard disait : "Tu trouveras bien plus dans la forêt que dans les livres". Les "païens" en étaient déjà convaincus, eux qui voyaient le divin dans les Arbres Monde, Yggdrasil et Irminsul et dans la nature toute entière.
Des forêts plus ou moins mythiques ont traversé l'Histoire, certaines avec des bases historiques récentes reprises de l'époque gallo-romaine au siècle des lumières, forêt charbonnière, forêt hercynienne, forêt des Carnutes, forêt de Brocéliande qui pourrait être l'ancienne forêt de Paimpon... D'autres forêts mythiques ont des origines plus douteuses, forêt de Scissy (qui aurait existé dans la baie du mont Saint-Michel avant qu'elle soit ennoyée par la mer). La forêt était aussi le « désert » où certains ermites et moines-ermites vivaient, priaient et méditaient. Certaines forêts bien réelles ont été à l'origine d'un corpus légendaire, qui peuvent évoquer des mythes plus anciens (forêt d'Iraty au Pays basque par exemple).
Nous vous conseillons les pages suivantes :
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Ida, pour ce qui concerne les Mythes, a plusieurs origines et se réfère à plusieurs termes distincts les uns des autres.
Ida en Troade
Les monts Ida sont l’ancien nom de la chaîne de montagnes portant désormais le nom du Kaz Dag bordant l’ancienne et mythique Troie où des sanctuaires consacrés aux déesses Héra et Cybèle furent présents à partir du VIIème siècle avant notre ère.
De nombreux épisodes de la Mythologie Grecque s'y déroulent.
C'est également en ces monts que les Dieux de l'Olympe viendront s'installer lors de la Guerre de Troie.Ida en Crète
Mais c’est par le nom du « Mont d’Ida » en Crète (appelé de nos jours Mont Psiloritis) que l’on connaît le mieux ce lieu.
Lieu sacré dont les cavernes naturelles servirent de temple et de sanctuaires dédiés à Rhéa depuis les XIème et XIIème siècles avant notre ère. C’est le séjour de Zeus qui fit de l'Ida Crétois l'un des plus hauts lieux de la Mythologie Grecque.
En effet, c'est là que le Dieu naquit de Rhéa (dans la caverne d'Ideon Antron d'après les légendes locales) et fut allaité par la chèvre Amalthée et élevé par la nymphe Ida.La Nymphe
Ida, la nourrice de Zeus, était fille du roi de Crète Mélissée. Avec sa soeur Adrastée et sous surveillance des Curètes, elles veillèrent sur le futur Roi des Dieux en le gardant éloigné des yeux de son père, le terrible Cronos. La légende veut que c'est du sang d'Ida, s'étant écorché sur une de ses épines, que les fruits du framboisier (Rubus Idaeus = Ronce du Mont Ida) tiennent leur teinte, étants d'un blanc pur avant cet évènement.
Ida dans les Mythes du Nord
Curieusement, on trouve le mot « Ida » dans le lieu lui-aussi mythique d’Idavoll chez les Germains, leur Hof le désignant comme « Plaines d’Ida ». Un lieu où les Dieux du Hof aimaient à se retrouver également !
Une curiosité que l’on retrouve dans une hypothèse intéressante où les Ases proviendraient de l’Est, peut-être de la région de Troie ! Un syncrétisme étonnant…
Tiré du livre de Régis Boyer "Yggdrasill, la religion des anciens scandinaves", page 35 :
"D'abord dans un prologue qui propose une explication d'ordre historique, ou plus exactement evhémériste et donc rationnelle de la religion des Ases. Ce sont là des vues chères à Snorri : il les reprendra dans les premiers chapitres de sa Ynglinga Saga. Voici, par exemple, ce que nous pouvons lire au chapitre 3 de ce prologue :
Prés du centre du monde, on a construit les demeures et les maisons les plus magnifiques qui soient et qui ont été appelées Troie, dans le pays que nous appelons Turquie. Ce lieu a été rendu beaucoup plus grand que les autres et beaucoup plus élaboré de bien des façons, autant qu'on l'a pu et qu'on en a eu les moyens. Il y avait là douze royautés et un roi suprême et à chaque royauté appartenaientt force provinces. Dans la ville, il y avait douze chefs. Il y avait là un roi qui s'appelait Mùnon ou Menon; il avait épousé la fille du roi suprême Priamus, et elle s'appelait Troàn. Ils eurent un fils qui s'appelait Tror et que nous appelons Torr (Thor). Il fut élevé en Trakia chez un duc qui s'appelait Lorikùs; mais quand il eut dix hivers il reprit les armes de son père. Comparé aux autres hommes, il était aussi beau que l'ivoire comparé au chêne. Ses cheveux étaient plus beaux que l'or. Quand il eut douze hivers, il fut au sommet de sa force : il souleva alors de terre dix peaux d'ours d'un coup, puis il tua son père adoptif, le duc Lorikùs, avec la femme de celui-ci, Lorà ou Glorà et s'appropria le royaume de Tràkià; c'est ce que nous appelons maintenant Thrudheimr./.../ Au nord du monde, il trouva une prophétesse qui s'appelait Sibil et que nous appelons Sif, et l'épousa (suit une longue généalogie de ce Tror ou Torr, parmi laquelle on notera :) Friallaf que nous appelons Fridleifr. Ce dernier eut un fils qui s'appelait Voden et lui, nous l'appelons Odinn; il fut renommé pour sa sagesse et ses habiletés de toutes sortes. Sa femme s'appelait Frigidà et nous l'appelons Frigg."
De la même façon, comme leur nom l'indique, pense Snorri, les Ases viendraient d'Asie, plus précisément de Troie, en Turquie. Leur chef, qui est voyant, sait que sa gloire est appelée à être grande dans la partie sptentrionale du monde : il s'y rend donc avec sa suite et partout où il passe, il institue des rois, pris parmi ses suivants, qui seront tout de suite divinisés et donneront naissance aux lignées royales des Volsungar, en Europe centrale, des Skjoldungar, au Danemark, et des Ynglingar, en Suède et Norvège. Il va sans dire que de telles vues ne résistent pas à l'analyse : elles font honneur à l'imagination et à la culture de leur auteur, tout en recouvrant souvent d'anciennes tratitions malheureusement difficiles à interprêter. ...)
Merci au site ami : http://germanie.wikidot.com/start
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Merci au site Germania pour le texte suivant.
Mattium est le nom donné à une mythique « cité » où aurait résidé les puissants Chattes, un peuple de Germains.
Cette ville légendaire dont on ne sait rien n’apparaît dans l’Histoire qu’épisodiquement dans les récits des Historiens Romains tel Tacite. Elle fut recherchée avidement par les Romains dont le général Varus et Germanicus se dernier l’ayant selon les écrits totalement incendiée… mais ce fait de « Gloire » demeure incertain car il semble que cette fameuse Mattium ne fut jamais trouvée si tant est qu’elle est existait.
On dit même qu’elle était rebâtit au gré des différentes implantations des Chattes durant leurs siècles de présence !Au-delà de cette légende, Mattium représente une particularité chez les Germains qui n’aimaient pas la proximité ou l’architecture. Ainsi si elle exista, on peut imaginer que rares en furent les édifices faits de pierres, les larges troncs et rondins de bois étant préférés chez les Germains.
Dés lors on peut comprendre qu’aucun vestige n’en ait été découvert !
Ainsi on ne peut que se surprendre à rêver de la disposition d’une telle cité en pleine Forêt Hercynienne rassemblant les Halles des seigneurs Chattes et des mœurs d’un tel lieu. Pourtant ce peuple particulier car plus discipliné et hiérarchisé que la plupart des autres Germains aurait été le plus à même de vivre en une telle ville. Mais la cité de Mattium demeura pour toujours aussi insaisissable que son évocation énigmatique dans les récits sibyllins de l’époque à son propos…Enfin peut-être ne fut-elle là que le pendant de la fameuse cité des Ubiens, ennemis des Chattes, qui établirent eux-aussi une cité, Ara Ubiorum qui devint celle de Colonia Claudia Ara Agrippinensium (actuelle Cologne) quand les Ubiens s'allièrent aux Romains, fascinés par leur puissance et leur technique architecturale. D'ailleurs Mattium aurait été le reflet contraire et exact de celle-ci, faite de bois au lieu de pierre, confondue avec la Forêt l'abritant au lieu de trôner dans les plaines et enfin dissimulée et cachée à tous au lieu de montrer ses remparts à tous…
(D'ailleurs des sources donnent pour bâtisseurs de cette cité, les Mattiaciens, un ancien Clan originaire des Chattes mais qui auraient peut-être rejoints les Ubiens et leur cité !)Il y a des promontoires dans nos contrées qui peuvent nous élever et porter notre regard vers l'horizon de nos "mythes". "Il ∆" pourrait vous y amener.
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Thulé, sous le nom de Tile, d'après la Carta Marina de Olaus Magnus (1539).
Thulé est sur cette carte une île (imaginaire ?) située entre les îles Féroé et l'Islande.
Thulé (en grec ancien Θούλη / Thoúlê) est le nom donné entre 330 et 320 av. J.-C. par l'explorateur grec de Marseille Pythéas à une île qu'il présente comme la dernière de l'archipel britannique et qu'il est le premier à mentionner.
Les rares éléments écrits de Pythéas parvenus jusqu'à nous ne nous permettent pas aujourd'hui d'identifier Thulé avec certitude. Certains auteurs ont avancé l'hypothèse qu'il s'agissait des îles Féroé, des Îles Lofoten et même du Groenland mais compte tenu des indications de Pythéas, il s'agit plus vraisemblablement de l'Islande voire de la Norvège qui pouvait à l'époque être considérée comme une île. Paul Gruyer, dans son livre Ouessant, Enez Heussa, l'île de l'Épouvante, publié en 1899, rapporte l'ancienne tradition orale qui faisait d'Ouessant la mythique Thulé, tradition déjà rapportée un siècle plus tôt par Jacques Cambry dans sonVoyage dans le Finistère.
Pythéas n'indique pas avoir atteint Thulé. Il révèle simplement qu'elle est située à six jours de navigation depuis la Grande-Bretagne à des latitudes proches du cercle polaire. Certains auteurs ont imaginé que les indications de Pythéas concernant des populations pratiquant la culture du blé et l'élevage des abeilles se rapportaient à Thulé et à ses habitants. S'il s'agit vraisemblablement de peuples rencontrés au cours de son voyage dans le nord de l'Europe, rien n'indique qu'ils étaient les habitants de Thulé.
À une journée de navigation de Thulé, Pythéas dit avoir atteint le « Poumon marin », une zone où la navigation n'était plus possible, et que certains ont interprétée comme étant la banquise.
Au iie siècle av. J.-C., Antoine Diogène écrit Les Merveilles d'au-delà de Thulé (Tα υπερ Θoυλην απιστα), un ouvrage relatant ses voyages à Thulé et ailleurs.
Pline l'Ancien précise que des navires partent des îles de Nérigon et de Scandie pour Thulé.
Le terme de Thule figure également dans les Géorgiques du poète romain Virgile. Chez les Romains, Extrema Thule désigne la limite septentrionale du monde connu. Ptolémée le situe au 63° N de latitude dans son ouvrage Géographie.
Dans la Vie d'Agricola, Tacite mentionne que les équipages « la virent distinctement » (Vie d'Agricola, X. 6), mais « reçurent l'ordre de ne pas aller plus loin ».
Durant l'époque médiévale, Ultima Thule est parfois utilisé comme le nom latin du Groenland alors que Thule désigne l'Islande.
Au XXe siècle, les mouvements pangermanistes (Société de Thulé) et l'écrivain français Jean Mabire associent Thulé au mythique continent d'Hyperborée qu'ils considèrent comme le « berceau » de la race aryenne.
En 1941, la base aérienne de Thulé est nommée d'après son nom.
De par sa position mythique extrême, Thulé est parfois employée pour désigner le point le plus au Nord, une espèce d'absolu indépassable, proche de l'idée de bout du monde.
Au XVIe siècle, Agrippa d'Aubigné fait une discrète référence à Thulé dans le livre VII des Tragiques :
Tous sortent de la mort comme l’on sort d’un songe.
Les corps par les tyrans autrefois déchirés
Se sont en un moment en leurs corps asserrés,
Bien qu’un bras ait vogué par la mer écumeuse
De l’Afrique brûlée en Thulé froiduleuse.
Les cendres des brûlés volent de toutes parts ;
Les brins, plutôt unis qu’ils ne furent épars,
Viennent à leur poteau, en cette heureuse place,
Riant au ciel riant, d’une agréable audace.(Agrippa d'Aubigné, Les Tragiques, livre VII)
En ce sens, Thulé participe d'une culture antiquisante partagée par les élites écrivantes, tant à l'époque d'Agrippa d'Aubigné qu'auparavant ou par la suite.
Le poète allemand Goethe compose le poème Der König in Thule (Le Roi de Thulé), en 1774.
Le poète français Louis Aragon dans Henri Matisse, roman évoque ce personnage, notamment dans un chapitre intitulé La grande songerie ou le retour de Thulé.
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Des dérives ? Des mensonges ? Un complot ?
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Dans la mythologie nordique, Vígríd (ou Óskópnir) est le champ de bataille de cent lieues (ou miles suivant la traduction) de côté où se déroulera le combat ultime de la prophétique fin du monde du Ragnarök. Les dieux, les Walkyries, les Einherjar y affronteront les géants de la glace et du feu, et toutes autres sortes de monstres symbolisant les forces de la destruction.
Vígríd est aussi un dieu des histoires et le mari de Sága. Il est le fils de Sæming et de Nep et le frère de Nanna. Son meilleur ami est Ull.
Ces noms nous sont connus grâce à plusieurs sources :
Par le Vafþrúðnismál, le troisième poème de l'Edda poétique. Dans les strophes 17–18, Vafþrúðnir mettant au défi Gagnráðr, son visiteur (Odin en fait), lui demande le nom du champ de bataille où se rencontreront Surt et les dieux.
17.
(Vafthruthnir parle)
« Parlez clair maintenant Gagnrath, debout dans cette halle,
Et montrez si de Sagesse et de Savoir vous êtes pourvus !
Quel est le nom du champ de bataille où se rencontreront
Surt et les Nobles Dieux ? »18.
(Odin parle)
« Vigrid est le champ de bataille où se rencontreront
Surt et les Nobles Dieux ;
Cents miles il mesure de chaque direction,
Ainsi sont faites ses frontières. »On retrouve également le nom de ce champ de batailles dans l'Edda en prose de Snorri Sturluson (XIIIe siècle).
Par contre dans le poème Fáfnismál (strophe 14–15), le dragon Fáfnir, après avoir été mortellement blessé par Sigurd, répond à une série de questions dont l'une porte sur le lieu du combat final entre les dieux et les géants conduit par Surt.
Sigurd
14.
« Dis-moi, Fafnir, car on te croit sage et très instruit,
Comment nomme-t-on cette île,
Où le festin des glaives confondra,
Ensemble les Ases et Surtur ? »Fáfnir
15.
« On appelle Óskópnir l'île,
Où tous les dieux joueront avec le javelot.
Bifröst croulera quand ils se mettront en route,
Et les chevaux nageront dans les flots. » -
Vinland est le nom donné par le Viking islandais Leif Erikson au territoire qu’il explora le premier autour de l’an 1000. Des fouilles ont permis de retrouver des traces de la présence des Vikings à L'Anse aux Meadows et à Pointe Rosée sur l'île de Terre-Neuve au Canada. On continue à débattre s’il s’agit là du Vinland de Leif Erikson (ou s'il s'agit plutôt de la colonie fondée par Þorfinnr Karlsefni), dont certains ont situé les divers emplacements possibles sur une aire géographique allant du Labrador à la Floride.
Les spécialistes s'accordent toutefois pour penser que le Vinland doit se situer dans la région du golfe du Saint-Laurent et guère plus bas que la Nouvelle-Écosse. Les Vikings n’ont pas perçu, à l’origine, l’exploration et la colonisation du Groenland et du Vinland comme différentes de la fondation et de la colonisation de l’Islande. Il ne s’agissait pour eux que de prolonger leur territoire. Il faudra la rencontre des autochtones amérindiens, très différents des moines d’Irlande, pour que s’impose à eux la notion de découverte.
Le Vinland est mentionné pour la première fois par le géographe et historien allemand Adam de Brême dans son livre Descriptio insularum Aquilonis (Description des îles septentrionales) rédigé vers 1075. « Praeterea unam adhuc insulam recitavit a multis in eo repertam occeano, quae dicitur Winland, eo quod ibi vites sponte nascantur, vinum optimum ferentes » (Par ailleurs, il a également signalé une île découverte par de nombreux marins dans cet océan, qui est appelé Vinland, pour la raison que les vignes y poussent par elles-mêmes, produisent le meilleur vin). Pour l’écrire, il a rendu visite au roi Sven II de Danemark, qui avait connaissance des terres nordiques. La source principale d’informations sur les voyages des Vikings au Vinland provient de deux sagas islandaises, la Saga d'Erik le Rouge et la Saga des Groenlandais, rédigées approximativement deux siècles et demi après la colonisation du Groenland. La combinaison de ces deux sagas semble montrer qu’il y eut quelques tentatives séparées de colonisation norvégienne du Vinland, y compris par Þorfinnr Karlsefni, dont aucune ne dura plus de deux ans. Il y a probablement plusieurs causes au départ de la petite colonie viking. Les sources écrites font mention de désaccords parmi les hommes au sujet des quelques femmes faisant partie de l’expédition ainsi que de conflits avec les populations autochtones (amérindiennes) auxquelles les sagas prêtent le nom de Skrælings.
Leifur Eiriksson
L’histoire raconte qu’après la colonisation du Groenland par les Vikings, un négociant du nom de Bjarni Herjólfsson, en chemin du Groenland vers l’Islande, découvrit accidentellement la côte est de l’Amérique en 985 ou 986, après avoir été détourné par une tempête. Il raconta ensuite son histoire et vendit ses vaisseaux à Leif Ericson, qui partit à son tour vers ces régions. Comme c’était la fin de l’été, il partit pour le Groenland qu’il réussit à atteindre avant l’hiver, mais renonça à débarquer au Vinland, ne voulant pas passer l’hiver dans cette nouvelle terre, qu’il décrivit ensuite comme couverte de forêts. L’approvisionnement en bois au Groenland étant très restreint, les colons étaient attirés par la richesse de cette nouvelle terre. Quelques années plus tard, Leif Ericson explora cette côte et y établit une colonie de courte durée sur une partie qu’il appela Vinland.
La première découverte faite par Leif était, selon les histoires, le Helluland (« terre de la pierre plate »), probablement l’île de Baffin. Ensuite, le Markland (« terre du bois »), probablement le Labrador, fut découvert (il existe des preuves de réduction ou d’amoindrissement de la limite des arbres dans le nord du Labrador aux environs de l’an 1000) et pour finir, le Vinland (généralement traduit par « terre de la vigne » en référence à la découverte éventuelle de vigne des rivages, la vitis riparia, mais interprété par d’autres comme un mot dérivé du vieux Norrois vin - avec un i bref, donnant « terre de pâturage » ou « terre des prairies »). Comme les autres dénominations des terres découvertes, le Vinland recouvre une aire géographique assez vaste, correspondant aux terres situées autour du golfe du Saint Laurent. L’expédition comprenait des familles et du bétail en vue d’entamer une nouvelle colonisation. Deux colonies auraient, selon les textes, été fondées au Vinland. Une au Nord, sans doute celle de l'Anse aux Meadows à Terre-Neuve, qui fut appelé Straumfjörð par Þorfinnr Karlsefni, en raison des forts courants qu'on y trouvait (ce qui correspondrait assez aux courants du détroit de Belle-Isle). Plus au sud, la seconde colonie est nommée Hop par les sagas. Cette dernière aurait en fait été fondée en premier et correspondrait au lieu d'implantation de Leif, c'est-à-dire au « véritable » Vinland. C'est ce site qui reste à découvrir aujourd'hui. Les recherches les plus récentes proposent, entre autres hypothèses, de l'identifier avec le site actuel de Bay St Lawrence au nord de l'île du Cap Breton en Nouvelle-Écosse (cette hypothèse reste à confirmer par l'archéologie, il n'a en effet jamais été entrepris de fouilles à cet endroit). Trois chefs Vikings hivernèrent réellement au Vinland, le deuxième étant Thorvald Ericsson, le frère de Leif, qui fut tué au cours du second été et le dernier Þorfinnr Karlsefni. En ne se fiant qu'aux sagas dont le but n'était pas d'établir la chronique d'un pays mais de magnifier les faits et gestes d'une grande famille, on pense traditionnellement que l’idée de colonisation fut néanmoins rapidement abandonnée en raison des conflits avec les Skrælings (peut-être des Béothuks, des Dorset ou plus vraisemblablement des Micmacs).
Nous ne connaissons en détail que les voyages racontés par les sagas du XIIIe siècle pour des raisons qui leur sont propres, mais nous avons quelque indices montrant qu'il y en eut d'autres pendant longtemps. C'est ainsi qu'une monnaie datée de 1065 à 1080 du roi de Norvège Olaf III Kyrre, en circulation aux XIIe et XIIIe siècles, fut percée pour être portée en pendentif et parvint jusqu'au site amérindien de Goddard à Brooklin, dans le Maine, où elle fut surnommée le « Maine penny ». En 1121, Erik Gnupsson, évêque du Groenland et des régions voisines, partit « à la recherche du Vinland », ce que ses biographes postérieurs ont ensuite interprété comme une tournée d'évangélisation dans une ancienne colonie et la fondation de nouvelles. En 1342, selon un texte aujourd'hui disparu, mais qui a été recueilli au XVIIe siècle et a paru vraisemblable à cette date, des habitants du Groenland émigrent en Amérique. En 1347, un petit navire groenlandais chargé de troncs d'arbres monté par dix-sept ou dix-huit hommes fut directement poussé par la tempête du Markland jusqu'en Islande où il aborda, ce qui laisse supposer des relations longtemps maintenues, surtout pour s'approvisionner en bois qui manquait au Groenland.
Avant le début du XIXe siècle, l’idée d’une colonisation viking de l’Amérique du Nord fut considérée par les historiens comme relevant du folklore, jusqu’à l’élaboration en 1837 d’une première hypothèse sérieuse par l’historien de la littérature et archéologue danois Carl Christian Rafn dans son ouvrage Antiquitates Americanæ, où il concluait, après une étude en profondeur des sagas, ainsi que des lieux possibles de colonisation de la côte nord-américaine, que le Vinland était un endroit réel d'Amérique du Nord qui avait été colonisé par des Norvégiens.
Cette célèbre carte marine montrant les côtes nord-américaines et les îles de l’Atlantique fut l’objet d’études multiples. Elle est déposée actuellement à la Bibliothèque Beinecke de livres rares et manuscrits de l'université Yale. D’aucuns y virent une carte authentique datant toutefois du début du XVe siècle d’après un portulan du XIIIe siècle, alors que d’autres y virent une supercherie du XXe siècle.
En 1995, des chercheurs de l’université d’Arizona et de la Smithsonian Institution se rendirent à l'université Yale pour analyser ce parchemin avec un spectromètre accélérateur de masse. Le résultat donna une date assez précise de 1434 ± 11 années, soit entre 1423 et 1445. Néanmoins, cette analyse publiée en 2002, ne donne aucune certitude quant à la carte elle-même. Elle est en effet considérée comme un faux par certains chercheurs qui estiment que si le parchemin est bien médiéval, l'encre est de composition moderne. À noter que ce débat sur le sujet de la modernité des encres utilisées demeure ouvert et animé entre chercheurs.
La carte indique précisément, en latin, le Vinland au nord-ouest de l'océan Atlantique ainsi que l'île de Saint-Brandan au milieu de l'océan. Le continent nord-américain présente distinctement l'estuaire et le Golfe du Saint-Laurent (nord-est/sud-ouest), ainsi que la baie d'Hudson et le détroit d'Hudson.