Idunn

 

Idunn est la déesse Asyne de l’éternelle jeunesse dans la mythologie nordique. Elle détient dans un coffre des pommes merveilleuses : quiconque en mange retrouve sa jeunesse. Les dieux quand ils se sentent vieillir en consomment une, cela leur permet de garder leur jeunesse jusqu'au jour du Ragnarök. Elle est l’épouse de Bragi, le dieu de la Poésie.

Le thème de pommes magiques apportant fertilité ou immortalité, et les convoitises qui en résultent, apparait dans d'autres mythologies indo-européennes ce qui suggère selon certains spécialistes une origine commune de ces mythes.

Iðunn signifie probablement en vieil islandais « celle qui rajeunit, qui renouvelle ». L'adverbe ið- serait lié au latin iterum et au grec έτι signifiant « encore ».

La racine ið- a été rattachée à l'Éden biblique mais cette hypothèse n'est généralement pas retenue par les spécialistes.

Dans l'Edda de Snorri, Idunn est introduite au chapitre 26 de la partie Gylfaginning comme femme de Bragi :

« Sa femme s'appelle Idunn. Elle conserve dans son coffre les pommes auxquelles les dieux doivent goûter quand ils vieillissent : tous retrouvent alors la jeunesse, et il en ira ainsi jusqu'au Crépuscule des dieux. »

— Gylfaginning, chapitre 26

Le premier chapitre de la partie Skáldskaparmál de l’Edda de Snorri raconte l'enlèvement d'Idunn. Le dieu malin Loki, capturé par le géant Thjazi, propose de se racheter en lui livrant Idunn et ses pommes. Il attire celle-ci dans un bois hors d’Ásgard, sous le prétexte qu’il avait trouvé d’autres pommes remarquables. Il lui recommande d’emporter ses propres pommes pour les comparer.

Sur place, le géant Thjazi, ayant revêtu son plumage d’aigle, s'empare d’Idunn et l’emporte chez lui à Thrymheim. Les Ases se rendent compte de la disparition d’Idunn, car privés de ses pommes ils vieillissent rapidement. Ils tiennent conseil et comprennent qu’elle était vue pour la dernière fois sortant d’Ásgard avec Loki. Ils le menacent alors des pires supplices s’il ne retrouve pas Idunn. Inquiet pour sa survie, Loki promet de la ramener et demande à Freyja son plumage de faucon. Loki peut ainsi s’envoler vers le Nord pour la maison de Thjazi où il la retrouve seule, Thjazi étant sorti. Loki la transforme en noix de façon à la prendre dans ses serres et il la ramène avec lui.

Lorsque Thjazi rentre et constate la disparition d'Idunn, il met ses plumes d’aigle et se lance précipitamment à la poursuite de Loki. Les Ases voient alors Loki arriver vers eux avec la noix, poursuivi par un grand aigle, et comprennent ce qui se passe. Dès que Loki franchit les portes de la citadelle d’Ásgard, ils lancent sur l’aigle des traits enflammés qui brûlent ses plumes l'obligeant à se poser, leur permettant de le tuer. Idunn réintégre alors Ásgard et les dieux peuvent à nouveau manger ses pommes de jouvence.

Dans le poème eddique Lokasenna, le dieu malin Loki profère des insultes à l'encontre des principaux Ases lors d'un banquet chez le géant Ægir. Il commence par insulter Bragi en le traitant de lâche, ce à quoi Bragi menace de lui couper la tête et Loki accepte ensuite le défit du combat. À ce moment, à la strophe 16, Idunn intervient pour demander à son mari Bragi de ne pas menacer Loki dans la halle d'Ægir. Ce à quoi Loki lui répond à la strophe 17 :

Loci qvaþ:

17.

« Þegi þv, Iþvnn!

þic qveþ ec allra qvenna

vergiarnasta vera,

sitztv arma þina

lagdir itrþvegna

vm þinn broþvrbana. »

Loki dit :

17.

« Tais-toi, Ídunn,

Je déclare que, de toutes les femmes,

Tu es la plus libidineuse,

Depuis que, dans tes bras

Bien lavés, tu enlaças

Le meurtrier de ton frère. »

Loki accuse Idunn d'avoir enlacée le meurtrier de son frère, toutefois nous ne connaissons pas de frère pour Idunn dans les autres textes préservés, et encore moins son meurtrier. Il s'agit sans doute d'une référence à un mythe qui ne nous est pas parvenu. À la strophe 18, Idunn répond qu'elle n'insultait pas Loki, mais modérait Bragi « échauffé par la bière ».

La fonction d'Idunn en gardienne des pommes de jouvence a été comparée aux pommes d'or d'Héra gardées par les Hespérides.