ODIN, Wotan, Wodan, Wuodan
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Odin (du vieux norrois Óðinn) est le dieu principal de la mythologie nordique. Il existe dans la mythologie germanique en général, où il est appelé Wōden en vieil anglais, Wodan en vieux saxon des Pays-Bas ou Wotan en vieux haut-allemand ou Gaut. Son nom proto-germanique est *Wōdanaz. L'étymologie de son nom fait référence à Ód, et signifie « fureur », aux côtés d'« esprit » et de « poésie », d'où l'allemand Wut (fureur) et le néerlandais woede de même sens. C'est un dieu polymorphe.
Son rôle, comme pour la plupart des dieux nordiques, est complexe, étant donné que ses fonctions sont multiples : il est le dieu des morts, de la victoire et du savoir. Dans une moindre mesure, il est également considéré comme le patron de la magie, de la poésie, des prophéties, de la guerre et de la chasse. Il est considéré comme étant le principal membre des Ases. Odin partage la fête de Yule, qui est célébrée le 21 décembre, avec le dieu Ull.
Le lieu de résidence d'Odin est le palais de Valaskjálf, situé en Ásgard, où se trouve également son trône, appelé Hlidskjalf, d'où il peut observer les neuf mondes de la cosmologie nordique. Il possède plusieurs objets fabuleux, sa lance Gungnir et son anneau Draupnir, et monte son cheval à huit jambes nommé Sleipnir.
Fils de Bor et de la géante Bestla, il a pour frères Vili et Vé. Son épouse est Frigg ; il a de nombreux enfants, dont les dieux Baldr, Thor et Vidar.
Odin est une évolution de la divinité proto-germanique Wōđinaz ou Wōđanaz, dont le nom a été transformé en « Óðinn » en vieux norrois, puis en « Wōden » en anglo-saxon.
De même que les langues latines reprennent les noms des dieux romains pour les jours de la semaine, les langues germaniques utilisent les noms des dieux germaniques. Comme Odin était assimilé à Mercure (qui a donné son nom au mercredi) par les Romains, le nom du dieu se retrouve dans le nom de ce jour dans plusieurs langues germaniques : Wednesday en anglais, woensdag en néerlandais, onsdag en danois, norvégien et suédois (l'allemand et l'islandais employant en revanche des termes neutres, respectivement Mittwoch et miðvikudagur).
Odin et ses deux messagers
Odin était réputé avoir mille surnoms. Parmi les plus courants, figurent :
- Alfadir (le père de tout) ;
- Farmatyr (dieu des cargaisons) ;
- Bolverk (fauteur de malheur) ;
- Har (très haut) ;
- Harbard (barbe grise) ;
- Jafnhar (également haut) ;
- Thridi (le troisième) ;
- Vegtam (familier des chemins) ;
- Bruno, Brunon, (bouclier, cuirasse).
Pour Kris Kershaw, Odin est le représentant nordique d'un dieu-loup indo-européen, extrêmement ancien, dont la caractéristique principale est originellement d'être le chef mythique et l'incarnation du compagnonnage guerrier dont la chasse sauvage est le parangon. Dans cette perspective, elle rapproche Odin au dieu indien Rudra.
L'Odin scandinave (Óðinn) a émergé du proto-norrois Wōdin pendant les Grandes invasions. Le contexte dans lequel les nouvelles élites émergeaient durant cette période correspond avec la légende de Snorri Sturluson, où les Vanes indigènes sont remplacés par les Ases, qui sont des étrangers venus du Continent.
Plusieurs parallèles ont été établis entre Odin et le dieu celtique Lug. En effet, les deux sont des dieux intellectuels qui commandent la magie et la poésie. Les deux ont des corbeaux et une lance en tant qu'attributs.
Odin est représenté comme un homme âgé, barbu et borgne. Il est une divinité polymorphe. Il se déplace sur un cheval à huit jambes nommé Sleipnir et il est armé de sa lance Gungnir. Lorsqu'il est dans son palais, la Valhöll, les deux corbeaux Hugin (la pensée) et Munin (la mémoire) lui racontent à l'oreille ce qu'ils ont vu des neuf mondes. De plus, deux loups, Geri et Freki, restent à ses pieds. Son trône, Hlidskjalf, lui permet de voir tout ce qui existe dans les neuf mondes. Il possédait l'anneau Draupnir, un anneau qui se multipliait par neuf tous les neuf jours ; mais il le posa sur le bûcher funéraire de son fils Baldur qui le donnera à Hermodr plus tard.
Les rôles d'Odin sont complexes. Il est entre autres le dieu des morts ayant fonctions de psychopompe et de nécromancien. D'ailleurs, il accueille la moitié des âmes des guerriers tombés au combat au Valhöll (ou Valhalla); Freyja accueillant la seconde moitié. Ceux-ci combattent entre eux le jour pour se préparer au Ragnarök et sont conviés la nuit au « Banquet d'Odin ». De plus, sous le nom de Handagud, Odin est particulièrement le dieu des pendus. Il est aussi le patron des scaldes, poètes scandinaves, auxquels il a apporté l'élixir de poésie. Il possède aussi des caractéristiques des shamans qui se reflètent dans le mythe de sa monture Sleipnir.
Odin sur son trône, illustration tirée du manuel de mythologie d'Alexander Murray publié en 1865
Sans être directement dieu de la guerre, Odin est néanmoins le dieu de la victoire. Il l'offre à ses protégés par quelque moyen que ce soit, qu'il s'agisse de valeur au combat, de chance ou, plus particulièrement, de ruse et de fourberie. Odin conférait la victoire en inspirant l'intelligence et la stratégie, bien plus qu'en activant l'ardeur des guerriers. C'est donc un dieu sage, courageux et généreux, mais craint, et qui possède des traits sombres et peut se montrer fourbe et sévère. Odin possède de nombreuses hypostases dont certaines n'ont peut-être pas encore été identifiées.
Après avoir tué Ymir, le géant originel, et par le fait même mis fin à la guerre, Odin aidé de ses frères décidèrent de créer l'univers. Ils créèrent le monde avec le cadavre d'Ymir puisque c'est tout ce qu'ils avaient. Le sang d'Ymir avait déjà créé les océans. Avec la chair d'Ymir, ils créèrent Midgard entre Jotunheim et Ásgard qui deviendra plus tard le monde des hommes. Jotunheim est le monde des géants de glace au sud fondé par Bergelmir et son épouse lorsque ceux-ci se sauvèrent vivants en bateau de la marée de sang d'Ymir qui tua tous les autres géants. Les trois frères utilisèrent les os d'Ymir afin d'élever certaines parties de sa chair créant ainsi les montagnes et les collines. Les dents d'Ymir furent arrachées et utilisées pour former les falaises du monde. Ses cheveux devinrent la végétation et les restes de son cerveau devinrent les nuages. Finalement, son crâne devint le ciel ou le paradis au-dessus de tout.
Le monde est créé, mais il manque toujours la lumière. C'est pourquoi, les dieux se rendirent au Muspellheim, le monde de feu, afin de recueillir des étincelles lancées par l'épée de feu Surtr, le gardien du Muspellheim, qu'ils lancèrent dans le ciel pour créer les étoiles. Deux étincelles étaient plus brillantes que les autres et devinrent respectivement le Soleil et la Lune. Les trois dieux façonnèrent deux chariots spécialement conçus afin de tirer ces deux astres dans le ciel. En effet, le chariot du Soleil est équipé de poches de glace derrière les chevaux les empêchant de souffrir de la chaleur du Soleil. De plus, ils ont créé un bouclier, le Svalin, pour que le conducteur puisse se défendre et protéger ses chevaux contre les rayons éternels du Soleil. D'un autre côté, le chariot de la Lune n'avait pas besoin des mêmes précautions étant donné que ses rayons étaient beaucoup moins puissants. Les deux chevaux tirant le chariot du Soleil sont Árvak et Alsvid (« tôt levé » et « très rapide » en vieux norrois) où Árvak était responsable que le Soleil se lève tôt dans la journée et Alsvid qu'il ne reste pas trop longtemps au-dessus de Midgard, car il pourrait brûler le sol. Le cheval du chariot de la Lune est Alsvider (« toujours très rapide » en vieux norrois). Odin entendit parler de deux enfants issus d'une relation entre un géant et un Ases, Máni et Sól dont le nom signifie respectivement « lune » et « soleil », et il les choisit pour qu'ils deviennent les conducteurs des deux chariots. En conduisant à chaque jour le chariot du Soleil et celui de la Lune au travers du ciel, non seulement les journées furent créées, mais aussi le temps.
Un jour, Odin et ses deux frères, Vili et Vé, marchaient le long de la mer et remarquèrent deux arbres qui étaient tombés sur le sol, un orme et un frêne. Odin donna aux deux arbres l'étincelle de vie, tandis que Vili leur donna l'esprit et un peu de connaissance, et Vé leur donna les cinq sens. Une fois cela terminé, les arbres n'avaient plus du tout l'allure d'arbres, mais plutôt de versions réduites des dieux eux-mêmes : ils sont le premier homme et la première femme, respectivement issu du frêne et de l'orme et nommés Ask et Embla. Odin leur donna le monde de Midgard. Les trois fils de Bor remarquèrent que, pendant qu'ils étaient occupés à créer l'Univers et les Hommes, plusieurs créatures ont émergé de la chair en décomposition d'Ymir. Bien que ces créatures aient été sombres, malodorantes et laides, Odin a senti qu'il fallait leur venir en aide, puisqu'elles avaient la vie. Odin et ses frères examinèrent les créatures et les changèrent en une forme qui était plus appropriée à leur nature. Les créatures qui avaient une nature plus mauvaise et cupide furent transformées en une forme plutôt recourbée et voûtée, mais elles étaient en bonne santé et pourraient survivre où les autres ne le pourraient pas. Ce sont les nains qui ont été bannis au Svartalfheim, le monde souterrain situé sous la surface de Midgard. En raison de leur nature avide, les nains pourront creuser le sol de la Terre afin de découvrir les métaux précieux qu'ils chérissent. Cependant, les nains ne peuvent pas se rendre à la surface de la Terre durant la journée puisque la lumière du Soleil les pétrifierait instantanément sur place.
Le Gesta Hammaburgensis ecclesiae pontificum écrit par Adam de Brême vers 1080 est la plus ancienne source écrite sur les pratiques religieuses pré-chrétiennes en Scandinavie. Adam de Brême déclare avoir accès à des sources de première main sur les pratiques du paganisme en Suède. Sa description du Temple d'Uppsala donne plusieurs détails sur Odin. Il décrit un temple entièrement plaqué d'or où les gens vénèrent trois dieux : Thor, le plus puissant, occupe un trône dans le milieu de la pièce et Wotan (Odin) ainsi que Frikko (Freyr) ont chacun leur place de chaque côté. Il est dit que Wotan, le Furieux, s'occupe de la guerre et donne la force aux hommes à se battre contre leurs ennemis.
Dans le poème Völuspá de l'Edda poétique, une völva révèle à Odin plusieurs événements du passé et du futur incluant sa propre mort. La völva décrit la naissance d'Odin de son père Bur (ou Bor) et de sa mère Bestla et raconte comment, avec ses frères, il a créé Midgard à partir des océans. Plus loin, elle décrit la création des premiers êtres vivants, Ask et Embla, par Hœnir, Lódur et Odin. Entre autres évènements, la völva mentionne l'implication d'Odin dans la Guerre entre les Ases et les Vanes, l'énucléation d'un œil d'Odin à la Fontaine de Mímir et la mort de son fils Baldr. Elle décrit comment Odin est massacré par le loup Fenrir au Ragnarök ainsi que la vengeance subséquente d'Odin et la mort de Fenrir par son fils Vidar; comment le monde disparut dans les flammes et resurgit des océans à nouveau. Finalement, elle relate comment les survivants des Ases se souviennent des actes d'Odin.
Dans le poème Lokasenna, la conversation entre Odin et Loki débute avec Odin qui essaie de défendre Gefjun et se termine par sa femme, Frigg, qui le défend. Dans ce poème, Loki tourne Odin en dérision parce qu'il pratique le Seydr qui est une forme de sorcellerie réservée aux femmes. Une autre occurrence de ce fait est rapportée dans la Saga des Ynglingar de l'Edda de Snorri où ce dernier insinue que les hommes qui pratiquent le Seydr sont des Ergi, des hommes efféminés et lâches.
Dans Rúnatal, une section du poème Hávamál, la découverte des runes est attribuée à Odin. Ce dernier a été suspendu à l'Arbre du Monde, l'Yggdrasil, pendant qu'il était percé par sa propre lance, Gungnir, durant neuf jours et neuf nuits afin qu'il puisse acquérir la sagesse nécessaire à avoir la puissance dans les neuf mondes ainsi que la connaissance des choses cachées dont les runes. Le nombre « neuf » a une signification importante dans la pratique de la magie dans la mythologie nordique. Un des noms d'Odin est Ygg et le nom de l'Arbre Monde est Yggdrasil qui pourrait se traduire du vieux norrois par le « cheval d'Ygg » (ou le cheval d'Odin). Un autre nom d'Odin est Hangatýr qui signifie le « dieu des pendus ».
Dans le poème Hárbarðsljóð, Odin déguisé comme l'opérateur de traversier Hárbarðr engage son fils Thor qui n'est pas au fait du déguisement dans une longue argumentation. Thor tente de contourner un grand lac et Hárbarðr refuse de le faire traverser.
Dans le prologue de l'Edda de Snorri en prose, Snorri Sturluson essaie de donner une explication rationnelle des Ases. Selon lui, Odin et ses pairs étaient originellement des réfugiés de la ville d'Anatolie deTroie et qu'Ases serait un dérivé folklorique du mot Asie.
Dans le Gylfaginning, la première partie de l'Edda de Snorri, il est dit qu'Odin, le premier et le plus puissant des Ases, est le fils de Bestla et de Bur et qu'il a pour frères Vili et Vé. Avec ses frères, il a tué le géant de glace Ymir et a créé Midgard à partir de son corps. Avec sa chair, ils ont créé la terre; avec ses os et ses dents brisés, ils ont formé les rochers et les pierres; avec son sang, ils ont créé les lacs et les rivières; avec son cerveau, ils ont formé les nuages et ses sourcils sont devenus une barrière entre Jötunheim, le monde des géants, et Midgard. Son crâne fut envoyé à quatre endroits dans le ciel gardé par quatre nains nommés Est, Ouest, Nord et Sud. Avec les vers qui mangeaient les restes du géant, ils ont créé les nains.
Toujours dans le Gylfaginning, on apprend que, après avoir créé Midgard, Odin et ses frères ont créé l'être humain. Les trois frères sont passés devant un frêne et orme auxquels Odin donna la vie et la respiration, Vili donna le cerveau et les sentiments, puis, Vé donna l'ouïe et la vue. Les deux premiers humains se nommaient Ask et Embla respectivement le premier homme et la première femme.
Odin a enfanté de nombreux enfants. Avec sa femme, Frigg, il eut deux enfants : le condamné Baldr et l'aveugle Höd. Avec la personnification de la Terre, Fjörgyn, Odin eut son fils le plus célèbre, Thor. Avec la géante Gríðr, Odin devint le père de Vidar. Avec la géante Rind, il eut Vali (ou Áli). Il a aussi pour enfant le messager Hermód. De plus, plusieurs familles royales ont affirmé qu'ils sont les descendants d'Odin par d'autres fils.
Odin a appris le secret du Seydr par une déesse vane et la völva Freyja malgré le caractère non guerrier et efféminé du Seydr et de l'utilisation de la magie. Dans la seconde section du Skáldskaparmál, la quête du savoir d'Odin est vue dans le fait qu'il a travaillé pour un été en tant qu'ouvrier agricole pour Baugi et qu'il a séduit Gunnlöð afin d'obtenir l'Hydromel poétique.
Dans la Saga des Ynglingar des Sagas des Islandais, il est dit qu'Odin a deux frères, Vili et Vé, qui gouvernent le royaume en son absence. Une fois, Odin était parti pour une très longue distance et période, Vili et Vé ont décidé de se diviser sa propriété, mais ils prirent tous deux sa femme, Frigg. Lorsque Odin est revenu, il reprit sa femme. Il est aussi dit qu'Odin est le second roi mythique de la Suède succédant à Gylfi et précédant Njörd. Plus loin dans la même saga, il est écrit qu'Odin s'aventura à la Fontaine de Mímir près de Jötunheim, le monde des géants, en tant que Vegtam le Vagabond habillé avec un manteau bleu foncé et transportant un bâton de voyageur. Pour pouvoir boire dans la fontaine du savoir, Odin a du sacrifier un de ses yeux pour démontrer sa volonté d'acquérir les connaissances du passé, du présent et du futur. Pendant qu'il s'abreuvait à la fontaine il vit les douleurs et les dérangements qui tomberont sur les hommes et sur les dieux ainsi que les raisons de ceux-ci. Mímir accepta l'œil d'Odin et celui-ci repose au fond de la fontaine en signe que le père des dieux a payé le prix pour recevoir le savoir.
Dans la Saga de Njáll le Brûlé des mêmes sagas islandaises, Hjalti Skeggiason un islandais récemment converti au christianisme souhaitait exprimer son mépris pour les dieux natifs. C'est pourquoi il a écrit une chanson blasphématoire à l'endroit notamment d'Odin et de Freyja. Il a été trouvé coupable de blasphème et s'exila en Norvège avec son beau-père, Gizur the White. Plus tard, avec l'aide d'Olaf Tryggvason, Hjalti et Gizur revinrent en Islande pour convaincre les gens rassemblés à l'Althing de se convertir au christianisme; ce qui se produisit en 999.
Par la suite, dans la Saga du roi Olaf Tryggvason écrite vers 1300, il est décrit que les nouveaux convertis au christianisme doivent insulter les divinités païennes tel qu'Odin afin de prouver leur foi et leur piété. D'ailleurs, Hallfreðr vandræðaskáld qui fut converti au christianisme à contrecœur par Olaf dut écrire un poème d'abandon des divinités païennes; ce poème traita d'Odin.
L'importance du dieu Odin chez les germains se reflète dans ses représentations nombreuses en gravures, ou sur des pierres runiques, bractéates ou en statuette. Les représentations les plus célèbres proviennent des pierres runiques vikings, où l'on reconnaît parfois un homme chevauchant un cheval à huit jambes, sans doute Odin chevauchant Sleipnir, comme sur la pierre d'Ardre VIII et la pierre de Tjängvide. On connaît également deux représentations d'Odin se faisant engloutir par le loup Fenrir au Ragnarök ; la croix de Thorwald et la pierre runique de Ledberg, toutes deux découvertes dans les îles Britanniques qui furent fortement colonisées par les vikings. Les statuettes sont rares. Plusieurs bractéates différentes semblent représenter de manière similaire le visage d'Odin et son cheval Sleipnir.
Le sacrifice d'Odin est ainsi raconté par la Gylfaginning (15) :
Sous la racine dirigée vers les géants du givre se trouve Mimisbrunn, qui recèle la sagesse et l'intelligence. Celui qui possède cette source s'appelle Mimir : il est très savant, car il y boit à l'aide de la corne appelée Giallarhorn. Alfadr vint à la source et demanda à en boire une gorgée, mais il ne l'obtint pas avant d'avoir mis en gage l'un de ses yeux.
Si ce motif ne connaît pas d'autres manifestations germaniques ou scandinaves, il apparaît à de nombreuses reprises dans les mythes irlandais, et ce la plupart du temps accompagné de l'apparition d'une source d'eau.
Notamment, dans l'hagiographie de la sainte Brigitte d'Irlande, celle-ci refuse de se marier, ce qui irrite ses frères qui ne veulent pas renoncer à la dot qu'elle est susceptible de rapporter. Ils lui affirment donc que ses yeux, si beaux, ne sauraient rester célibataires. Elle se crève alors brusquement l'œil, afin que personne ne veuille l'épouser. Comme ses frères ne trouvent pas d'eau pour laver la blessure, elle fait jaillir une fontaine du sol. Dans le Talland Etair, texte irlandais datant probablement du xie siècle, le druide Aithirne Ailgesach exige du roi borgne Eochaid Mac Luchta, du Connaught, qu’il lui remette son seul œil valide, ce que celui-ci accepte. Alors que le roi lui demande ensuite de l'amener à une source, le druite fait couler trois flux d'eau sur son visage. Enfin, le motif apparaît également dans le dindshenchas, il a aussi été rajouté dans certains poèmes ayant Sid Nechtain pour héros ou encore dans le Leabhar Breac.
Dans la plupart des occurrences, la mutilation de l'œil est suivie directement ou non du jaillissement du sol d'un flux d'eau. Cela s'explique peut-être parce que l'œil est associé à l'eau : en effet, des larmes peuvent en couler, et ses reflets rappellent l'élément aquatique. Pour ces raisons il est possible que dans une version plus ancienne du sacrifice d'Odin, ce soit le don de l'œil qui entraîne l'apparition des eaux de la connaissance.
(Ressource Wikipédia)
Il a ranimé la flamme de nos ancêtres
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Le berserk (ou berzerk) (en vieux norrois berserkr, pluriel berserkir) désigne un guerrier-fauve qui entre dans une fureur sacrée (en vieux norrois berserksgangr, « marche, allure du guerrier-fauve ») le rendant surpuissant et capable des plus invraisemblables exploits.
Quoique le personnage apparaisse surtout dans les sagas et les mythologies nordiques et germaniques (exemples : Arnwulf, Bernhari, Berthramm, Gundhramm, Haimric, Hlodwig, Richari, Theudberga, Warinhari, Wilhem, etc.), il est néanmoins attesté dans des sources plus historiques, comme le Haraldskvæði (voir le récit de la bataille du Hafrsfjördr) où les berserkers sont également appelés úlfheðnar, ou encore l'Histoire de Saint Olaf, dans la Heimskringla.
« Berserk » pourrait signifier « peau d’ours » (du vieux norrois ber särk : « chemise [en peau] d’ours »). Il existe une autre théorie, qui interprète le mot en « sans protections » (du norvégien « berr särk », poitrine nue). Cette interprétation, guère contestée autrefois, fut battue en brèche à partir du milieu du XIXe siècle. Elle revint en faveur entre les deux guerres mondiales, défendue par Erik Noreen, puis Hans Kühn. Depuis, la controverse demeure ouverte, mais la majorité des auteurs modernes pencherait plutôt, avec Otto Höfler, pour la première solution.
Selon Régis Boyer, le mot berserkr peut signifier que le guerrier-fauve se battait à découvert (sans chemise), mais plus probablement qu'il avait la force d'un ours dont il portait la peau en guise d'armure (chemise d'ours).Le terme a été adjectivé en anglais, où « to go berserk » signifie en langage familier « devenir fou furieux », « perdre le contrôle de soi », un peu l'équivalent du québécois « péter sa coche » ou du français « péter les plombs ».
On peut distinguer trois classes de guerrier de ce type :
- Les svinfylkingars : guerriers-sangliers ;
- Les ulfhednars ou ulfarks : guerriers-loups ;
- Les berserkers : guerriers-ours.
Dans la mythologie, les berserkers au sens large seraient des guerriers d'Odin, et l'équivalent vivant des Einherjar. Les berserkers combattent dans un état de transe provoqué par l'esprit animal du guerrier (ours, loup ou sanglier). Cette fureur serait liée à l'animal totem de la personne. Les berserkers ne sont pas uniquement des guerriers, ils ont aussi une fonction de prêtres des dieux nordiques et particulièrement d'Odin. Les berserkers (tous plus de deux mètres de hauteur) étaient censés former la garde rapprochée des rois scandinaves par troupes de 12 guerriers. Certains récits et preuves archéologiques évoquent un clan nommé "Clan des fils d’Odin" prés de Skagen (Danemark) dont les squelettes des hommes mesuraient environ deux mètres.
Les guerriers d'Odin étaient réunis en confréries et chaque aspirant devait passer une initiation dont certains détails nous sont parvenus grâce à la saga de Hrólf Kraki : l'aspirant berserker devait tuer rituellement l'image de l'ours, puis boire son sang afin que le pouvoir de la bête se répande en lui. Il devenait alors un berserker et obtenait en plus de sa fureur le don de Hamrammr, c'est-à-dire le pouvoir de métamorphose qui lui permettait de modifier la perception que les autres ont de lui, mais aussi d'apparaitre sous forme animale. Lors de leurs crises de fureur, les berserkers laissaient s'effacer leur esprit humain pour laisser l'esprit animal prendre le contrôle.
Tous les jeunes guerriers devaient passer un rituel important auprès de leur sorcier : le rituel de l'éveil. Ce rituel était la signification même de leur colère sacrée : soit ils survivaient, soit ils mouraient. S'ils survivaient au rituel, ils devaient porter une sorte de tatouage en forme de loup ainsi qu'un serpent se mordant la queue et le signe du clan auquel ils appartenaient.
On sait assez peu de choses des berserkers, et notamment si l'on naissait berserk. Cependant, l'onomastique comme les sagas révélant l'existence de lignées de berserkers, on peut pencher pour le caractère héréditaire du phénomène. On sait seulement qu’ils s'habillaient de peau d'ours ou de loups, et se battaient sous l’emprise de la fureur d’Óðinn (berserksgangr), ce qui était réputé leur conférer une quasi-invincibilité en combat au corps à corps. D'ailleurs, l’Ynglinga Saga dit à leur sujet : « Ses hommes à lui [ceux d'Óðinn] allaient de l’avant sans armure, enragés comme des chiens ou des loups, mordant leur bouclier, forts comme des ours ou des taureaux, et tuant les gens en un coup, mais eux, ni fer ni feu ne les navraient. Ils étaient appelés berserkers. ». En pratique, leur furor les rendait insensibles aux blessures et à la peur.
Vincent Samson, dans une étude exhaustive, montre que la présentation des berserkers a évolué dans le temps. Formant une garde rapprochée autour des rois dans les poèmes scaldiques du début du Xe siècle, ils sont entourés d’un grand prestige d’un bout à l’autre du monde scandinave continental. Vaincre un berserk en combat singulier étant un exploit digne des plus grands héros. Ils sont montrés sous un jour nettement moins positif dans les sagas islandaises de la fin du Moyen Âge.
Selon les sagas, le berserksgangr s'accompagnait de manifestations telles que les yeux révulsés, des hurlements (parfois associés à ceux de bêtes sauvages) ou la morsure du rebord du bouclier, résultats du furor ; les guerriers-fauves étaient capables de prouesses diverses : forces décuplées, capacité à traverser le feu, invulnérabilité aux coups de leurs adversaires. Tacite (Germania, III) mentionnait déjà la pratique du bardit ou barritus où les guerriers "chantent" derrière leurs boucliers (qui peut rappeler la morsure du bouclier des berserkers). De même, dans l'Edda poétique (Hávamál, 156), Óðinn chante sous le bouclier pour rendre invincibles ses compagnons.
Dans les sagas islandaises, postérieures à l'arrivée du christianisme, le personnage du berserker évolue vers celui d'une brute, cherchant souvent à s'approprier par la force les biens, voire la femme de son adversaire. Il devient le « méchant », généralement vaincu par le héros à la fin de l'histoire. C'est l'interprétation de Régis Boyer, pour lequel le prestige de ces guerriers à l'époque des sagas serait à nuancer ; en effet, dans les sagas islandaises, les berserkers sont souvent dépeints comme des brutes, qui sont, justement, aisément vaincues par le jeune héros, plus rusé.
Les sagas islandaises représentent en effet des points de vue tardifs sur les Nordiques, puisqu'elles sont écrites après la christianisation de l'île. L'Íslendingabók, ou "Livre des Islandais", prétendant retracer la colonisation de l'Islande, a ainsi été écrit par un prêtre deux siècles après les faits relatés. Il faut donc noter que le dogme de cette religion, nouvelle pour ces peuples, a pu entacher le prestige dont jouissaient les berserkers, dans le but de mieux saper les bases des anciennes croyances.
Un héros de l'Iliade, Ajax, fils de Télamon, présentait certains des caractères des guerriers-fauves.
Une tentative d'explication a été recherchée dans l'utilisation de drogues ou de rites chamaniques. D'autres auteurs ont voulu y voir une affection physiologique. Actuellement, ces théories ne trouvent plus guère de défenseurs. Une autre interprétation proposée par un historien non médiéviste fut que les berserkers étaient en fait des combattants souffrant de problèmes psychologiques liés à la guerre, notamment de ce qui est aujourd'hui désigné comme trouble de stress post-traumatique ; ou du moins dans une telle perspective, la présence de berserkers dans les sagas serait liée à l'existence hypothétique, chez certains guerriers scandinaves, de telles psychoses.
Selon Claude Lecouteux hamr, « peau », dans la mythologie nordique, est une des formes que peut prendre « l'âme », l'homme pouvant en avoir plusieurs. Elle est précisément la forme interne qui épouse intimement l'enveloppe corporelle. La manifestation du hamr s'accompagne d'un accroissement de force, peut prendre l'aspect d'un animal, et se jouer des distances et des obstacles. Le changement de forme, « tandis que l'individu tombe en léthargie », est « un point qui rappelle exactement la transe pendant laquelle l'esprit du chaman visite l'autre monde et entre en communication avec les esprits qu'il interroge ». Régis Boyer, à la suite de Peter Buchholz, attribue au phénomène des connotations chamaniques. Cette thèse est, en revanche, réfutée par François-Xavier Dillmann et Vincent Samson.
Dans les littératures scandinave et islandaise, ce sont les figures du loup et de l'ours qui reviennent le plus fréquemment lorsqu'il est question de « voyage sous la forme ». Lorsqu'il s'agit du loup, c'est le vargúlfr, rappelant le lycanthrope, mais aussi la vargynjur, la femme-louve. Lorsqu'il s'agit de l'ours, c'est le mannbjörn, l'homme-ours. Ces deux formes sont également les représentants des guerriers-fauves (berserkir) d'Odin. Le Berserk prend donc forme d'ours ou de loup dans son furor.
Déplacement de la meute de loups
Les trois premiers sont les plus vieux ou les plus malades : ce sont eux qui rythment le groupe. Si ce n’était pas le cas, la meute les distancerait et, en cas d’attaque, seraient sacrifiés.
Ils sont suivis par cinq loups forts et puissants, puis par le reste de la meute et de nouveau cinq loups puissants.
Le dernier loup, bien derrière, est le mâle alpha. Le chef de meute. Depuis sa position, il contrôle le groupe, décide de la direction à prendre et anticipe les attaques des adversaires.
La meute avance au rythme des anciens sous le commandement de leur leader qui impose l’esprit d’entraide en ne laissant personne derrière. -
Dans la mythologie nordique, Draupnir est l'anneau du dieu Odin.
Cet anneau (Note : le terme traduit par « anneau » désignait un lourd bracelet, non une bague) était une source inépuisable de richesse : toutes les neuf nuits, il en sortait huit autres anneaux en tous points identiques (si ce n'était leur incapacité à produire eux-mêmes d'autres semblables). Ainsi, Draupnir signifie « le Dégouttant » de par sa faculté à faire « dégoutter » de lui d’autres anneaux. Il fut forgé par deux nains, Brokk et Sindri, tous deux fils d'Ivaldi.
Odin le plaça sur le bûcher funéraire de son fils Baldr. Selon deux des quatre principaux manuscrits de l’Edda de Snorri (le Codex Regius et le Codex Wormianus), ce n'est qu'à la suite de cela qu'il acquit la propriété de se reproduire à l'identique. Draupnir fut ensuite récupéré par Hermod, frère de Baldr.
Par la suite, Freyr demanda à Skirnir, son serviteur, de l’offrir à la géante Gerd en gage de son amour. Ceci est raconté dans le Skirnismal.
Draupnir est également le nom d'un nain mentionné dans la Völuspá.
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Geri et Freki sont les loups d'Odin, à qui le dieu donne sa nourriture lorsqu'il est au Valhalla, lui-même se contentant de vin.
D'après le Traité de mythologie scandinave en 1871, les deux noms Geri et Freki signifient « vorace », ou encore respectivement « avide » et « violent ».
Les noms des deux loups sont utilisés comme noms communs, synonymes de « loup », tant en poésie scaldique, où ils apparaissent comme éléments de kenningar, qu'en poésie eddique.
Représentant (non-exclusif) des fonctions des Dieux de la mort et de la guerre, Odin est associé au loup, animal réputé se repaître des cadavres sur les champs de bataille.
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Dans la mythologie nordique, Gungnir (en vieil islandais « le chancelant ») est la lance du dieu Odin. Elle ne peut pas être arrêtée pendant son jet.
Il n'existe que peu de mythes préservés où la lance Gungnir possède un rôle important, toutefois il s'agit de l'attribut le plus célèbre d'Odin qui est parfois représenté dans l'art scandinave portant sa lance.
Gungnir signifie « le chancelant » en vieil islandais. Dans l'Edda en prose, Snorri Sturluson qualifie Gungnir de geirr, ce qui correspond au vieux français agier ou algier signifiant « lance », « javelot » ou « dard ».
Dans le poème eddique Völuspá 24, Odin fait voler une lance sur les Vanes pour signaler le commencement de la guerre toutefois il n'est pas certain qu'il s'agisse de Gungnir. Similairement, une lance jetée vers l'ennemi était une dédicace au dieu Odin, comme en atteste plusieurs sagas et poèmes nordiques.
Dans Hávamál 138, Odin s'autosacrifie percé d'une lance sur l'arbre monde Yggdrasil, ce qui lui permet dans sa souffrance de découvrir le pouvoir des runes.
Je sais que je pendis
A l'arbre battu des vents
Neufs nuits pleines,
Navré d'une lance
Et donné à Ódinn,
Moi-même à moi-même donné,
- À cet arbre
Dont nul ne sait
D'où proviennent les racines
Il est probable qu'il s'agisse de la lance Gungnir. Cet épisode était sans doute commémoré par les germains lors de leurs sacrifices humains offerts à Odin, qui consistaient typiquement à pendre la victime et à le transpercer d'une lance.
Dans Sigrdrífumál 17, la valkyrie Sigrdrífa verse au héros Sigurd l'application magique des runes et lui apprend que des runes sont gravées sur le bout de la lance Gungnir. Ceci correspond aux pratiques germaniques anciennes, en effet, des gravures runiques ont été retrouvées sur des lances datant des grandes invasions.
Dans l'eschatologie nordique, le Ragnarök est une bataille prophétique où s'affronteront dieux et hommes, menés par Odin, face aux géants et autres puissances destructrices, menés par le dieu malin Loki. Au chapitre 51 de la partie Gylfaginning de l'Edda de Snorri qui décrit les événements de la bataille on lit qu'Odin chevauchera avec sa lance Gungnir, mais il périra au combat face au loup Fenrir :
« En tête chevauchera Odin, portant heaume d'or et magnifique broigne, et tenant sa lance qui s'appelle Gungnir. »
— Gylfaginning, chapitre 51
La fabrication de Gungnir est expliquée dans la partie Skáldskaparmál de l'Edda de Snorri. Le dieu farceur Loki a coupé la chevelure de la déesse Sif, épouse de Thor. Lorsque Thor menace Loki de le broyer, ce dernier propose de récupérer chez les nains une chevelure d'or. La chevelure est fabriquée par les nains fils d'Ivaldi, avec le bateau Skidbladnir pour Freyr et la lance Gungnir pour Odin qui « ne s'arrêterait jamais pendant son jet ». Le dieu malin Loki parie alors sa tête que les nains Brokk et Eitri (ou Sindri) ne réussiraient pas à forger de meilleurs objets que les trois premiers. Les nains forgent une seconde série de trois objets malgré les tentatives de distraction de Loki métamorphosé en mouche pour les piquer pendant la forge. Il en résulte l'anneau Draupnir pour Odin, le verrat Gullinbursti pour Freyr et le célèbre marteau Mjöllnir pour Thor. Les Ases décident que la nouvelle série d'objets est plus fabuleuse puisque Mjöllnir sera leur meilleure protection contre les géants.
Le kenning (au pluriel, kenningar) est une figure de style propre à la poésie scandinave qui consiste à remplacer un mot, ou le nom d'un personnage ou d'une créature par une périphrase. Odin est parfois désigné par des kenningar qui se réfèrent à son arme Gungnir. Dès le IXe siècle, le scalde Bragi Boddason désigne Odin en tant que Gungnis váfaðr (« le secoueur de Gungnir ») dans un fragment de poème préservé. Egill Skallagrímsson le nomme geirs dróttinn (« le seigneur de l'agier ») dans le poème Sonatorrek 22 (écrit vers 960), et Kormákr Ögmundarson désigne Odin en tant que possesseur de Gungnir.
Des gravures sur pierre du sud de la Scandinavie datant de l'âge du bronze représentent un dieu à lance qui est sans doute Odin. Autrement, des pierres gravées de l'âge des Vikings représentent souvent Odin muni d'une lance et parfois accompagné de ses corbeaux ou chevauchant son cheval à huit jambes Sleipnir.
Selon une théorie communément admise, le dieu Týr aurait été supplanté par Odin lors des grandes invasions en tant que dieu principal du panthéon germanique. Selon J. Schwietering (1923) ce transfert refléterait le changement dans l'armement de combat de l'épée à la lance, toutefois les spécialistes actuels rejettent cette théorie. Il est possible que la lance ait toujours été pertinente comme symbole de royauté.
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Hlidskjálf ou Hliðskjálf désigne, dans la mythologie nordique, un lieu, ou un haut-siège s'y situant, depuis lequel, selon Snorri Sturluson, « Odin pouvait observer tous les mondes, de même que l'activité de tout un chacun, et il comprenait tout ce qui s'offrait à son regard ».
Odin est parfois désigné par les kenningar « seigneur de Hlidskjálf » ou « roi de Hlidskjálf » dans la poésie scaldique.
Hlidskjálf est à l'origine de l'action, et est mentionné dans l'introduction en prose, de deux poèmes eddiques : le Skírnismál et le Grímnismál.
Dans son Edda, Snorri Sturluson ajoute qu'Odin utilisa Hlidskjálf pour retrouver Loki, qui avait pris la fuite après avoir provoqué la mort de Baldr.
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Publius Horatius Coclès
chamanisme-odin.pdf (38 Ko) (« Horace le Borgne », parfois aussi « Horace Coclite ») est un héros légendaire romain (507 av. J.-C.). Mis à part l'exploit rapporté par les historiens antiques, on ignore presque tout de la vie du personnage.
La légende des héros romains Horatius Coclès et Caius Mucius Scaevola a été rapprochée par Georges Dumézil de celle des dieux scandinaves Odin (borgne) et du dieu manchot Týr. Il en avait fait l'exemple de l'association entre deux aspects de la fonction souveraine, un dieu garant du droit (Týr, Mitra, Mucius Scaevola) et un dieu "magicien" (Odin, Varuna, Horatius Coclès). Dans cette optique, la mutilation des héros romains comme celle des dieux scandinaves est avant tout symbolique.
Georges Dumézil considère qu'il s'agit d'un mythe originel indo-européen présentant un couple divin borgne et manchot qui se sont auto-mutilés indépendamment ; dans le mythe romain ces personnages auraient été artificiellement rapprochés, et humanisés.
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Dans la mythologie nordique, Hugin (du vieux norrois huginn signifiant « pensée » ou « esprit ») et Munin (du vieux norrois muninn signifiant « mémoire ») sont les deux corbeaux messagers qui accompagnent Odin. À l'aube, ils partent et parcourent les neuf mondes et reviennent le lendemain matin pour rapporter au dieu ce qu'ils ont vu et entendu, en le lui murmurant à l'oreille.
Dans les Grímnismál, poème eddique didactique, Odin mentionne ses corbeaux à la strophe 20 :
20.
Hvginn oc Mvninn
flivga hverian dag
iormvngrvnd yfir;
ovmc ec of Hvgin,
at hann aptr ne comiþ,
þo siámc meirr vm Mvnin.20.
Huginn et Muninn
Volent chaque jour
Au-dessus du sol immense ;
Je m'inquiète que Huginn
Ne revienne pas,
Pourtant c'est pour Muninn que je suis le plus anxieux.Dans l'Edda de Snorri, Hugin et Munin sont également mentionnés au chapitre 38 du Gylfaginning. Dans ce texte, Snorri précise que les deux corbeaux sont perchés sur les épaules du dieu, et lui disent à l'oreille ce qu'ils ont vu ou entendu lorsqu'ils survolent les mondes de l'aube jusqu'au déjeuner du matin suivant, « ainsi apprend-il maintes nouvelles ». Odin porte également les noms de Hrafnaguð (« dieu aux corbeaux »), et Hrafnáss (« Ase aux corbeaux » 6). Ensuite est citée la strophe 20 des Grímnismál.
(Ressources Wikipédia)
Document ⇒ Le corbeau dans la culture scandinave, par Didier Lafargue
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L’importance du cheval dans les textes fondateurs et les sagas mythologiques semble refléter la grande valeur qu’il possédait, comme l’attestent également les rituels liés à son sacrifice et à la consommation de sa viande, qui étaient censés apporter protection et fertilité tandis que ses ossements sont utilisés comme instruments de magie noire dans les sagas. La lutte contre les traditions et les rituels comme la consommation de viande de cheval fut un élément capital dans la christianisation des régions qui pratiquaient historiquement la religion nordique, comme la Germanie et l’Islande.
Pierre de Tjängvide (Gotland)
Sleipnir est, dans la mythologie nordique, un cheval fabuleux à huit jambes capable de se déplacer au-dessus de la mer comme dans les airs, monture habituelle du dieu Odin. Il est mentionné dans l’Edda poétique, série de textes compilés au XIIIe siècle à partir de sources plus anciennes, et dans l’Edda en prose, rédigée à la même époque par Snorri Sturluson. Selon ces deux sources, Sleipnir est le fils du dieu Loki et d'un puissant étalon, Svaðilfari. Décrit comme « le meilleur de tous les chevaux » et le plus rapide, il devient la monture d'Odin qui le chevauche jusque dans la région de Hel ; toutefois, le dieu s'en sert surtout pour traverser le pont Bifröst afin de se rendre à la troisième racine d'Yggdrasil, là où se tient le conseil des dieux. L'Edda en prose donne de nombreux détails sur les circonstances de la naissance de Sleipnir et précise, par exemple, qu'il est de couleur grise.
Sleipnir est également mentionné dans une énigme figurant dans une saga légendaire du XIIIe siècle, la Saga de Hervor et du roi Heidrekr, ainsi que dans la Völsunga saga, comme ancêtre du cheval Grani. L'un des livres de la geste des Danois de Saxo Grammaticus au XIIIe siècle contient aussi un épisode qui, selon de nombreux érudits, concernerait ce cheval. Il est généralement admis que Sleipnir fut représenté sur plusieurs pierres historiées de Gotland vers le VIIIe siècle, notamment la pierre de Tjängvide et la pierre d'Ardre VIII.
Pierre d'Ardre VIII
De nombreuses théories ont été proposées pour décrypter la symbolique de Sleipnir et sa possible relation avec des pratiques chamaniques à l'époque du paganisme nordique, il semble ainsi avoir tenu un rôle de psychopompe.
Sleipnir continue à être présent dans le folklore en tant que monture d'Odin durant la chasse sauvage, et selon le folklore islandais, il est aussi le créateur du canyon d'Ásbyrgi. À l'époque moderne, son mythe et sa symbolique sont abondamment repris dans l'art et la littérature ; ainsi, il a probablement inspiré Tolkien pour créer le cheval Gripoil (en anglais, Shadowfax), monture de Gandalf, et son nom a été donné, entre autres, à plusieurs navires ainsi qu'à un navigateur Web.
En vieux norrois, le nom de Sleipnir signifie « planeur », ou « glissant », et pourrait avoir un sens proche de « celui qui glisse rapidement ».
Les Eddas fournissent de nombreux renseignements sur ce cheval, qui y possède pour caractéristiques constantes le fait d'avoir huit jambes, et d'être décrit comme « le meilleur de tous les chevaux ». Bien que la fiabilité des Eddas comme témoignage de la foi scandinave soit régulièrement remise en cause du fait de possibles remaniements par des chrétiens, ces textes constituent à ce jour la principale source d'information à propos de Sleipnir. Ce cheval est également évoqué dans quelques sagas.
Sleipnir apparaît dans l'Edda poétique, il est mentionné dans les poèmes Grímnismál, Sigrdrífumál, Baldrs draumar et Hyndluljóð. Dans Grímnismál, Grimnir (Odin est alors déguisé et dissimule sa véritable identité) raconte à un jeune garçon nommé Agnar que Sleipnir est le meilleur de tous les chevaux (« Odin est le plus grand des Ases, Sleipnir le plus grand des chevaux »). Dans Sigrdrífumál, la valkyrie Sigrdrífa raconte au héros Sigurðr à qui elle enseigne les secrets des runes que celles-ci doivent être coupées « avec les dents de Sleipnir et sur sa sangle striée », elle cite ensuite 24 emplacements où l'on peut trouver des runes gravées, et parmi ceux-ci : « Sur les dents de Sleipnir ». Dans Baldrs draumar, lorsque les Ases conversent à propos des cauchemars du dieu Baldr, Odin pose une selle sur le dos de Sleipnir et tous deux partent en direction des enfers. La section de la Völuspá hin skamma dans le Hyndluljóð raconte que Loki fit naître Fenrir avec Angrboda et Sleipnir avec Svaðilfari, enfin un kenning mentionne « un monstre que l'on pensait le plus funeste, et qui descendait du frère de Býleist » , « frère de Býleist » faisant référence à Loki.
Dans l'un des livres de l’Edda en prose, Gylfaginning (15), Sleipnir est mentionné pour la première fois quand Hár raconte que chaque jour, les Ases chevauchent à travers le pont Bifröst pour se rendre au conseil à la racine d'Yggdrasill, puis donne la liste de leurs chevaux. Cette liste commence avec Sleipnir : « Le meilleur d'entre eux est Sleipnir, il appartient à Odin et a huit jambes ». Hár cite ensuite (41) une strophe qui mentionne Sleipnir dans le Grímnismál.
Les origines de Sleipnir sont décrites avec précision dans le Gylfaginning (42). Gangleri (mentionné plus tôt dans le livre comme étant le roi Gylfi déguisé) demande à Hár d'où vient le cheval Sleipnir et ce qu'il peut lui en apprendre. Hár est surpris par le manque de savoir de Gangleri à propos des origines de Sleipnir, et raconte l'histoire comme suit : au début, à l'arrivée des dieux, lorsque ceux-ci eurent établi Midgard et construit le Valhalla, ils reçurent la visite d'un bâtisseur inconnu qui leur proposa de construire une forteresse divine imprenable qui les mettrait à l'abri de toutes les invasions en trois saisons. En échange de ce service, l'étranger demandait le Soleil, la Lune et Freya. Après quelques débats, les dieux lui donnèrent leur accord s'il s'exécutait en un semestre seulement et sans l'aide de personne. Le bâtisseur n'eut qu'une requête : il demanda l'autorisation d'utiliser son cheval Svaðilfari, et cela lui fut accordé, grâce à l'influence de Loki. À la grande surprise des dieux, l'étalon Svaðilfari effectuait un travail colossal, et transportait d'énormes rochers durant la nuit. Avec l'aide de son cheval, le bâtisseur avançait très rapidement, si bien que trois jours avant la date imposée, il ne lui restait plus qu'à construire la porte. Les dieux, mécontents, conclurent que Loki était la cause de sa réussite et l'obligèrent à trouver un moyen d'arrêter l'homme. Ils promirent à ce dernier les plus horribles tourments s'il ne parvenait pas à trouver un moyen d'empêcher le bâtisseur de terminer son ouvrage dans les temps et ainsi d'emporter le paiement, et s'apprêtaient à le châtier quand Loki, effrayé, leur promit de trouver un stratagème. Cette nuit-là, le bâtisseur partait chercher les dernières pierres avec son étalon Svaðilfari quand, au détour d'un bois, il rencontra une jument. La jument hennit en direction de Svaðilfari et celui-ci, « réalisant quel genre de cheval il était », devint frénétique, se mit à hennir, déchira ses harnais et se dirigea vers la jument. Celle-ci courut dans tout le bois, Svaðilfari derrière elle, le bâtisseur tentant de les rattraper. Les deux chevaux coururent ainsi toute la nuit et les travaux de construction ne purent avancer d'un pouce pendant les trois nuits qui restaient. L'homme, furieux, se transforma en géant car c'était sa vraie nature, et lorsque les dieux s'en rendirent compte, ils firent fi de leurs serments antérieurs et appelèrent Thor. Celui-ci se débarrassa du géant rapidement en l'assommant avec son marteau Mjöllnir. Toutefois, Loki avait été « fécondé » par l'étalon du géant, et il donna naissance à un poulain octopode gris nommé Sleipnir, « le meilleur cheval parmi les dieux et les hommes », qui devint plus tard la monture d'Odin.
La naissance de Sleipnir est la conséquence de la fourberie de Loki, né de ce dieu incontrôlable et de l’étalon du Géant maître-bâtisseur, il vient donc « d’un monde chaotique de forces non dominées mais aide ensuite, avec Odin, à l’ordonnancement du monde ».
Dans le Gylfaginning (49), Hár décrit la mort du dieu Baldr. Il était aimé de tous sauf du dieu Loki, et l'un des fils d'Odin, Hermóðr, accepta de chevaucher jusqu'aux enfers (Hel) afin d'offrir une rançon pour son retour. C'est ainsi que « le cheval d'Odin, Sleipnir, fut sellé et poussé en avant » ; Hermoðr le monta et commença sa chevauchée. Il avança ainsi neuf nuits dans des vallées profondes, sombres et où il ne voyait rien. Tous deux arrivèrent à la rivière Gjöll et continuèrent au pont Gjallarbrú, où ils rencontrèrent une géante du nom de Módgud, qui gardait les lieux. Módgud fit remarquer à Hermóðr que, récemment, on avait monté cinq bataillons d'hommes morts à travers le pont, et qu'ils faisaient moins de bruit que lui. Sleipnir et Hermoðr continuèrent « vers le bas et vers le nord » sur la route de Hel, jusqu'à ce que tous deux arrivent aux immenses portes du royaume des morts. Hermoðr descendit alors de Sleipnir, resserra sa sangle, remonta, et le poussa en avant en donnant des éperons : Sleipnir sauta la porte si haut qu'on ne le vit plus. Hermoðr chevaucha ensuite jusqu'à l'entrée des Enfers, où il descendit de Sleipnir et trouva Baldr. Après négociations, la rançon offerte par Hermoðr à la déesse Hel pour le retour de Baldr fut acceptée à condition que chaque être vivant pleure la mort du dieu. Hermoðr rebroussa donc chemin pour retourner en Ásgard sur le dos de Sleipnir et rapporter les conditions de Hel.
Dans le Skáldskaparmál (17), une histoire raconte qu'Odin chevauchait Sleipnir à travers le monde de Jötunheimr quand il parvint à la résidence de Hrungnir le jötunn. En voyant le dieu, Hrungnir se demanda « quel genre de personne il pouvait être » pour porter un casque d'or, « chevaucher le ciel et l'eau » et il dit à cet étranger qu'il avait un « merveilleux cheval ». Odin apprécia le compliment et paria sa tête qu'aucun cheval aussi bon ne pourrait être trouvé dans tout Jötunheimr. Hrungnir admit que c'était certes un beau cheval, mais affirma qu'il était propriétaire d'un animal beaucoup plus rapide nommé Gullfaxi. Révolté, Hrungnir enfourcha alors Gullfaxi avec l'intention de défier Odin pour se venger. Odin fit galoper Sleipnir aussi vite que possible devant Hrungnir : « Odin chevauchait si vite qu’il avait deux montées de côte d’avance sur Hrungnir. Mais ce dernier était dans une telle fureur de géant qu’il ne s’aperçut pas qu’il avait franchi les grilles d’Asgard. ».
John Lindow a analysé l'épisode de la course en détail et remarque qu'Odin ne peut vivre si Sleipnir n'est pas le meilleur des chevaux (littéralement, s'il n'est pas mieux que tous les chevaux de Jotunheim), et que le voyage d'Odin vise à la fois à acquérir la sagesse et à l'affirmer. Curieusement, lors de l'échange verbal qui précède la course, c'est le géant qui a le dernier mot puisqu'il affirme que Gullfaxi est plus rapide que Sleipnir, avant de l'enfourcher et de défier Odin.
La course entre Odin et Hrungnir pourrait aussi avoir un sens religieux, car il semblerait que la pratique des paris ait été courante chez les anciens scandinaves.
Une explication symbolique de cette course réside dans le fait que le géant Hrungnir croit surpasser les dieux par sa force, mais est finalement vaincu. Les chevaux Sleipnir et Gullfaxi représenteraient ici les qualités et attributs de leurs propriétaires, Odin et Hrungnir, et montreraient qu’un simple animal terrestre (le cheval Gullfaxi) ne peut supplanter le cheval du dieu suprême, pas plus que la force ne peut prendre le pouvoir sur l’esprit.
Dans le Skáldskaparmál (16), un kenning prononcé par Loki est relatif à « Sleipnir ». Dans Þorgrímsþula, (58), Sleipnir est mentionné parmi une liste de chevaux :« Hrafn et Sleipnir, des chevaux splendides » [...]. En outre, Sleipnir apparaît deux fois dans des kenning relatifs à un « navire » (une fois dans le chapitre 25 dans l'ouvrage de la scalde Refr, et « Sleipnir de la mer » figure dans Húsdrápa (49), une œuvre du Xe siècle par le scalde Úlfr Uggason).
Dans la Saga de Hervor et du roi Heidrekr (Hervarar saga ok Heiðreks), le poème Heiðreks gátur contient une énigme qui mentionne Sleipnir et Odin :
Gestumblindi :
Qui sont les deux
qui courent, sur dix pieds,
trois yeux ils ont,
mais une seule queue ?
Allez, réponds maintenant
à cette énigme, Heidrek.
Heidrek :
Ton énigme est bonne, Gestumblindi,
et je l'ai trouvée, c'est Odin qui chevauche Sleipnir.
Au chapitre 13 de la Völsunga saga, le héros Sigurðr est en chemin dans les bois quand il rencontre un vieil homme barbu qu'il n'a encore jamais vu. Sigurd dit à cet étranger qu'il va chercher un cheval, et lui demande de l'accompagner pour l'aider à choisir. Le vieil homme répond qu'il devrait conduire les chevaux qu'il trouvera à la rivière Busiltjörn. Un cheval descendra alors dans les profondeurs de la rivière et nagera vers la terre ferme, un grand cheval gris, jeune et beau, que personne n'a jamais monté. L'homme barbu en gris dit que ce cheval est un « proche parent de Sleipnir » et qu'il « devra être nourri soigneusement, car il sera le meilleur de tous les chevaux » avant de disparaître. Sigurd nomme le cheval Grani et le narrateur ajoute que le vieil homme n'était autre qu'Odin.
Sleipnir est généralement considéré comme mentionné dans une série d'évènements décrits dans le premier livre de la geste des Danois. Le jeune Hadding rencontra « un homme d'un certain âge qui avait perdu un œil » et s'allia avec Liserus. Hadding et Liserus firent la guerre à Lokerus, le souverain de Kurland. Rencontrant la défaite, le vieil homme prit Hadingus avec lui sur son cheval et ils volèrent jusqu'à sa demeure, pour boire tous deux une boisson rafraîchissante. Le vieil homme se mit à chanter une prophétie et ramena Hadding là où il l'avait trouvé, sur son cheval. Pendant le voyage de retour, Hadding tremblait sous le manteau du cavalier inconnu, et arriva à voir par un trou dans les tissus. Il réalisa alors qu'il volait dans les airs « et il vit que sous les jambes du cheval, c'était la mer, mais on lui avait dit de ne pas tenter de voir la chose interdite, de crainte, il tourna donc ses yeux émerveillés par le spectacle loin de la route qu'il avait parcourue ». La présence d'Odin et Sleipnir semble confirmée dans le second livre, où Biarco les mentionne : « Si je jette un mauvais regard sur le terrible mari de Frigg, de quelque manière qu'il soit protégé par son bouclier blanc, et guidant sa grande monture, il ne doit en aucun cas sortir de Leire, il est légitime de faire profil bas dans la guerre qui règne entre les Dieux ».
Les théories sur le rôle de Sleipnir dans la religion nordique tournent beaucoup autour de la notion de monture chamanique et d'animal psychopompe chargé d'emporter les morts au Valhalla. La figure du cheval à huit jambes semble par ailleurs plus ancienne que celle du dieu Odin. Régis Boyer attribue une fonction chamanique et psychopompe à Sleipnir, et note qu'avec Grani, il est le seul cheval mentionné comme capable de se rendre dans le royaume des morts. Une théorie veut que la représentation des huit jambes de Sleipnir soit issue du fait qu'il y avait deux chevaux à l'origine.
L'une des fonctions les plus fréquemment attribuées à Sleipnir est celle de monture pour le voyage chamanique, ainsi, les chevauchées qu’Odin et Hermodr font sur Sleipnir semblent s'apparenter à celle que les chamans sibériens font aussi sur leur monture, et qui consiste à passer entre les mondes et par différents états de conscience. Le chaman est parfois capable de prendre lui-même la forme d'un oiseau ou d'une autre créature volante, mais il peut aussi utiliser une monture, le cheval est alors un véhicule et c'est l'esprit du cavalier qui le dirige. Selon le Gylfaginning, Freyja aurait en effet apprit l'initiation chamanique nommée seidhr aux Ases, mais seul Odin serait devenu un maître dans cette forme de chamanisme épuisante. Les surnoms « Hrossharsgrani » et « Jalkr » attribués au Dieu Odin indiquent aussi que celui-ci possède peut-être le hamr du cheval.
Le poème runique islandais de la rune Raido (qui signifie à la fois « chevauchée » et « voyage »), semble pouvoir s'appliquer à la fois à un voyage à cheval bien réel et à un voyage chamanique sur un cheval imaginaire, qui permet d'éviter que le pratiquant du seidhr ne s'épuise :
C’est la joie de celui qui est assis
Et un voyage rapide
Et la fatigue du cheval
Alexander Eliot attribue le premier une fonction de monture chamanique à Sleipnir en 1976, il mentionne les études d'anthropologues qui estiment que les chevaux à huit jambes sont une survivance des chevaux de bois rituels montés par les sorciers et chamans mongols. En effet, ceux-ci avaient « huit jambes » pour offrir plus de stabilité. Il note que d'autre part, un cheval lancé au grand galop peut sembler avoir huit jambes. En 2004, Ulla Loumand cite Sleipnir et le cheval volant Hófvarpnir comme des « exemples premiers » de chevaux dans la mythologie nordique qui sont des intermédiaires entre la terre et le ciel, entre Ásgarðr, Miðgarðret Útgarðr et entre le monde des mortels et le monde souterrain.
L'interprétation de Hilda Ellis Davidson, en 1990, est la plus largement admise pour expliquer le rôle de Sleipnir dans la religion des anciens scandinaves. Elle dit que « le cheval à huit jambes d'Odin était la monture typique du chaman » et que son utilisation était liée aux voyages vers le paradis ou les univers souterrains, car « un chaman est habituellement représenté chevauchant un oiseau ou un autre animal ». Davidson précise que, « tandis que la créature peut varier, le cheval est assez commun sur les terres où ces animaux sont d'usage général, et la capacité de Sleipnir à porter le dieu dans les airs est typique du coursier chamanique ». Elle cite l'exemple d'une étude du chamanisme par Mircea Eliade, à propos d'un poulain à huit pattes dans l'histoire d'un chaman bouriate. Davidson affirme que, bien que des tentatives aient été faites de voir dans Sleipnir un simple cheval bâton (car pour se rendre dans l'autre monde, les chamans utilisent souvent une canne ornée d'une tête de cheval, qui peut être comparée à un cheval vivant et rappelle le balai des sorcières) et que des chevaux avec plus de quatre pieds apparaissent dans des carnavals et processions, une ressemblance plus pertinente serait le chariot à porteurs funéraire sur lequel les morts étaient placés avant d'être soulevés par quatre personnes, ainsi, ce dernier voyage pourrait être comparé à de l'équitation sur un cheval à huit jambes. À titre d'exemple, Davidson cite une chanson typique des enterrements du peuple Gond en Inde, telle que consignée par Verrier Elwin, qui précise qu'elle contient des références à Bagri Maro, le cheval à huit jambes. Il est clair que la chanson évoque le convoi funéraire du défunt. Davidson affirme qu'elle est chantée lorsqu'un dignitaire du village de Muria meurt, et en fournit un verset :
Quel est ce cheval ?
C'est le cheval de Bagri Maro.
Que dire de ses jambes ?
Ce cheval a huit jambes.
Que dire de ses têtes ?
Ce cheval a quatre têtes.
Attrape la bride et monte ce cheval.
Davidson ajoute que les représentations de la monture d'Odin comme cheval à huit jambes pourraient survenir naturellement d'une telle image, et que cela est conforme à l'image de Sleipnir comme monture qui pouvait porter son cavalier sur la terre des morts.
John Lindow avance une théorie voisine, selon laquelle Sleipnir aurait un lien étroit avec le monde des morts, particulièrement visible dans l'un des kenning où Úlfr Uggason utilise le nom de « Sleipnir de la mer » ou « cheval de la mer » dans son Húsdrápa en décrivant les funérailles de Baldr. Lindow poursuit en précisant que« l'utilisation de Sleipnir dans le kenning peut montrer que le rôle de ce cheval dans les funérailles de Baldr était connu à cette époque et dans ce lieu en Islande, et qu'il indique bien que Sleipnir fût un participant actif dans la mythologie des dernières décennies du paganisme ». Lindow ajoute que les huit jambes de Sleipnir ont été interprétées comme indication d'une grande vitesse, ou étaient liées d'une manière claire avec l'activité du culte.
D'après les interprétations de la chasse sauvage et des offrandes retrouvées dans des tombes, Odin chevauche Sleipnir aux côtés des morts et ce cheval aurait alors une fonction transcendantale, né du vent, il dépasserait les limites du monde et de la conscience, porterait les hommes dans l’autre monde et guiderait les âmes.
L'association de Sleipnir avec l'alphabet runique a elle aussi été étudiée, l'Edda poétique dit en effet que les runes sont « coupées avec les dents de Sleipnir » et que parmi les 24 emplacements où elles sont gravées figurent « les dents de Sleipnir ». Une hypothèse serait que chacune de ces 24 runes gravées en soit une différente dans l'alphabet, et des indices comme l'étymologie de Sleipnir laissent à penser qu'il s'agirait de Hagalaz.
Dans les mythes et les légendes, les chevaux sont souvent les compagnons de dieux et de personnages héroïques, leurs attributs et leur symbolique étant très variables. Les anciens peuples scandinaves formaient une civilisation à la fois cavalière et mystique, c'est donc tout naturellement qu'ils ont attribué de nombreux pouvoirs au cheval, animal mentionné maintes fois.
Sleipnir semble posséder un symbolisme double et paradoxal, alliant le monde chtonien (par son origine et sa naissance) au monde ouranien, et cette dualité s'exprimerait dans la complexité d’Odin et dans la pensée manichéenne des anciens pratiquants de la mythologie nordiques.
Tout comme l'attribut de la licorne est la présence d'une corne unique et celui de Pégase les ailes, l'attribut symbolique de Sleipnir est la présence de ses huit jambes, Sleipnir est d'ailleurs, avec Starkadr, la seule créature avec des membres supplémentaires dans la mythologie nordique.
La couleur a également son importance, les chevaux gris étant généralement considérés comme des animaux-fées, sorciers, ou fantomatiques.
Régis Boyer pense que Sleipnir aurait symbolisé la rapidité de l'esprit de son cavalier.
Selon D. J. Conway dans un ouvrage de vulgarisation, Sleipnir est clairement un cheval mystique et magique, ses huit jambes, sa couleur gris-nuageux et sa capacité à voler sans ailes en font un symbole mortuaire des voyages dans l'autre monde. Le symbolisme de Sleipnir semble ambivalent, et il pourrait représenter la peur et l'attrait naturel pour le voyage astral, la mort du corps et le voyage de l'esprit, mais pourrait aussi tout à la fois guider son cavalier sur le chemin de l'élévation spirituelle ou blesser celui-ci.
Sleipnir n'est pas le seul cheval dans la mythologie nordique décrit comme capable de voler par dessus les mers, puisque Gullfaxi est une monture de géant qui possède le même pouvoir. Par ailleurs, de tels chevaux se retrouvent également dans la mythologie celtique à travers Enbarr, la monture de Manannan Mac Liret de Niamh, ou encore dans le légendaire breton avec Morvac'h.
Selon le philologue Frédéric Guillaume Bergmann et son traité de mythologie scandinave rédigé en 1861, Svadilfari serait un géant métamorphosé, dont le nom signifierait « Vol-sur-Glace » (traduction invalidée par des études plus récentes), et qui agirait avec le géant maître-bâtisseur sous un déguisement pour empêcher les forces de la lumière et de l'été de régner sur le monde. De plus, Svadilfari et son maître travaillent la nuit et se reposent durant la journée, ce qui signifierait qu'ils incarnent des forces nocturnes et hivernales. Suivant cette logique, Svadilfari serait une personnification de Borée, le vent du nord, lequel vole sur les glaces qu'il a lui-même formées. Cette théorie est reprise dans une étude historico-linguistique de 1888, qui remarque que la plupart des chevaux issus de mythes indo-européens sont comparés à l'éclair, au vent et aux tempêtes.
Cette théorie est actualisée en 1988 par Jean Haudry qui interprète la naissance de Sleipnir dans le cadre de la mythologie du feu. Svadilfari (bise) engrosse Loki (le feu) d'un cheval à huit pattes qui n'est autre que Loki lui-même "enceint" du feu : « car le feu, attisé par le vent, naît de lui-même ». Haudry précise aussi que dans le formulaire indo-européen, l'animal à huit pattes est une désignation de la femelle pleine. En revanche, le docteur en études germaniques Marc-André Wagner n'accorde aucun crédit à cette interprétation qui lui paraît arbitraire, en raison de l'absence de relation entre une personnalisation du vent et Svadilfari. Sleipnir ne se rapprocherait du vent que par sa rapidité et sa proximité avec Odin dans ses fonctions de dieu des tempêtes. Il note que dans l'ensemble, « l'association directe entre cheval et vent est marginale dans la sphère germanique », et qu'un tel lien concernant Sleipnir et Svadilfari serait artificiel. Il n'établit aucun lien entre Sleipnir et l'élément feu, notant plutôt que « le cheval de feu est l'incarnation de puissances hostiles ».
Plusieurs auteurs mentionnent une confusion entre l'étalon octopode et le frêne Yggdrasil, l'arbre du monde, en lien avec des pratiques chamaniques puisque la chevauchée de l'arbre est également une représentation symbolique du voyage chamanique. Le nom d'Yggrasil signifie « coursier du dieu Odin » (de yggr : « redoutable », et drösull : « chevaucher ») ou « cheval terrifiant ». Il est également dit qu'Odin attacha Sleipnir au frêne géant avant de s'y suspendre pendant neuf jours pour recevoir le secret des runes. D'après Jérémie Benoît, « l'image est trop symbolique pour être une pure invention ». Le frêne Yggdrasill relie en effet les neuf mondes mentionnés dans la mythologie nordique, sa symbolique rejoint ainsi celle du cheval d'Odin, capable de se rendre aussi bien en Ásgard qu'en Midgard, dans Hel et à Jötunheimr, et donc de relier les neuf mondes entre eux.
Tous les animaux d'Odin (Geri et Freki, Huginn et Muninn et Sleipnir) possèdent une symbolique à la fois positive et négative, et bien qu'il soit dépeint comme un cheval de bataille et une monture de héros, Sleipnir est également capable de descendre jusqu'au domaine spirituel des morts et d'en franchir les barrières, cette simple association en fait un animal « démoniaque » et mortuaire.
Un lien étroit a été mit en évidence entre Sleipnir et le Helhest, un cheval démoniaque issu du folklore danois, dans une étude de 1841. Sleipnir est la monture de la chasse sauvage, le « père des enchantements, capable de descendre dans les régions infernales », et Odin, le souverain des hommes, selle son cheval et descend dans les enfers souterrains de Hel avec lui. « Sleipnir est donc aussi le Helhest, ou cheval de l'Enfer, enfourché par Hel quand elle répand tous les maux imaginables sur la terre ».
Selon une étude du paganisme indo-européen par Jérémie Benoît, Odin n'est pas qu'un dieu guerrier, il est également magicien et possède une personnalité inquiétante, sa monture est donc vue comme un animal psychopompe et« démoniaque » par son origine comme par sa capacité à descendre dans les enfers de Hel sans aucune peur. La figure de Sleipnir comme psychopompe pourrait ainsi être à l'origine de diverses croyances mentionnant des chevaux maléfiques, comme le cheval Mallet du folklore français, la monture de la Guillaneu, ou encore la mara, personnification des cauchemars qui se matérialisait parfois sous la forme d'une jument nocturne tourmentant les dormeurs.
Le psychiatre suisse Carl Gustav Jung voit dans Sleipnir une « pulsion d'angoisse, mais aussi une pulsion migratoire, le symbole du vent qui souffle sur les plaines et invite l'homme à fuir son domicile ». Plus généralement, il note une relation d'intimité entre le cavalier et son cheval dans les contes et les légendes. Le héros et sa monture lui « paraissent représenter l'idée de l'homme avec la sphère instinctuelle à lui soumise ». Jung cite comme représentations analogues Agni sur son bélier, Wotan (Odin) sur Sleipnir, le Christ sur l'âne, et Mithra sur son taureau, et note que « les légendes attribuent au cheval des caractères qui reviennent psychologiquement à l'inconscient de l'homme : les chevaux sont doués de clairvoyance (…) ils ont des facultés mantiques (…) [ils voient] aussi les fantômes ». Le pied du cheval, souvent anthropomorphisé, relève une qualité symbolique importante et il le montre dans les moments critiques. Lors de l'enlèvement d'Hadding, le pied de Sleipnir apparaît soudain sous le manteau de Wotan, par exemple, et Jung y voit l'irruption d'un contenu inconscient symbolisé. Les chevaux sont également liés à la symbolique du feu et de la lumière (et par extension à celle de l'éclair), ainsi Siegfried saute par-dessus le brasier (Waterlohe) monté sur Grani, le cheval du tonnerre, qui descend de Sleipnir et qui seul ne se dérobe pas au feu. De manière générale, Jung note le cheval comme l'un des archétypes les plus fondamentaux des mythologies, proche du symbolisme de l'arbre de vie. Comme ce dernier, il relie tous les niveaux du cosmos : le plan terrestre où il court, le plan souterrain dont il est familier, et le plan céleste enfin où il s'occupe fréquemment de tirer le soleil.
Les travaux de Jung sur la symbolique d'Odin et Sleipnir ont été repris et réutilisés par le nazisme, lors de la récupération de l'ouvrage Wotan (1936) dans lequel le psychiatre annonçait l'irruption de violence au sein de la culture germanique, à travers l'étude de ses symboles.
Tristan Mandon développe une théorie selon laquelle Sleipnir le glissant, « le cheval à huit pattes de Wotan », est lié à la symbolique du chiffre huit. Odin aurait fait le tour des huit stations solaires festives des Germains et des Celtes pour y porter sa fertilité et sa fécondité. Il note aussi que pour d’autres auteurs, les huit jambes de Sleipnir auraient symbolisé un coursier solaire, qui serait parfois une jument pleine, d'où la présence de huit sabots. Le chiffre huit symbolise traditionnellement l’infini et l’universel, on le retrouve ainsi dans de nombreuses cultures.
Sleipnir, avec ses huit jambes, aurait aussi pu être représenté par une étoile à huit rayons, le neuvième point au centre figurant le siège du cavalier. Le chiffre neuf est par ailleurs le chiffre sacré d'Odin.
Sleipnir a marqué le folklore des pays nordiques, ainsi, Odin le chevaucherait en tant que leader de la chasse sauvage en menant une troupe de cavaliers sur d'autres chevaux gris nuageux. Ce serait ainsi qu'Odin, monté sur Sleipnir, galoperait au-dessus des montagnes en glissant sur le vent comme au-dessus des flots. L'apparition de la chasse sauvage serait liée à la guerre et à la violence, et il aurait été d'usage pour les paysans de laisser des sacs de grain dans leur champ pour nourrir Sleipnir et les autres montures, afin que ceux-ci passent sans blesser personne. Odin serait à mettre en relation avec d'autres chasseurs qui chevauchent des montures fantastiques et passent dans le ciel en produisant un bruit de tonnerre.
Sleipnir se retrouve aussi dans le folklore islandais, selon lequel le canyon Ásbyrgi, qui a la forme d'un fer à cheval et est situé à Jökulsárgljúfur, au nord de l'Islande, fut créé par un coup de sabot de cette créature.
Selon une étude controversée de Jean Haudry, Sleipnir et Odin auraient été liés à la fête de Yule, période précédant Noël et correspondant à la fin de l’automne, époque où Odin, monté sur Sleipnir (ou assis dans un chariot attelé), passait en entraînant derrière lui la chasse sauvage au soir tombant. On trouverait un souvenir de cette tradition à travers le cheval blanc qui apporte les cadeaux de Noël, et l'âne de Saint Nicolas, une autre étude suggérant que les huit rennes qui tirent le chariot du Père Noël sont un souvenir des huit jambes de Sleipnir.
Sleipnir est représenté sur plusieurs anciens parchemins islandais, du XVIIIe siècle notamment.
Comme de nombreuses créatures de la mythologie nordique, Sleipnir est régulièrement mentionné dans des œuvres et des pratiques modernes. Ainsi, pour les membres de la Wicca, le 26 juillet serait le jour du festival de Sleipnir, où ce cheval est honoré. Il est également lié à certaines pratiques magiques associées aux runes.
Dans l'art, Sleipnir est dépeint avec Odin sur les reliefs en bois de Dagfin Werenskjold, Odin på Sleipnir (1945-1950), à Oslo, en Norvège. Une statue métallique de Sleipnir réalisée en 1998 se trouve également dans Wednesbury, en Angleterre, ville qui tire son nom du nom anglo-saxon d'Odin, Woden.
Le nom de Sleipnir a été et demeure populaire pour les navires en Europe du Nord, notamment suédois, et ce cheval apparait également sur les blasons de ces bateaux, ce qui en fait donc une figure héraldique imaginaire mineure.
Un court texte de Rudyard Kipling, intitulé Sleipnir late Thurinda, en 1888, parle d'un cheval nommé « Sleipnir ».
La symbolique de Sleipnir pourrait avoir inspiré J. R. R. Tolkien, l'auteur du Seigneur des anneaux, pour créer la monture de Gandalf, Gripoil (Shadowfax), dans le legendarium de la Terre du Milieu, largement inspiré des mythologies celte et nordique. Sleipnir et Gripoil partagent la même robe de couleur grise, et les descriptions qui en sont faites dans les romans accentuent cet aspect. Les deux chevaux ont la même fonction de monture chamanique : Gripoil semble immunisé à la terreur et ne pas craindre de se confronter à la mort (face aux montures des Nazgûl par exemple : « Gripoil qui, seul parmi les chevaux libres, affrontait la terreur sans broncher »), « il est le chef des Mearas, seigneur des chevaux », de la même manière que Sleipnir ne craint pas de descendre au royaume des morts et est décrit comme « le meilleur de tous les chevaux ». De plus, dans de nombreux passages où il est mentionné, Gripoil semble « glisser sur l'herbe comme sur le vent » (« Seul un oiseau en vol rapide aurait pu le rattraper », « Il disparut des montagnes comme le vent du nord », « Gripoil volait sur les plaines »), ce qui rejoint l'étymologie de Sleipnir, « le glissant » ou « le planeur », dont Tolkien avait probablement connaissance.
En 2008, un roman jeunesse intitulé Asgrim et le cheval dérobé aux dieux raconte l'amitié entre un jeune Viking et un poulain qui doit être sacrifié aux dieux, lequel est rebaptisé Sleipnir par son sauveur.
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Le Valaskjálf (« plateau des tués ») est un manoir qui est l'une des résidences d'Odin dans la mythologie nordique. Situé dans la cité d'Ásgard, c'est une bâtisse imposante dont les murs et le toit sont entièrement faits d'argent pur. C'est là que se situe Hlidskjalf, le trône d'Odin à partir duquel il peut observer les neuf mondes.